Le ministre de la sécurité dresse le bilan de l’attaque terroriste de l’hôtel Radisson Blu : 21 morts dont 18 clients, un gendarme, deux assaillants

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Salif Traoré
Le ministre de la sécurité et de la protection civile Salif Traoré

Après la fin de la prise d’otages  du vendredi 20 novembre qui a duré onze heures d’horloge, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Col major Salif Traoré, accompagné de son collègue de la Défense, Tiéman Hubert Coulibaly, a rencontré la presse nationale et internationale  dans l’enceinte du ministère de la Sécurité pour faire le point de la situation. C’était le samedi 21 novembre 2015.

Tôt le vendredi 20 novembre, l’hôtel Radisson Blu, situé à l’ACI 2000, a été le théâtre d’une attaque terroriste doublée d’une prise d’otages. Pour desserrer l’étau, les forces spéciales maliennes sont entrées en action en donnant l’assaut depuis 9 h. Ainsi, pendant toute la durée de l’intervention des forces spéciales maliennes, soutenues quelques heures plus tard par une unité des forces spéciales françaises et américaines et de la Minusma, le ministre en charge de la Sécurité, Salif Traoré, a établi un cadre d’échange avec la presse pour faire le point de l’évènement au fur et à mesure que l’opération se poursuivait. A en croire le ministre, ils étaient entre deux et trois terroristes, en arme de guerre, qui ont fait irruption à l’hôtel. « Aussitôt informés, nous avons activé la cellule de crise. Cette cellule est étendue aux chefs militaires, aux ministères des Affaires étrangères et d’autres ministères. Et des éléments des forces spéciales ont été dépêchés sur les lieux », a-t-il précisé. Et d’ajouter qu’ils ont bénéficié plus tard de l’appui d’une unité des forces spéciales françaises, américaines, et de la Minusma. « Les renseignements obtenus au niveau de l’hôtel faisaient état d’environ 140 personnes à l’hôtel. On nous a signalé également beaucoup de personnes qui n’étaient pas à l’intérieur au moment de l’arrivée des assaillants. Quand ils ont fait des tirs de rafale, d’autres ont pu s’échapper »,  ajoutera le ministre lors du premier point de presse. Faisant le point de l’évolution de la situation  à la presse aux environs de 16 heures, Col major Salif Traoré indiquera que les terroristes se sont retranchés dans une pièce et ils ne détenaient plus d’otage. En ce moment, le ministre confie qu’il a été enregistré cinq blessés dans les rangs des forces spéciales maliennes. Toutefois, il précisera  que 76 occupants ont été exfiltrés de l’hôtel par les forces spéciales  et conduits au Palais des Sports. Il s’agissait de : 15 Français, 2 Ivoiriens, 4 Algériens, 1 Russe, 1 Canadien, 2 Espagnols, 45 Maliens,  4 Turcs,  4 Chinois  et 1 Allemand. « Je précise que l’assaut a été donné par les forces spéciales maliennes depuis 9 heures. Lors du dernier assaut, ils sont assistés par une unité des forces spéciales françaises et américaines et de la Minusma », avait insisté le ministre. Ainsi, IBK, rentré précipitamment en fin de journée d’un sommet des pays du Sahel à N’Djamena, en raison de l’attaque à Bamako contre l’hôtel Radisson Blu, convoque un conseil des ministres extraordinaire qui s’est tenu tard dans la nuit, au  cours duquel les mesures suivantes ont été décrétées : l’état d’urgence  à compter du 20 novembre à minuit pour une durée de 10 jours ; un deuil de trois jours sur toute l’étendue du territoire national à compter du lundi 23 novembre 2015 à 00H00, en hommage aux victimes de la prise d’otages .« L’état d’urgence institué permettra de renforcer les moyens juridiques des autorités administratives et compétentes pour rechercher et mettre à la disposition des autorités judiciaires des terroristes qui seraient en cavale et d’éventuels complices », précise le communiqué.

Bilan définitif de l’attaque

Rencontrant la presse nationale et internationale pour faire le bilan des opérations, le ministre de la Sécurité était accompagné de son collègue de la Défense et des anciens Combattants. Le ministre de la Sécurité,  Salif Traoré, a fait savoir que du début des opérations jusqu’ à la fin, les forces spéciales maliennes  ont pu  exfiltré  133 personnes de l’hôtel  pour les ramener au niveau du Palais des Sports. Ils ont été pris en charge par les services de la Protection civile et les services en charge du ministère de l’Action humanitaire. S’agissant du bilan définitif, il précisera qu’il est de 18 morts du côté des clients de l’hôtel,17 blessés dont trois policiers , d’un gendarme malien tué dans l’action, deux terroristes  neutralisés. « Le bilan de cette tragédie est de  21 victimes. Ce bilan est définitif de notre côté. Car, après l’opération, l’hôtel a été fouillé de fond en comble »,  a-t-il précisé. Partant, il a précisé que parmi les 18 clients tués, des personnalités étrangères s’y trouvent et leur identité seront communiqué en accord avec leurs ambassades respectives.  A la question de savoir le nombre exact de terroristes, le ministre affirme qu’il lui a été signalé des coups de feu  à l’hôtel Radisson et des éléments dépêchés sur les lieux ont bouclé le périmètre. « Après l’opération, nous avons retrouvé deux corps. Dans l’immédiat, nous ne pouvons dire qu’ils étaient de tel nombre», a-t-il précisé. Par ailleurs, il a indiqué que le terrorisme n’a pas de frontière. Concernant l’identité des terroristes, Salif Traoré indiquera que l’enquête est en cours et est conduite par la police technique et scientifique du Mali, accompagnée par les éléments de l’Eucap Sahel. Toutefois, il précisera que les présumés terroristes sont de peau noire et jeunes.

Le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, a ajouté qu’ils s’en tiennent aux éléments des enquêteurs. «Dans tous les cas, c’est une action terroriste. Que ça soit revendiqué par Aqmi, Almirabitoune, Daesh, c’est du terrorisme. Leur intérêt commun c’est de déstabiliser les démocraties et les républiques  et celles en construction », a-t-il soutenu.

« Nous ne pouvons pas réussir sans la collaboration de la population en terme d’information. En matière de lutte contre le terrorisme, seuls l’information et le renseignement peuvent éviter que des situation de ce genre ne se reproduisent », a-t-il conclu

Boubacar SIDIBE

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3 COMMENTAIRES

  1. Nous saluons l’effort fournit par le gouvernement du Mali dans la résolution de cette attaque de son début jusqu’à sa fin.
    Notre entière reconnaissance aux forces de sécurité et de défense du Mali mais aussi aux français et américains qui nous ont accompagné pendant cette épreuve difficile.
    Si la sécurité totale est une denrée quasi impossible il faut dire au gendarmes, policiers se trouvant aux postes de contrôle et de sécurité d’avoir plus de rigueur dans leurs taches en contrôlant réellement les véhicules et autres rentrant au Mali et essayer de laisser les miettes sommes dont on peut même qualifier de raquettes. A cause de l’argent, les agents maliens ne contrôlent même pas l’identité réelle des usagers c’est seulement la date de validité de la pièce d’identité qui les intéresse.
    Moi je suis en toute réalité du Burkina mais installé au Mali depuis maintenant plus de dix ans et je jamais été buté à un contrôle rigoureux proprement dit. Même les libériens rentrent au Mali sans que les autorités maliennes ne le sachent.
    Comme quoi les agents de contrôle ne s’y mettent pas il n’aura jamais de sérieux dans la recherche de la sécurité.
    Le malien est trop facile et cela fait l’affaire de nous étrangers au Mali.
    Le Mali est un endroit propice aux prédateurs.
    Que le tout puissant nous sauve

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