Edito - Incursion sahraouie au Nord-Mali : La version du terrain
Le Sahel a toujours deux vérités. Celle officielle et celle du terrain. Le ministre qui s’est confié à l’Afp sous le couvert de l’anonymat ne nous démentira pas. Lui qui dans l’affaire de l’incursion sahraouie dans le nord de notre pays, passe pour avoir dit que ce sont trois Maliens qui ont été enlevés par leurs assaillants. Le Polisario, lui parle de onze prisonniers à la suite de leur opération en terre malienne.
Et notre informateur, -appelons-le, Ould- , situe l’incident au jeudi 8 décembre. Ce jour là, au petit matin, un commando sahraoui encercle un campement situé dans la zone de Al Hank, dans l’extrême nord de la Région de Tombouctou, à 80 km de la frontière algérienne. Cette descente fait suite aux révélations de deux Sahraoui arrêtés, début décembre, à Nouhadibou en rapport avec l’enlèvement à Tindouf de trois humanitaires européens en octobre dernier. Le présumé commanditaire du rapt, un Sahraoui du sobriquet de Rosby, dans sa trentaine, se cache dans le campement depuis quelques jours.
Les assaillants - des militaires du Polisario- arrêtent tous les hommes dont Robsby. Mais Mohamed Yahiya Ould Hamed, alias double tête, tente de s’échapper à bord de son véhicule. Tir de sommation puis deux de ses pneus visés éclatent. Il sort son arme et échange des tirs avec ses poursuivants qui le criblent de balles comme le laisse penser sa voiture couverte d’impacts.
Ainsi finit l’histoire de ce quadra qui avait été arrêté pendant six mois en juin 2010 par Aqmi - qui le suspectait d’avoir, en son temps d’avoir vendu Oumar Sahraoui aux autorités mauritaniennes. Les onze personnes arrêtées sont bien vivantes mais elles sont emportées en territoire Sahraoui. Le leur sauf pour un Malien. Bamako a officiellement réagi en condamnant la violation de son territoire. C’était jeudi dernier, une semaine après les faits. Mais seulement quelques heures après la dépêche Afp.
Adam Thiam
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