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Alou Badra Diarra, dirpub "L'Enqueteur"[/caption]
Après avoir mis beaucoup d’eau dans son vin, peut-être trop d’eau, Cheick Modibo trouve subitement des vertus aux traîtres de la République. Plus d’accusation d’occupation du territoire, plus d’accusation de crimes contre l’humanité, plus d’accusation de crimes de guerre. Tous leurs crimes sont subitement absouts. Cheick Modibo veut même leur dérouler le tapis rouge pour que l’Etat malien soit en phase avec l’ONU qui, dans sa résolution n°2071 du vendredi 12 octobre 2012, en sa partie relative au dialogue politique inclusif, déclare « la résolution appelle les autorités maliennes à engager un dialogue politique crédible avec les groupes de la rébellion touarègue dans le cadre d'une solution globale qui préserve l'unité nationale, l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali et à condition que les groupes rebelles se dissocient des mouvements terroristes et des groupes qui leur sont affiliés, à savoir Aqmi et le Mujao».
Si c’est pour être en phase avec la résolution 2071 de l’ONU, alors le PM est incompétent
Si c’est seulement pour se conformer à cette partie de la résolution 2071 que le PM fait l’apologie de la négociation avec le MNLA et Ançar-Dine , au point de s’ériger en avocat de leurs membres, pour ne pas dire avocat du diable, alors nous devons constater avec regret et amertume que Cheick Modibo, son cabinet et son gouvernement sont tous INCOMPETENTS et ne méritent pas par conséquent de représenter le Mali.
En effet, il n’est nulle part dit dans cette résolution, ni même insinué que c’est le Médiateur qui doit engager ce dialogue. Pourquoi alors aller jusqu’au Burkina pour donner, au nom du Mali, un crédit à des négociations avec l’ennemi ?
D’autre part, l’ONU ne peut pas ignorer, dans sa résolution, les charges très graves de crimes de guerre, de torture et de crimes contre l’humanité, qui pèsent sur le MNLA et Ançar-Dine et qui ont conduit à la saisine de la CPI par le Mali le mercredi 18 juillet 2012
L’ONU ne peut pas non plus ignorer le rapport produit par AMNESTY INTERNATIONAL en Mai 2012 qui confirme les accusations de crimes graves qui pèsent sur le MNLA et ANSARDINE
Le Président Hollande ne peut pas remettre en cause ou ignorer les directives de la Direction Générale des Droits de l’Homme et Etat de Droit de l’Union Européenne, adoptées par le Comité des Ministres du 30 Mars 2011, lors de la 1110e réunion des Délégués des Ministres, qui préconisent d’«Eliminer l’impunité pour les violations graves des droits de l’Homme» à travers un document de lignes directrices dont le préambule précise ces vérités :
«Rappelant que les responsables d’actes se traduisant par de graves violations des droits de l’Homme doivent être tenus de répondre de leurs actes ;
Ayant à l’esprit l’Ensemble de principes pour la protection et la promotion des droits de l’Homme par la lutte contre l’impunité de la Commission des droits de l’Homme des Nations Unies ;…
Autant d’éléments qui militent pour l’interdiction de négocier avec le MNLA et Ançar-Dine et qui
disqualifient tous les arguments du PM Cheick Modibo, de son cabinet et de son gouvernement qui favoriseraient ou cautionneraient un quelconque dialogue avec ces deux organisations.
Ignorer cela est une autre preuve d’INCOMPETENCE.
Aliou Badara Diarra