De l’organe unique au statu quo de la démultiplication organique des élections : Choguel dans l’impasse ?

17 Juillet 2021 - 08:49
17 Juillet 2021 - 08:49
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De l’organe unique au statu quo de la démultiplication organique des élections : Choguel dans l’impasse ?
Les hommes politique, contrairement à nous autres Maliens d’en bas, ont le génie de faire le contraire de ce qu’ils paraissent à priori nous proposer. Le débat qu’on entretient inutilement sur l’organe unique objectivement impossible à instituer dans le délai actuel imparti, en est le cas d’école. AU DEPART ETAIT LE VRAI ORGANE UNIQUE Au départ et de manière claire et limpide, il avait été question d’organe unique de gestion en tant que seule structure chargée de l’organisation technique et matériel des élections en lieux et places de l’Administration territoriale, de la DGE et de la CENI. A L’ARRIVEE SE POINTE DU BRICOLAGE INSTITUTIONNEL SUR FOND DE STATU QUO DE LA DEMULTIPLICATION ORGANIQUE DES ELECTIONS. Puis, par la force de l’objectivité du réalisme, le double langage a fini par prendre corps non sans tergiversations. Bien vite, les protagonistes du faux débat sur l’organe unique semblent avoir fini par s’embrouiller sur la question. L’organe unique se trouve emmailloté dans une terrible cacophonie telle, que l’on se demande de quoi il retourne. On a d’abord commencé, à force d’inventivité opportuniste de la part d’un parti politiquement et électoralement insignifiant porté vers de telles marchandages, de nous parler « d’organe transitoire de gestion des élections ». Une camelote institutionnelle proposée par le parti qui hier seulement, portait à bout de bras le régime anti démocratique de IBK qui tirait à balles réelles sur les Maliens. On notera ici que le terme « unique » sans doute avalé, a disparu du corps ainsi dénudé de cet organe grotesquement qualifié autrement « d’autorité nationale de gestion des élections ». Chacun sait que le bric à broc de ce maquis institutionnel inextricable dans lequel on propose de dissoudre la DGE, la CENI et « une partie du personnel du ministère de l’administration territoriale », est non seulement incompatible avec le temps restant de la Transition, mais aussi totalement anachronique et démagogiquement dit indépendant. Une vraie supercherie ! Nous en sommes aujourd’hui, à bien écouter le Premier ministre, non pas dans un schéma authentique d’organe UNIQUE, mais plutôt dans une configuration institutionnelle directement inspiré du principe de subsidiarité mis en œuvre en la matière. Voici ce qu’il a dit lors de son « contre-atelier » improvisé, après celui organisé par son ministre qui avait rejeté l’organe unique : « Il faut qu’on s’entende très bien, l’organe unique chargé des élections va faire son travail de bout en bout. L’administration aura forcément un rôle à jouer dans le processus d’organisation des élections. C’est à nous maintenant la classe politique, le gouvernement, de déterminer la parcelle d’autorité que chacun doit exercer ». La logique est bien celle de l’attribution de bouts de compétences à des institutions multiples d’organisation. L’administration va-t-elle en l’occurrence, être reléguée à de la manutention ou autres fonctions matérielles ? Quelle géniale idée quand même, après les avoir injustement accusés de tous les péchés d’Israël sur la base de procès en sorcellerie instruits par des politiciens électoralement nuls et fraudeurs de suffrages qu’ils achètent y compris devant les centres de votre, que de se servir de ces mêmes agents de l’administration ! Il fallait vraiment y penser. Pour ensuite se défausser sur eux - les pauvres- et leur faite endosser ensuite la responsabilité du débâcle électoral annoncé ? Les politiciens en mal d’assise électorale mériteraient-t-ils un tel cadeau? En tout état de cause, ce que le Premier ministre semble proposer n’est point l’organe unique tel qu’imaginé et souhaité depuis 2002. C’est aussi simple que ça : soit l’organe est unique, soit il ne l’est pas ! On ne peut pas en même temps nous bassiner du terme d’organe unique et en même temps nous entraîner vers une configuration institutionnelle multiple d’organisation des élections. Au fond, toutes ces tergiversations sont significatives et attestent éloquemment de l’impossibilité de faire organiser ces élections de fin de transition par un organe unique. Les experts contemplatifs d’élections qui n’ont jamais organisé un seul scrutin de leur vie, assumeront également, auprès du Premier ministre, leur part de responsabilité dans les conséquences de ce bricolage électoral qu’on mijote. [caption id="attachment_2465762" align="alignright" width="150"] Dr Brahima Fomba [/caption] Nous l’avons toujours dit et le répétons ici : l’obstination à improviser l’organe unique relève du pur déni de réalité. Il est fort à craindre que cet organe unique soit le cimetière institutionnel de la Transition. Dr Brahima FOMBA, Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB)  

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