Hausse du prix d’électricité : Le gouvernement dans le dispositif du FMI

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L’augmentation du prix de l’électricité au Mali, au-delà des difficultés financières, est une exigence du Fonds monétaire international (FMI). En juin 2019, les autorités maliennes  se sont engagées à « reformer le secteur de l’énergie ».

Depuis près de deux mois, c’est-à-dire depuis le mois d’août, les consommateurs ont dû constater sur leurs factures la hausse du prix du kilowatt heure du courant. Cette augmentation a été faite sans que EDM-SA n’informe ses abonnés.

L’application de la nouvelle grille des tarifs pour les consommateurs Moyenne Tension (MT) concerne : l’augmentation des tarifs des heures de pointes de 110 à 113 FCFA HT,  (hausse de 13F CFA), l’augmentation des tarifs des heures pleines de 75 à 77 FCFA ( hausse de 2 F CFA), l’augmentation des tarifs des heures creuses pour les aligner à ceux des heures pleines. Ces tarifs passent de 55 à 77FCFA HT (hausse de 22 F CFA). Ensuite vient, l’augmentation des tarifs monômes (puissances souscrites < à 25kw) de 110 à 113 F CFA HT ( hausse de 3 F CFA) et celle des tarifs d’éclairage public moyenne tension de 110 à 113 F CFA HT ( hausse de 3 F CFA).

Cette hausse, loin d’être une initiative interne de l’Etat du Mali de renflouer ses caisses, a d’autres explications exogènes. La décision est une exigence du Fonds monétaire international (FMI) pour que le Mali puisse sortir des difficultés de trésorerie.

En fin juin 2019,  une équipe du FMI a effectué le déplacement à Bamako. A l’issue de leur séjour, l’institution financière mondiale et le gouvernement du Mali, ont paraphé un document pouvant apporter un changement dans certains secteurs d’activités au Mali. Les deux parties sont parvenues à un accord préliminaire sur un nouveau programme économique et financier appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC).  Ce programme selon le FMI, vise à favoriser une croissance forte et inclusive et la réduction de la pauvreté par des investissements dans les infrastructures et les secteurs sociaux, et à stimuler la création d’emplois, notamment pour les jeunes. Aussi, le gouvernement du Mali  s’est s’engagé à « reformer le secteur de l’énergie afin de permettre un retour à l’équilibre financier de la société publique d’électricité EDM.SA à moyen terme tout en garantissant un meilleur approvisionnement des populations en électricité ».

Cette hausse du prix de l’électricité a toujours été demandée par le FMI, qui y voit une exigence nécessité vu que l’Etat est dans des difficultés. Pour le FMI, l’EDM-SA cède à perte le prix du KWH aux abonnés alors qu’elle achète aux sociétés fournisseurs  la Société de Gestion et d’Énergie de Manantali, la Centrale Thermique de Sirakoro (SOPAM) et la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) à un prix plus élevé.  Pour le FMI cet état de fait ne saurait continuer si le Mali veut réellement sortir de la crise financière.

En d’autres termes, le FMI, dans un rapport daté de 2018 a mis à nu l’inadéquation existant depuis longtemps entre les prix à la production et de vente de l’électricité, l’insuffisance des investissements effectués.

Cette hausse fait suite à celle effectuée le 1er juillet 2014 également sur recommandation du FMI. L’institution mondiale de finance avait tapé du poing sur la table pour que le gouvernement malien, qui subventionnait de moitié l’électricité, puisse diminuer son aide. C’est ainsi qu’en 2014, les tarifs aux heures de pointe sont montés à 110 FCFA par kilowattheure contre 98 FCFA (anciens). Les tarifs des heures pleines avaient connus une hausse de 4 F CFA passant de 71 F à 75 F par kilowattheure. Les tarifs des heures creuses passaient de 48 F à 55 F par kilowattheure.

Cette hausse aura à coup sûr un impact sur le quotidien des Maliens.

Amadou Sidibé

 

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1 commentaire

  1. Sous IBK c’est la 2e fois que le prix de l’electricité a augmenté. Pourtant le chef de l’Etat a promis de soulager les souffrances maliens. Est ce le cas? Il est temps que le peuple ouvre les yeux.

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