Accord de Paris: contre Trump, des gouverneurs américains fondent une "Alliance"

2 Juin 2017 - 14:28
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Accord de Paris: contre Trump, des gouverneurs américains fondent une "Alliance"
Donald Trump le 1er juin 2017 à la Maison Blanche à Washington / © AFP / SAUL LOEB
Le président des Etats-Unis a annoncé jeudi soir que les Etats-Unis se retiraient des Accords de Paris sur le climat. Du côté de la société civile, la résistance s'organise. Des entrepreneurs, des personnalités, des élus... La fronde s'organise après la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l'accord issu de la COP21. Les gouverneurs de New York et Washington annoncent notamment la formation d'une "Alliance américaine pour le climat" ce vendredi afin de tenter de sauver l'engagement américain. Plus tôt dans la journée, un groupe de 30 maires, 3 gouverneurs, plus de 80 présidents d'universités et d'une centaine d'entreprises ont initié des négociations avec Nations-Unies pour intégrer les discussions au sujet de l'Accord de Paris. Interrogé par le New York Times, Michael Bloomberg, ancien maire de New York à la tête de ce mouvement a assuré qu'ils allaient "faire tout ce que les Etats-Unis auraient fait s'ils étaient restés dans l'accord".
Pour autant tous ces acteurs qui garantissent leur engagement pour le climat pourront-ils peser dans les négociations internationales ? Selon Célia Gautier, responsable des politiques européennes et internationales de Réseau Action Climat, l'Accord de Paris reste un accord entre Etats, mais garantit la reconnaissance du rôle des acteurs non étatiques internationaux. "Même si les Etats-Unis ne font plus partie des négociations, les collectivités pourront y assister en tant que membres observateurs, prendre la parole et être plus actives dans les échanges", explique-t-elle. Un moyen pour la société civile américaine d'indiquer précisément aux responsables internationaux de quelle aide elles ont besoin pour mener à bien leurs politiques, malgré les réticences du gouvernement fédéral. "Des villes comme Pittsburgh ou New York pourront collaborer et faire partie de différents réseaux avec d'autres collectivités du monde entier pour faire avancer leur politique environnementale", ajoute Célia Gautier.

Des stars du milieu de l'entreprise mobilisées

Des mouvements qui devraient être suivis par plusieurs élus ayant déjà marqué leur opposition à Donald Trump. Qu'ils soient démocrates ou républicains, des maires et des gouverneurs marquent leur volonté de respecter les engagements des Etats-Unis dans la réduction des gaz à effet de serre. Le premier à réagir a été le maire de Pittsburg. Donald Trump avait choisi de nommer cette ville pour souligner qu'il défendait les intérêts des Américains et non du monde entier. Bill Peduto, le maire de cette grande agglomération industrielle, n'a pas hésité à s'opposer à la décision du Président. "Je vous assure que nous continuerons de suivre les règles de l'Accord de Paris pour notre peuple, notre économie et notre futur", a-t-il assuré dès jeudi soir. Le gouverneur de la Californie Jerry Brown, Bob Corker sénateur républicain du Tennessee et même l'ancien secrétaire d'état de Barack Obama, John Kerry ont eux aussi marqué leur engagement concernant l'Accord de Paris. Dans un post publié sur son compte Facebook, il qualifie la décision de Donald Trump "d'énorme erreur". La lettre ouverte écrite par les patrons de dix-neuf entreprises américaines donnait le ton. "Cher Président, nous vous exhortons à maintenir les Etats-Unis dans l'Accord de Paris sur le climat." Parmi les signataires, Tim Cook (Apple), Mark Zuckerberg (Facebook), Sundar Pichai (Google) ou encore Marc Benioff, PDG de la compagnie Internet Salesforce.
Mais attention: aucune signature de l'Accord ne sera pour autant possible, malgré la constitution d'un groupe identifié. "Il s'agit d'un accord entre Etats", insiste Célia Gautier de Réseau Action Climat. Et d'ajouter: "Il faut également que les associations, les entreprises, les collectivités qui prennent part au mouvement soient particulièrement exemplaires !" Pas question de green-washing : la transparence totale, imposée aux états signataires sur leur politique, s'appliquera également aux collectivités américaines. Par L'Express

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