Coulisses de la formation du Gouvernement 2 : Hamadoun Amion Guindo, membres de la Convergence Patriotique pour la Défense du Mali : "Nous n’avons pas été consultés, mais c’est notre gouvernement"

26 Avr 2012 - 07:20
26 Avr 2012 - 07:31
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[caption id="attachment_61613" align="alignleft" width="300" caption="Hamadoun Amion Guindo"][/caption] Nous n’avons pas été consultés, mais c’est notre gouvernement. Je ne sais pas pourquoi les gens s’agitent. Ce sont des partis comme l’Adéma et l’URD qui se plaignent de n’avoir pas été consultés alors qu’ils ont contribué à foutre le pays dans la merde. Or on a dit que c’est un Premier ministre de pleins pouvoirs. Il est libre d’aller chercher quelqu’un à Youwarou ou à Kidal. On va consulter les gens pourquoi ? Il y a 136 partis politiques au Mali et des centaines d’associations. Comment peut-on satisfaire tous ceux-ci. Vous voulez que tous ceux-ci viennent avec leurs listes ? Le Premier ministre a été nommé par le CNRDRE et la Cédéao. C’est devant eux qu’il rendra compte si le défi n’est pas relevé". Jeamille Bittar, vice-president du Pdes "Donnons la chance à cette équipe" "On ne peut pas vouloir d’une chose et son contraire. A partir du moment où on a parlé de Premier ministre de pleins pouvoirs, on devrait le laisser constituer son gouvernement comme il l’entend. Deuxièmement, les politiques ne figurent pas dans ce gouvernement. C’est une neutralité qui montre à la classe politique qu’il n’y a pas de préférence. Aussi, n’oublions pas que nous sommes dans une situation exceptionnelle. Ce qui fait qu’il ne devrait pas y avoir une question de quota. C’est vrai qu’il y a eu des regroupements depuis le 22 mars 2012 et chacun était dans ses calculs, mais bon… Je pense qu’il sera prématuré de donner un jugement par rapport à cette équipe parce que ministre de la République n’est pas un métier.  S’il y a de la volonté, l’engagement et surtout du courage par rapport à la prise des décisions, certainement les hommes et les femmes nommés sauront relever le défi. Je pense qu’aujourd’hui, nous n’avons que 2 défis majeurs : la reconquête de l’intégrité territoriale et l’organisation des élections. Il va sans dire que les ministères clés aujourd’hui de notre pays restent surtout le ministère de la Défense et celui de l’Administration territoriale. D’un regard croisé, nous pensons qu’il faudrait une équipe soudée, homogène afin de permettre au PM de mener à bon port le bateau-Mali. Quant à la classe politique, elle devrait jouer pleinement son rôle pour permettre à chacun de pouvoir exercer librement et avec conviction l’animation de la vie socio-économique de notre pays".   Housseini Amion Guindo, membre de la convergence pour sauver le mali "Nous prenons acte" "Comme je vous l’avais déjà dit le lundi, nous pensons que conformément à l‘esprit de l’accord-cadre et l’accord de Ouagadougou, il n’y a pas lieu de constituer un gouvernement sans consultation des Forces vives. Parce que les deux accords parlent de gouvernement d’union nationale. Mais de toutes les façons, nous prenons acte. Pour nous, le plus important ce n’est pas d’être dans le gouvernement, mais les missions. Nous nous sommes battus sans gouvernement. Il faut que les nouvelles autorités puissent relever les défis de la défense du territoire, de la sécurité alimentaire qui menace pratiquement tout le pays, l’organisation des élections libres et crédibles et surtout la lutte contre l’impunité qui nous a plongés dans cette grande merde. Il faut qu’on fasse en sorte que le Mali ne puisse se retrouver dans une situation pareille". Le FDR dénonce une  violation flagrante de l’accord- cadre Dans un communiqué signé de son président, Siaka Diakité, le Front uni pour la défense de la République et de la Démocratie (FDR) prend acte de l’annonce du 1er Gouvernement post coup d’Etat. Il souligne que le FDR n’a été en aucun moment associé à la formation de ce gouvernement. Il note que ce gouvernement a été formé en violation flagrante de l’accord- cadre qui prévoit clairement la mise en place d’un « gouvernement d’union nationale composé de personnalités consensuelles » (art.6, alinéa b.). Ce gouvernement  n’a rien de consensuel ; il n’est pas un gouvernement d’union nationale. En outre, les militaires y occupent des postes clés au moment où l’accent est mis sur le retour effectif de l’armée dans les casernes,  comme le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine l’a réaffirmé lors de sa session ministérielle tenue à Addis-Abeba le 24 avril 2012. Le FDR jugera le gouvernement à l’acte, notamment au regard des missions fondamentales et brûlantes de l’heure à savoir : La défense de l’intégrité du territoire national ; L’assistance aux populations des régions Nord du Mali ; La défense de la Constitution et de la République ; Le respect des libertés individuelles et collectives  et l’organisation d’élections régulières et transparentes dans des délais raisonnables. Cependant, le FDR n’entravera pas l’action du gouvernement, mais il sera particulièrement vigilant sur le respect de la Constitution de la République,  la préservation de l’indépendance nationale et de la dignité du peuple malien. Boubacar Touré, journaliste (RPM) « Le Mali est sous tutelle » « Ma première impression est que ce gouvernement est une disqualification de la grande majorité de la classe politique. Le Mali est sous tutelle de la Cédéao. Des gens ont été nommés pour services rendus au président en exercice de la Cédéao, Alassane Dramane Ouattara, quand il se battait pour venir au pouvoir. Il y a des gens qui ont été nommés pour services rendus au médiateur de la Cédéao, Blaise Compaoré. Cela ne doit pas se faire dans une démocratie. Ce gouvernement marque aussi la revanche de Moussa Traoré sur le mouvement démocratique à travers le capitaine à bord (Ndlr : Cheick Modibo Diarra), l’argentier (Ndlr : ministère des Finances), le gardien du grenier (Ndlr : ministère de l’Agriculture). La nomination des militaires est la récompense du pouvoir ramassé. Je crois aussi que c’est le bilan des 20 années du multipartisme au Mali. On doit faire la critique, l’évaluation. Aucun système démocratique n’est viable sans une opposition, mais les 20 ans de notre démocratie a vu l’acharnement sur l’opposition ». Mahmoud Dicko, Haut Conseil Islamique : « Je prie qu’ils soient des hommes intègres pour sortir le Mali de l’ornière » «D’abord, je ne connais pas les membres du nouveau gouvernement pour les apprécier. Mais, je tiens quand même à prier pour eux tout en espérant qu’ils soient des hommes intègres  pour sortir le Mali de cette longue absence de gouvernement. Je pense aussi que Modibo est un homme compétent qui ne va pas choisir ses hommes au hasard ». Recueillis par Abdoulaye Diakité  

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