La vague des nominations des chargés de mission a-t-elle un fondement juridique ?

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Depuis quelques semaines, nous constatons des nominations des chargés de mission par le Premier ministre dans son cabinet. L’opinion publique est divisée sur le bien-fondé de ces décisions de nomination des chargés de mission par le Premier ministre de la transition. Certains pensent même que ce n’est pas légal.

Je précise que le fondement d’une telle décision se retrouve dans le décret N°2018-0797/ PM-RM du 19 octobre 2018 fixant l’organisation du Cabinet du Premier ministre. Selon ce décret, le Premier ministre peut nommer deux chargés de mission par cellule (article 16) et il peut créer au maximum 10 cellules (article 19).

Si le Premier ministre peut nommer deux chargés de mission par cellule et que le nombre de cellules ne peut excéder 10, on peut alors se retrouver avec 20 chargés de mission si on a 10 cellules à la Primature. Pour savoir la légalité de ces décisions de nominations qui pour certains le nombre a atteint 19, il faut savoir le nombre de cellules à la primature. Combien de cellules le PM actuel a trouvé à la primature ? A-t-il créé de nouvelles cellules ? Si le nombre des cellules vaut 10, alors le PM est dans la légalité.

Seuls les conseillers techniques sont choisis parmi les fonctionnaires de la catégorie A, les Magistrats et les Officiers supérieurs des Forces Armées et de Sécurité avec 10 années d’expérience sinon les chargés de mission sont choisis parmi les personnalités de nationalité malienne jouissant de leurs droits civils et politiques.

N’importe qui peut se retrouver chargé de mission au Mali sans aucune qualification professionnelle. Il est grand temps d’abroger ces décrets mais malheureusement ceux qui sont là pour le changement (Malikoura) profitent de ces décrets au lieu de les relire simplement. Il s’agit bien d’un décret du Premier ministre. Donc Choguel K Maïga peut le modifier en un clin d’œil. C’est le même décret qui accorde au directeur de cabinet du PM un rang de ministre. Le Malikoura profite-t-il du Malikoro ?

Au-delà de la légalité, quel enseignement pouvons-nous tirer de la volonté du Premier ministre ?

La première lecture nous donne l’image d’un Premier ministre qui veut se faire entourer par ses compagnons de lutte boulevarienne avant le sifflet final (fin de la transition). Il faut que chacun participe au festin pour ne pas être redevable envers certains qui ont tout fait pour défendre son image. Cela donne l’impression d’un Premier ministre qui n’est pas à l’aise avec les nominations au conseil des ministres car certains de ses lieutenants pourraient ne pas avoir les qualifications requises pour passer par ce chemin.

Il est obligé de les recaser chez lui à la primature car les textes lui donnent ces prérogatives. Cela donne l’image d’un partage de gâteau entre maître du jour et contraire à l’esprit du Malikoura. Alors le Chef du gouvernement veut-il sortir du grand boubou de Modibo Keïta pour montrer aux maliens qui il est finalement ?

Une question me taraude l’esprit : et les victimes du 10, 11 et 12 juillet 2020 ? Où est leur part de gâteau ?

Une autre lecture me pousse à me demander si la réduction du train de vie de l’État est toujours d’actualité pour Monsieur le Premier ministre de la transition. Même si c’est légal, est-ce utile et opportun de nommer autant de chargés de mission ? Où et quelles sont ces missions qui peuvent conduire le quart du gouvernement (PM et 8 ministres) à Gao et les empêcher de se rendre à Ansongo et Bourem ?

Est-ce des missions entre les cellules ou les différents bureaux de la primature ? Comment peut-on demander au peuple de serrer les ceintures et de détacher les nôtres ? Arrêtez la saignée pendant qu’il est encore temps. Le peuple souffre et le chan-ge-ment tarde à se pointer. Rendez le pouvoir au peuple en le consultant et il saura qui faire confiance pour gérer ses affaires.

Sékou Niamey Bathily,

Militant RPM

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4 COMMENTAIRES

  1. Bathily, je vous trouve peu crédible dans cet article visant à pourfendre la transition. Car, le Rpm aussi se délectait bien de ces pratiques politiques que vous dénoncez. Alors, laisser le soin à un autre de nous mettre en garde contre ces déviances.

  2. What are projects plus are those projects managers capable of managing them? If they are essential or/plus important projects we would like manager that will plus do keep us duly informed to be there.
    It is condition of what are we getting for our money? If nothing of use or great value position should be eliminated by law.
    Henry Author Price Jr aka Kankan

  3. Au Mali depuis la nuit des temps, les autorités se fichent pas mal des textes juridiques, ils sont torpillés par nos autorités elles-mêmes au vu et au su de tous sans aucune équivoque. Nous sommes dans un pays totalement bancal par les comportements de nos autorités elles-mêmes, c’est dommage. Au Mali nous avons les plus bons textes du monde, mais les applications de ces textes restent impossibles car tout le monde contourne ces textes par toutes les manières en trichant, en volant, en mentant, en corrompant.Nous sommes des spécialistes des tricheries, des voles en bandes organisées, des mensonges sans regret, le favoritisme, le népotisme, la gabegie et tous les fléaux capables de détruire un pays. Une nation, c’est d’abord l’amour entre les fils et filles de cet espace. Elle se définie comme un groupe humain assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun.
    Il s’agit d’une communauté politique établie sur un territoire défini, et personnifiée par une autorité souveraine selon l’Organisation des Nations unies (ONU).

    • Dommage Coulibalyke car l’ONU n’est pas une reference morale ou legale a cause de sa STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT. Quand l’ONU naissait les pays Africains n’existaient pas et jusqu’à ce jour les pays Africains n’existent pas pour l’ONU, le machin de De Gaule!

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