Atmosphère pré électorale tendue en Côte d'Ivoire
Les candidats à la présidentielle du 25 octobre ont entre le 25 juillet et le 26 août pour déposer leurs dossiers. Mais la tension politique reste vive dans le pays.

Au pouvoir depuis 2011,le président ivoirien Alassane Ouattara a été désigné candidat à la présidentielle du 25 octobre par son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). C'était au cours de son congrès, en juin dernier.
Mais Alassane Ouattara n'a pas encore confirmé s'il allait briguer ou non un quatrième mandat.
Selon plusieurs indiscrétions, c'est le frère cadet du président ivoirien, Téné Birahima Ouattara, qui pourrait aussi porter les couleurs du RHDP lors du scrutin présidentiel d'octobre. Celui-ci est ministre de la Défense depuis 2021.
Des poids lourds exclu
Cependant, quatre figures de l’opposition ivoirienne sont fixées sur leur sort. Radiées de la liste électorale, elles ne sont pas éligibles à ce scrutin.
Il s'agit de Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principale formation d’opposition), de l'ex-président Laurent Gbagbo, de son ancien bras droit Charles Blé Goudé et de l’ancien premier ministre et président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, qui vit en exil.
L'exclusion d'adversaires politiques de poids est une constante en Côte d'Ivoire, se désole Patrick Mboyo Bakambo, chercheur en droit public et en sciences politiques à l'université Paris-Saclay, en France, et enseignant à l’Université de Grenoble Alpes.
"C'est tout à fait une constance chronique au régime d'Alassane Ouattara. Depuis son arrivée au pouvoir (en 2011, ndlr), l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire est arrangée sur mesure pour que le président se passe réélire", affirme Patrick Mboyo Bakambo.
Manque de compétitivité
Amnistié, l'ancienne première dame, Simone Gbagbo, elle, pourra être candidate du Mouvement des générations capables (MGC) qu'elle a créé en août 2022, tout comme l'ancien Premier ministre, Pascal Affi N'Guessan, qui préside le Front populaire Ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo. Ces deux personnalités figurent sur la liste électorale.
Faut-il craindre des contestations, si cette élection n'était pas inclusive, à l’image de ce que le pays a déjà connu par le passé ? Patrick Mboyo Bakambo ne le pense pas.
Selon lui, "ce qui va aussi faire en sorte que cette contestation ne pourra pas faire long feu, c'est le fait que les contestataires n'auront pas vraiment d'éléments à faire valoir de manière pertinente. C'est-à-dire, l'opposition qui sera censée porter la contestation ne sera pas à proprement parler une opposition compétitive".
Conditions d'éligibilité
Pour se présenter à l'élection présidentielle, le candidat ou la candidate doit verser une caution de 50 millions de francs CFA, soit près de 100.000 euros. En plus, selon le code électoral, chaque candidat doit être parrainé par une liste d’électeurs représentant 1 % de l'électorat local, dans au moins 50 % des régions et dans les districts de Yamoussoukro et d’Abidjan.
Cette collecte des parrainages peut se faire numériquement : chaque collecteur sera doté d’un kit lui permettant d’enregistrer en temps réel des parrains.
Les candidats ont jusqu’au 26 août pour collecter les parrainages et déposer leur dossier. Lors de la présidentielle de 2020, seulement quatre dossiers sur 44 avaient été validés par le Conseil constitutionnel. La plus haute juridiction du pays avait rejeté les autres candidatures à cause de l’insuffisance ou de l’irrégularité des parrainages.
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