Les Casques bleus face à une hausse des menaces sécuritaires en Afrique (REPORTAGE)

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casque bleu xBEIJING, 27 octobre (Xinhua) — Dix jours après l’attaque contre un convoi de l’Unité de police de la Mission hybride ONU-UA au Darfour (MINUAD) perpétrée le 13 octobre dans l’ouest du Darfour dans laquelle trois soldats sénégalais ont été tués, deux Casques bleus tchadiens de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ont perdu la vie dans le nord-est du Mali le 23 octobre lors d’un attentat-suicide à la voiture piégée contre un poste de contrôle à Tessalit, ce qui démontre une fois de plus que le personnel des Nations Unies, notamment les forces de maintien de la paix déployées dans les pays et régions déchirés par les conflits, est confronté à une hausse des menaces à la sécurité préoccupantes.

 

 

Parmi les 15 opérations de maintien de la paix des Nations Unies en cours à travers le monde, huit sont en Afrique, notamment au Darfour, au Mali, en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan du Sud, au Sahara occidental, en Côte d’Ivoire, au Libéria et à Abiyé au Soudan.

 

 

LES CASQUES BLEUS FACE A LA DETERIORATION DU CLIMAT D’INSECURITE EN AFRIQUE

 

 

Sur l’ordre du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les Casques bleus sont chargés de maintenir et de rétablir la paix dans des pays ou régions en proie aux conflits, en protégeant les civils, en facilitant l’acheminement de l’aide humanitaire, en surveillant l’application des cessez-le-feu, en aidant le désarmement ou la formation de la police, etc.

 

 

Malgré le rôle noble de ces missions onusiennes de maintien de la paix, ces dernières années, les actes de violence contre leurs personnel, convois ou lieux de travail en Afrique, sous la forme d’agressions, de meurtres, d’enlèvements, ou encore d’attentats à la voiture piégée ne cessent de se multiplier, entraînant de lourdes pertes en vies humaines.

 

 

Selon les données disponibles sur le site Internet de l’ONU, jusqu’au 31 août 2013, 461 Casques bleus (soldats, policiers et observateurs militaires) des huit missions onusiennes de maintien de la paix en Afrique ont perdu la vie pendant leur service.

 

 

Hormis les deux drames au Darfour et au Mali survenus ce mois-ci, d’autres incidents tragiques au cours de l’année 2013 en Afrique ont fait des victimes chez les Casques bleus.

 

 

En RDC, à la suite du meurtre d’un Casque bleu tanzanien de la brigade d’intervention de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) lors des affrontements du mois d’août avec le Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est du pays, la perte de deux autres Casques bleus d’origine tanzanienne de la même brigade a été signalée en septembre. Auparavant, une attaque perpétrée sur un convoi de la MONUSCO dans la province du Sud-Kivu en RDC le 7 mai avait entraîné la mort d’un soldat pakistanais.

 

 

Au Soudan, sept Casques bleus tanzaniens ont été tués et 17 autres blessés au cours d’une attaque menée contre une patrouille de la MINUAD au Darfour du Sud le 13 juillet.

 

 

Au Soudan du Sud, au moins cinq soldats de la paix indiens ont été tués dans une attaque menée par des activistes non identifiés contre un convoi de la mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) dans l’Etat de Jonglei le 9 avril.

 

 

Au cours de la dernière décennie, l’instabilité de la situation politique dans plusieurs pays africains, marquée par des affrontements armés, des guerres civiles ou des conflits religieux, a conduit à une augmentation du nombre et de l’ampleur des opérations de maintien de la paix des Nations Unies dans la région.

 

 

Parallèlement, la recrudescence des activités terroristes et extrémistes sur le continent, menées par des organisations telles que Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) en Afrique du Nord et de l’Ouest, les Shebab en Somalie, ou encore le Boko Haram au Nigeria, a continué de présenter de nouveau défis à la paix et la sécurité, en complexifiant les tâches des forces onusiennes de maintien de la paix et en augmentant les menaces à leur sécurité.

 

 

Malgré les efforts déployés par l’ONU et l’Union africaine (UA) en vue d’un renforcement de la paix en Afrique, le retard en terme de développement économique et social dans la majorité des pays africains les empêche de créer rapidement une force interafricaine permanente de maintien de la paix qui serait entièrement compétente pour régler des conflits importants sur le continent.

 

 

L’ONU PREOCCUPEE PAR LA SECURITE DE SON PERSONNEL

 

 

Qualifiant la sûreté et la sécurité du personnel des Nations Unies de priorité, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, estime — selon un rapport intitulé “Sûreté et sécurité du personnel humanitaire et protection du personnel des Nations Unies” présenté jeudi dernier à l’Assemblée générale — que le personnel des Nations Unies est confronté à un climat de plus en plus dangereux et se heurte à une série de menaces inédites dans l’histoire des Nations Unies.

 

 

“Les attaques directes contre les Nations Unies sont un phénomène inquiétant qui s’est développé au cours de la dernière décennies, et ces attaques sont de plus en plus violentes et complexes”, a souligné le chef de l’ONU.

 

 

Selon le rapport, les incidents graves dans lesquels des membres du personnel des Nations Unies ont été tués ou blessés sont passés de 1.759 en 2011 à 1.793 en 2012.

 

 

M. Ban a appelé les Etats membres et les gouvernements des pays hôtes à prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires pour améliorer l’environnement opérationnel du personnel et autres travailleurs humanitaires onusiens et à s’engager à faire traduire en justice les auteurs de crimes et d’actes de violence contre ces personnes.

 

 

En outre, il a exhorté tous les Etats membres de l’ONU qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Protocole facultatif relatif à la “Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé” ou à y accéder.

 

 

PARTICIPATION CHINOISE DANS LES MISSIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L’ONU

 

 

En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine a toujours vivement soutenu et activement participé aux missions de maintien de la paix des Nations Unies.

 

 

A la requête des Nations Unies, le gouvernement chinois a décidé d’envoyer prochainement 400 militaires au Mali pour rejoindre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), notamment des équipes médicales, d’ingénierie et de gardes.

 

 

Il s’agira du premier déploiement chinois chargé de la sécurité dans une mission de maintien de la paix des Nations Unies et de la 30e mission à laquelle participent les Casques bleus chinois.

 

 

Selon le porte-parole du ministère chinois de la Défense, Yang Yujun, la force de sécurité chinoise est une équipe de gardes qui sera principalement chargée de la sécurité du quartier général de la MINUSMA et des zones d’habitation des Casques bleus.

 

 

Depuis son premier déploiement de militaires en 1989 pour une opération onusienne de maintien de la paix, la Chine a déjà envoyé jusqu’ici plus de 20.000 soldats, policiers et responsables des affaires civiles pour participer à des missions de l’ONU, ce qui fait de la Chine la première source de Casques bleus et le principal contributeur aux missions de maintien de la paix parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.

 

French.news.cn   2013-10-27 17:02:29

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