Le ministre Boubacar Diané dans l'émission Mali Kura Taasira 3 : «Des actions et réformes urgentes pour sortir définitivement de cette crise énergétique»

C’est en plein air, sur le site de la centrale thermique de Sirakoro, que le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Boubacar Diané, a fait l’état des lieux de la fourniture de l’électricité et de l’accès à l’eau potable lors de son passage dans l’émission Mali Kura Taasira 3. La politique du gouvernement pour résoudre définitivement leproblème d’électricité dans notre pays, les projets de centrales solaires lancés par le Président de la Transition, le Fonds de soutien aux infrastructures de base, la dégradation de la qualité des eaux des fleuves sont, entre autres sujets, qui ont été abordés au cours de l’émission
Le ministre de l’Énergie et de l’Eau a justifié le choix de la centrale thermique de Sirakoro par sa volonté de rendre hommage aux agents qui travaillent jour et nuit sur ce site. Boubacar Diané a souligné que l’accès à l’énergie est un impératif pour le développement socio-économique et le bien-être des populations. «Sans énergie, point de production et sans production, moins de relance économique, moins de développement», a-t-il insisté.
L’invité du jour considère l’eau et l’électricité comme étant deux denrées essentielles à notre existence. Mais, a-t-il poursuivi, il se trouve que notre pays est confronté à une crise énergétique sans précédent et sans ambages. Le ministre Diané a expliqué qu’à son arrivée à la tête du département en novembre 2024, la situation de la fourniture de l’électricité était très critique.
À cette époque, dira-t-il, sa première mission était d’élaborer avec l’ensemble des partenaires un plan unique qui consistait à satisfaire la demande à hauteur de 80% pendant le Ramadan, conformément à la volonté du Chef de l’État. Pour lui, cet objectif a été atteint grâce au concours de la population, mais surtout du gouvernement avec à sa tête le Général de division Abdoulaye Maïga.
Le chef du département en charge de l’Énergie et de l’Eau n’a pas manqué de reconnaitre l’effort des partenaires sociaux de l’EDM, des agents, des banques et des fournisseurs qui les ont accompagnés pour améliorer la desserte durant le mois de jeûne et qui se poursuit. «On a conçu un plan unique qui consistait non seulement à améliorer la desserte pendant le Ramadan et aussi la période de pic et jusque là, nous maintenons le cap», a assuré Boubacar Diané.
En ce sens, Boubacar Diané s’est réjoui que la fourniture d’électricité connait une nette amélioration : elle est passée de 6 heures à 19 heures. «Notre objectif, c’est aller vers la fin du délestage. Pour y arriver, il y aura des réformes, des actions urgentes à court terme et des actions à moyen et long termes qui vont nous faire sortir définitivement de cette crise énergétique», a-t-il affirmé. Et de poursuivre que ces réformes vont se faire dans le temps.
Le ministre Diané a aussi souligné que l’EDM produit à perte, puisqu’elle vend à 100 Fcfa ce qu’elle produit à 295 Fcfa. Mais, révèle-t-il, c’est l’État qui fait des efforts de soutien pour combler le déficit. Actuellement, nous sommes à 70% contre 30% de mixte énergétique, a-t-il confié. «Il nous a été instruit de mener une politique mixte énergétique qui consiste à renverser cette tendance, qu’on puisse avoir un mixte énergétique à 70% et à peu près 30% de combustible. Aujourd’hui, nous avons des centrales thermiques et le combustible coûte cher. Donc nous devons travailler pour inverser la tendance», a-t-il déclaré. Selon le ministre, des centrales solaires sont en construction en vue d’améliorer considérablement la production. Il s’agit de la centrale de Safo, Sanankoroba et de Tiakadougou. Les puissances de ces centrales solaires vont jusqu’à 400 mégawatts consistant à réduire considérablement la place du thermique dans le mixte énergétique.
Ces travaux, a-t-il souligné, sont en cours de réalisation. À Safo, une équipe a quitté la Chine et a même fait la réception des panneaux à Bamako. Au niveau de Sanankoroba, ils sont en train de finaliser les documents avec les Russes pour la signature de convention. Et à Tiakadougou, la convention a déjà été signée et les travaux vont bon train.
FONDS DE SOUTIEN- En ce qui concerne l’apport du Fonds de soutien aux infrastructures de base et de développement dans la fourniture de l’électricité, le ministre a salué la résilience des Maliens pour l’effort collectif dans leur contribution. Il a, par la suite, révélé que jusqu’à nos jours, ils n’ont pas encore touché à ce fonds. «Lorsqu’on le mettait en place, le plan qu’on avait fait avec l’EDM était déjà en marche. Parce que les sociétés de téléphonie nous avaient demandé un temps pour s’adapter aux prélèvements. Ce fonds n’est pas destiné uniquement au secteur énergétique. Comme indiqué, c’est des infrastructures sociales de bases. Même un autre département peut faire appel à ce fonds. Mais jusqu’à ce jour, mon département n’a pas encore touché à ce fonds», a-t-il précisé.
Tout comme l’électricité, nous avons également des problèmes pour le volet eau potable, a constaté le ministre Diané. Pour lui, l’accès à l’eau potable est un droit fondamental. «C’est un devoir pour nous d’assurer aussi ce service. Les deux secteurs ne sont pas à hauteur de souhait», a-t-il dit. Pour améliorer la situation, des projets sont en vue pour la construction des stations de traitement d’eau, notamment à Bamako et à Kayes qui cumulent 76.000 mètres cube. «Il y a aussi des projets de raccordement dans ce domaine. L’État est en train de faire des efforts. Tout récemment, nous avons signé l’accord de prêt avec la Banque mondiale qui concerne les eaux. Ce projet appelé Projet d’appui à la sécurité de l’eau au Mali (Pasema), a été signé en février et est en voie d’être ratifié par le CNT», a informé le ministre.
Pour ce qui est de la dégradation de la qualité des eaux du fleuve, le chef du département de l’Énergie et de l’Eau expliquera que plusieurs départements interviennent sur cette question. «Il y a des activités illégales qui se font sur les cours d’eaux comme l’orpaillage clandestine dans le secteur des mines. Ensuite, dans le secteur de l’environnement, ils sont chargés de protéger les berges, de les aménager et de protéger les cours d’eaux. Pour le ministère de la justice, du moment où ces orpailleurs produisent de manières illégales, c’est à lui de trancher. C’est dire que cette question est multisectorielle», a-t-il expliqué.
Pour y faire face, Boubacar Diané a confié que ces différents départements sont en concertation pour mener des actions vigoureuses. Il a invité les citoyens à prendre conscience de l’importance des ressources naturelles, surtout de nos cours d’eaux. Par rapport à l’électricité, il a invité la population à plus de patriotisme. «Lorsqu’on a suffisamment de courant, cela ne veut pas dire qu’on doit tout utiliser en même temps. Il faut soulager le réseau en débranchant les appareils qui ne sont pas nécessaires. Il faut adopter un comportement citoyen vis-à-vis de ces deux denrées qui sont très précieuses pour chacun d’entre nous», a conclu le ministre de l’Énergie et de l’Eau.
Fadi CISSE
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