Viol et complicité de viol : Moussa Diaby prend 3 ans avec sursis et Bourama Touré est acquitté

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    Moussa Diaby et Bourama Touré étaient devant les magistrats professionnels et les assesseurs de la Cour d’Assises hier, mercredi, à la Cour d’Appel de Bamako. Ils étaient accusés de viol et de complicité de viol. La Cour, dans sa sagacité, a maintenu l’accusé Moussa Diaby dans les liens de l’accusation et déclaré Bourama Touré non coupable de la complicité de viol.

    Les faits remontent seulement à juillet 2010. Moussa Diaby, Bourama Touré et un certain Limousine, après avoir causé quelques temps avec la demoiselle Djénéba Doumbia, lui firent consommer de l’alcool. Après, ils l’invitèrent à les accompagner au bar «Pied de colline» sis à Samé. Avant d’arriver au bar, ils l’amenèrent sur une colline après le poste de police de Samé pour, à tour de rôle, abuser sexuellement d’elle. C’est sur le chemin du retour qu’elle avisera les agents du poste de police de Samé, qui arrêtèrent Moussa Diaby et Bourama Touré. Le nommé Limousine, ayant pris la fuite, leur échappa.

    Après l’enquête préliminaire, une information judiciaire fut ouverte contre les nommés Moussa Diaby et Bourama Touré, pour viol et complicité. Limousine n’a pu être retrouvé et aucun autre élément du dossier ne permet de l’identifier suffisamment, ni d’établir sa participation effective à l’acte de viol.
    A l’enquête préliminaire, aussi bien qu’à la barre, Moussa Diaby soutint que la fille était consentante et qu’elle ne leur avait opposé aucune résistance. Bourama Touré, quant à lui, soutient qu’il était absent et n’avait pas pu empêcher Moussa Diaby et Limosine d’abuser de Djénéba Doumbia. Celle‑ci, qui n’a pas répondu à sa convocation hier lors du procès, a soutenu cependant devant les policiers que c’est Moussa Diaby qui lui a fait boire de force du vin et que c’est Bourama Touré et un autre qui ont entretenu des relations sexuelles avec elle. Elle ajoutera que Limousine ne l’a pas touchée, en ayant été empêché par un coup de pied qu’elle dit lui avoir donné.

    Le ministère public, dans son réquisitoire, a soutenu c’était un acte prémédité. Il affirmera que la victime est une incapable à plusieurs égards. D’abord parce qu’elle est déficiente mentale, ensuite mineure et  que ses agresseurs l’ont rendu incapable de leur résister du fait de l’alcool. Et, forts de ces incapacités, les accusés ont abusé d’elle. C’est pourquoi, selon le ministère public, au retour, lorsqu’elle a repris conscience, elle a simplement dénoncé ses violeurs.

    Quant à l’avocat de la défense, il pense le contraire. Selon Me Baba Sissoko, la victime est une fille de joie, une habituée des bars chinois. L’accusé Moussa Diaby étant un vendeur de téléphone, elle a voulu profiter de ses services pour se procurer un appareil de marque Sony Ericsson. Selon l’avocat, comme elle n’est pas parvenue à ses fins, elle les a donc accusé de viol.
    La Cour, dans sa sagacité et sa souveraineté, a décidé de maintenir l’accusé Moussa dans les liens de l’accusation en le condamnant à 3 ans de prison avec sursis et a acquitté Bourama Touré de l’accusation de complicité de viol.
    Youssouf Diallo

     

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