Mali: Adama, 16 ans, islamiste du Mujao ou paumé dans la guerre?
27 Jan 2013 - 06:57
27 Jan 2013 - 11:30
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[caption id="attachment_122392" align="aligncenter" width="610"] Adama a fait la connaissance des islamistes du Mujao, qui détiennent au moins un otage français, Gilberto Rodriguez.[/caption]
Il y a encore quelques jours, il préparait à manger pour les islamistes du Mujao, qui détiennent un otage français... Adama, un adolescent, a échoué à la gendarmerie de Sévaré, dans le centre du Mali, où L'Express a pu le rencontrer.
Il s'appelle Adama, et dit avoir 16 ans. Aîné d'une famille de trois garçons, il n'a passé que deux ans à l'école et aide son père, burkinabé, dans le champ. La famille est installée dans la région de Niono, assure-t-il, une localité située 60 kilomètres au sud de Diabali, prise le 14 janvier par les islamistes qui l'auraient ensuite abandonnée, selon l'armée malienne, après des bombardements français. Son village, D'Enngoudou, ne compte qu'une seule mosquée, wahabbite. Son père la fréquente peu. En temps normal, Adama est parfois employé par un éleveur, pour tirer ses boeufs; en échange, le patron lui offre du riz. Il nourrit ainsi sa famille. Il y a quelques semaines, comme chaque année, à la fin de la période agricole, Adama et son ami Mohammed sont partis chercher un job en ville.
Leur destination était Sévaré, affirme le jeune homme. Mais ils ont pris, "par erreur", un bus pour Douentza, une ville détenue depuis septembre par les islamistes. Arrivés sur place, des inconnus les ont interpellés: "Venez faire la cuisine pour nous. Vous serez logés et bien payés." Les adolescents, qui ne parlent que le bambara, ont été bien traités. Et le travail était simple: "Chaque jour, on préparait des spaghettis, avec des tomates et des oignons, explique Adama. On ne comprenait rien. Ils parlaient arabe, ou tamacheck," la langue des Touaregs. Un seul pouvait communiquer avec eux, toujours aimable. "C'est un Peul noir qui parle bambara," se souvient le garçon. Son nom? "Abou Zeid".
Voilà comment, au début du mois de janvier, le jeune Adama et son ami Mohamed ont fait la connaissance l'organisation du Mujao, qui détient au moins un otage français, Gilberto Rodriguez, enlevé en novembre 2012 dans l'ouest du Mali, et qui tente, depuis près d'un an, d'imposer sa vision de la "charia totale".
Il semble tout ignorer de la stratégie des islamistes
Assis sur le sol, dans une pièce de la gendarmerie de Sévaré, Adama porte le même pantalon coupé court que ses ex-employeurs islamistes, mais il assure qu'il ignorait tout d'eux. Ils ont quitté la ville, du jour au lendemain, explique-t-il: "Un boutiquier nous a dit qu'ils étaient partis pour la guerre. On a compris qu'on ne serait pas payés à la fin du mois. Alors, on est partis."
Son histoire est peu plausible. Mais il serait surprenant, a contrario, qu'Adama ait rejoint les rangs du Mujao par affinité idéologique. L'appât du gain, alors? Le sergent Pascal Diawara, qui a interrogé le jeune homme, n'est guère convaincu: "Du travail, on en trouve à Sévaré ou ailleurs, payé 1000 francs par jour, explique-t-il. Il y a bien plus de travail ici qu'au Nord. Quand on est engagé chez ces gens, on est engagé! Personne ne peut prétendre ignorer où il met les pieds quand il va à Douentza."
Il s'appelle Adama, et dit avoir 16 ans. Aîné d'une famille de trois garçons, il n'a passé que deux ans à l'école et aide son père, burkinabé, dans le champ. La famille est installée dans la région de Niono, assure-t-il, une localité située 60 kilomètres au sud de Diabali, prise le 14 janvier par les islamistes qui l'auraient ensuite abandonnée, selon l'armée malienne, après des bombardements français. Son village, D'Enngoudou, ne compte qu'une seule mosquée, wahabbite. Son père la fréquente peu. En temps normal, Adama est parfois employé par un éleveur, pour tirer ses boeufs; en échange, le patron lui offre du riz. Il nourrit ainsi sa famille. Il y a quelques semaines, comme chaque année, à la fin de la période agricole, Adama et son ami Mohammed sont partis chercher un job en ville.
Leur destination était Sévaré, affirme le jeune homme. Mais ils ont pris, "par erreur", un bus pour Douentza, une ville détenue depuis septembre par les islamistes. Arrivés sur place, des inconnus les ont interpellés: "Venez faire la cuisine pour nous. Vous serez logés et bien payés." Les adolescents, qui ne parlent que le bambara, ont été bien traités. Et le travail était simple: "Chaque jour, on préparait des spaghettis, avec des tomates et des oignons, explique Adama. On ne comprenait rien. Ils parlaient arabe, ou tamacheck," la langue des Touaregs. Un seul pouvait communiquer avec eux, toujours aimable. "C'est un Peul noir qui parle bambara," se souvient le garçon. Son nom? "Abou Zeid".
Les jeunes suspects interrogés à la gendarmerie de Sévaré viennent de toutes les régions du Mali, voire de l'étranger. Du Burkina Faso et des pays voisins, mais aussi de bien plus loin... "Votre djihadiste français,Ibrahim Ouattara, a été arrêté ici même", rappelle le sergent. Mais que penser d'Adama? Il semble tout ignorer de la stratégie des islamistes, et même que son pays est en guerre.
Sur le chemin du retour, les deux adolescents ont demandé à boire à un vieux, qui a refusé de les aider: "Il nous a accusé d'être des islamistes. Puis un motard s'est arrêté, et a menacé de nous tuer. On a pris la fuite, mais j'ai eu peur. Alors, me voici. " Mohamed a continué sa route, mais Adama s'est livré au motard, qui l'a amené aux autorités. Depuis le 22 janvier, il est en prison. A Sévaré, l'interrogatoire a été suivi d'un entretien avec un représentant du Comité International de la Croix-Rouge, installé sur place depuis mars 2012.
Par Dorothée Thiénot, publié le 26/01/2013 à 16:52 / lexpress.fr
Attendons voir le sort jugera tous comportements attentistes et observateurs mal intentionné qui sont ces voisins sans intérêts chez les maliens. Et n'ayant jamais bénéficié de l'hospitalité malienne faites un peu de réminiscence même si vous n'avez cette culture de reconnaissance.
Merci quand même car l'ingratitude enseigne et oriente.
Aujourd'hui je dis au chercheur de pain quotidien parlant de droits humains votre n'est pas droit car il sélectif toutes les vies s'équivalent.
ceux là qui pensent que X à raison ou tort et que c'est l'affaire aux maliens ont la mémoire courte.
Ceux qui au Mali ou ailleurs soutiennent ces criminels méprisent les fondements de la grande religion de paix qui est l'Islam.
Merci qu'ALLAH le détenteur de toute la sagesse illumine les frères égarés ou en voie de perdition vers le droit chemin.
Amen
Source: http://allainjules.com/ La CEDEAO, faux nez de l’Occident en Afrique de l’Ouest a trahi l’Afrique hier, aujourd’hui, aussi, et trahira l’Afrique demain. Tous les chefs d’Etats de cette sous-région africaine n’écoutent que les ordres de Paris, sauf peut-être les chefs d’Etats anglophones. Pour leur maintien au pouvoir, de Compaoré à Ouattara en passant par Yayi Boni et les autres, tout le monde est au garde à vous devant François Hollande. Il suffit de voir comment ils ont traité le dossier malien, validant ensuite cette intervention française qui ressemble à la venue du Messie… Au sommet de l’Union africaine dont l’ouverture a eu lieu aujourd’hui, dimanche, à Addis-Abeba, en Ethiopie, la solidarité envers le Mali et le soutien en faveur de l’opération militaire de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) a fait l’unanimité. De vrais clowns ces chefs d’Etats africains !
Vive la Françafrique !
Pourquoi haissez-vous tant ce pays?
Pour que vos ecrits soient coherents avec vos actes, de grace quittez leur territoire.
DIATIGUI FA DJIRINI :evil:
Quelle honte!!! :evil:
C est le laisser aller et laisser faire chez nous en Afrique. Celui qui n a pas le moyen de supporter 2 enfants en fait une vingtaine esperant que ce sont ses enfants qui le viendront au secour un jour en le supportant. Ainsi , au lieu que l'etat veille au respect des droits les plus fondamenteaux de ces enfants, a savoir la sante, la bonne nutrition, l'education ..., on laisse Zanke faire ce qu'il veut. Ceux qui sont la entrain de dire qu'il y avait beaucoup d'autres enfants dans la meme ville qui pourtant n'ont pas voulu cooperer avec les criminels, alors est ce que vous avez la preuve que ces enfants sont issus du meme contexte socio-economic qu' Adama. S'il est vrai que beaucoup parmi nous ont traville etant petits, mais la verite est aussi que nos parents nous ont laisse le temps d'etudier. C est cette opportunite que manquent beaucoup d'enfants pauvres au monde.
Je vous en prie mes amis, qu'est ce qu 'un enfant de 16 ans peut comprendre dans l'immoralite de collaborer avec des criminels. Il faudra d'abord analyser le contexte soci-economic dans le quel cet enfant a evolue pour comprendre son ignorance.
Les adultes sont corrompus en longueur de journee par les memes criminels, et on en veut toujours a un petit enfant comme celui-ci.
D'ailleurs l'etat malien doit des escuses a des pauvres enfants comme cet Adama. Car il ressort de sa responsabiilite de veiller a ce que les enfants recoivent le minimum d'education pour leur survie, je voudrai dire le niveau BAC. Dans tous les pays civilises le travail des enfants est interdit. Je pourrai comprendre que le respect de ce principe est difficile dans nos conditions economiques au Mali, mais toujours est il que l'etat doit assumer sa responsabiite en exigeant les parents de donner le temps aux tout-petits pour leur formation.
Malheureusement tel n'est pas le cas. a suivre...