Nouveau chronogramme : La transition politique prolongée de 24 mois à partir du 26 mars 2022

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La nouvelle durée de la transition politique en cours depuis le 15 septembre 2020 est désormais connue. Elle a été fixée à 24 mois à partir du 26 mars 2022 par un décret du président de la Transition, colonel Assimi Goïta. Une décision rendue public lundi dernier, 6 juin 2022. Elle (décision) a été prise, selon le décret, conformément à l’article 22 de la loi N°2022-001 du 25 février 2022 portant révision de la Charte de la transition.

 

Et selon le porte-parole du gouvernement, il ne s’agit pas d’une décision unilatérale puisqu’elle a été notifiée à toutes les parties concernées par la prolongation du processus de transition dans notre pays. «Le médiateur de la Cédéao a été informé de cette décision bien avant le comité local de suivi et tous les chefs d’Etat» de l’Afrique de l’ouest, a assuré à la presse le Colonel Abdoulaye Maïga. Ce décret vient ainsi clore à l’interne le houleux débat sur la durée de la transition. En attendant bien sûr la réaction de l’organisation sous-régionale longtemps accrochée à un chronogramme de 16 à 18 mois.

«Ce décret n’ouvre pas une nouvelle transition, il s’agit d’une prorogation», a commenté le ministre porte-parole du gouvernement après l’avoir lu à la télévision nationale (ORTM) dans la soirée du lundi 6 juin 2022. A son avis, cet acte prouve la volonté des autorités de transition de ne pas «s’éterniser au pouvoir». Il intervient deux jours après le sommet des chefs d’Etat de la Cédéao tenu samedi dernier (4 juin) à Accra (Ghana). Les dirigeants ouest-africains ne sont pas parvenus à accorder leurs violons sur la levée des sanctions prises à l’encontre du Mali le 9 janvier dernier.

Ils ont donc décidé de réexaminer la situation du Mali le 3 juillet prochain tout en recommandant la poursuite du dialogue en vue de parvenir à un accord pour assurer «une levée progressive des sanctions» au fur et à mesure que «les critères de la transition sont atteints». Pour la levée des sanctions contre le Mali le 3 juillet prochain, a confié à la presse le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (Abdoulaye Diop) à son retour d’Accra, l’organisation sous-régionale exige un chronogramme détaillé sur la durée de la transition et la mise en place d’un mécanisme de suivi dudit chronogramme.

Hamady Tamba

 

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SANCTIONS CONTRE LE MALI

 La Cédéao exige un chronogramme avant le sommet du 3 juillet

 Le gouvernement est appelé à mettre les bouchées doubles pour obtenir la levée des sanctions économiques de la Cédéao au soir du sommet prochain. Tout semble au point même si des divergences de taille persistent entre les deux parties.

 Alors que les Maliens étaient enthousiastes à l’idée de croire à une éventuelle levée des sanctions lors du sommet du 4 juin dernier à Accra, la montagne semble accouchée d’une souris. Et pour cause, les sanctions économiques qualifiées d’injustes  par les autorités de la transition ne sont pas levées. Les chefs d’Etat de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ont plutôt botté en touche la question mais tout en prenant soin de reporter leur décision finale sur le Mali, la Guinée et le Burkina Faso pour le 3 juillet prochain, date du prochain sommet des chefs d’Etat.

En revanche, selon le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, un accord semble être trouvé entre la Cédéao et le Mali même si les sanctions n’ont pas été levées. L’institution communautaire exige du Mali une proposition de chronogramme détaillé et la mise en place d’un comité de suivi du chronogramme sous l’égide de la Cédéao, de l’ONU et de l’UA. Toute chose qui ne semble pas très clair dans les intentions de cette institution que d’aucuns accusent d’être à la solde de la France.

Le ministre Diop affiche tout de même un air serein quant aux prochaines joutes avec la Cédéao qui doit dépêcher son médiateur, Goodluck Jonathan dans les jours à venir à Bamako afin d’arrondir les angles, dit-on dans les milieux informés. Mais là où ça doit coincer entre les deux parties, c’est justement la levée progressive des sanctions suivant la mise en œuvre du futur chronogramme. En effet, le gouvernement du Mali veut une levée immédiate des sanctions alors que la Cédéao ne l’entend pas de cette oreille. Alors question : pourquoi ces chefs d’Etat ne font-ils pas confiance aux autorités maliennes malgré les preuves de leur bonne foi à sortir de la crise ?

En tous les cas, les dés sont déjà jetés avec la nouvelle durée de la transition politique fixée à 24 mois à partir du 26 mars dernier par un décret du président de transition malien, colonel Assimi Goïta, rendu public lundi dernier.

Hachi Cissé

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