Mali: l'envoi de soldats étrangers est un mauvais choix

12 Nov 2012 - 19:28
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[caption id="attachment_85220" align="alignleft" width="350"] Iyad Ag Ghali, le leader du groupe islamiste armé Ansar Dine (g), le 7 août 2012 à Kidal
© AFP[/caption] NOUAKCHOTT - Le chef d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) un des trois groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, Iyad Ag Ghaly, a qualifié lundi de mauvais choix la décision prise la veille par les dirigeants ouest-africains d'envoyer des soldats dans cette région. La décision des chefs d'Etat africains (réunis dimanche à Abuja), poussés par la France, constitue un mauvais choix et un parti-pris contre une partie des populations du Mali, a déclaré Iyad Ag Ghaly dans une interview réalisée et publiée lundi par l'agence de presse en ligne mauritanienne Sahara Médias. Ils ont décidé de soutenir une partie du peuple malien contre une autre qui a souffert des années durant de l'injustice, de la marginalisation et de toutes formes de privations, a-t-il affirmé, estimant que, ce faisant, ils auront raté une occasion historique de réaliser un Etat malien unifié. Les populations du nord du Mali, composées de Touareg, Peulh, Songhaï et Arabes, se sont toujours estimées marginalisées par le pouvoir central de Bamako. M. Ag Ghaly est lui même un ancien rebelle touareg de Kidal (nord-est) dans les années 1990 qui, devenu islamiste, a créé le mouvement Ansar Dine au début de l'année, et préconise l'application de la charia (loi islamique) à tout le Mali. Selon lui, seul le président (malien) par intérim, (Dioncounda) Traoré, supportera la responsabilité de cette erreur historique et les conséquences qui découleraient de cette guerre qui toucheront tous les peuples de la région. Les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont approuvé dimanche à Abuja l'envoi dans le nord du Mali, après aval de l'ONU, d'une force armée de 3.300 hommes soutenus logistiquement par plusieurs pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis. Son objectif sera d'en chasser les groupes armés qui l'occupent, dont Ansar Dine, allié à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le chef d'Ansar Dine affirme n'avoir rien menagé pour éviter cette guerre, mais l'entêtement des chefs d'Etat africains ne nous a laissé comme seul choix que d'y faire face. La contribution à cet effort (de guerre) est un devoir pour tout un chacun, a-t-il ajouté en disant s'attendre à un déferlement de jihadistes pour aider leurs frères musulmans agressés. Iyad Ag Ghaly qualifie Ansar Dine de mouvement local qui n'est lié à Aqmi que par la relation de musulman à musulman, rejetant toutefois totalement la possibilité pour son mouvement de renoncer à la Charia, appliquée avec rigueur dans le nord du Mali (amputations, lapidations, coups de fouet). Les solutions solitaires sont contre-productives, selon le chef d'Ansar Dine qui prône une solution qui incluerait les différentes parties prenantes dans le cadre d'une concertation générale. Ses représentants à des négociations ouvertes à Ouagadougou par le président Burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, ont déclaré la semaine dernière rejeter toute forme d'extrémisme et de terrorisme et appelé à un dialogue politique avec les autorités de transition de Bamako. (©AFP / 12 novembre 2012 19h48)

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