Crise sécuritaire : Que reproche-t-on à la Sonef ?

15 Jan 2013 - 02:04
15 Jan 2013 - 03:24
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La compagnie de transport, Sonef, a fait l’objet, vendredi dernier d’une descente musclée. On lui reprocherait d’être en complicité avec les islamistes qui écument le nord. Vrai ou faux ? La compagnie de transport Sonef est dans la tourmente depuis quelques jours, suite à l’interpellation de certains de ses responsables et au saccage de ses locaux. Informée, la rédaction s’est transportée sur les lieux où elle a pu recueillir de nombreux témoignages sur les faits auxquels ils ont assisté. Selon ces témoins, dans la matinée du vendredi 11 janvier 2013, des éléments des forces armées et de sécurité auraient débarqué dans les locaux de la Sonef et interpellé les premiers responsables de cette compagnie de transport international. Toujours, aux dires des mêmes témoins, quelques temps plus tard, des individus armés portant des cagoules auraient envahi la gare, fracturé les portes des bureaux et magasins qu’ils auraient pillé, avant d’emporter le coffre-fort. Selon un travailleur de la compagnie, ce coffre-fort, outre de l’argent en liquide, contiendrait des chéquiers de la société. Après cette petite indélicatesse, ils auraient ensuite donné ordre à la population de piller les lieux, sans doute pour maquiller le vol du coffre-fort. Qui étaient ces individus en cagoule ? Leurs identités demeurent pour le moment inconnues. Toujours est-il que peu après leur départ, les forces de l’ordre sont arrivées et ont dispersé la foule qui s’en donnait à cœur joie. La protection civile également arrivera dans le même temps pour éteindre l’incendie provoqué dans les locaux, évitant ainsi une véritable catastrophe, car la compagnie dispose  d’une station de carburant dans la gare. Craignant sans doute le retour d’individus qui s’emparent du coffre-fort d’autrui et incitent la population au vandalisme, les forces de sécurité ont décidé de monter la garde, depuis ce jour du 11 janvier, pour protéger les lieux. Là n’est pas le seul ennui de cette compagnie. En effet, selon un agent, dans la nuit du samedi au dimanche dernier, à Nioro du Sahel, la gendarmerie locale aurait investi le domicile du représentant de la Sonef de même que la gare de la compagnie dans cette ville. Selon des informations reçues par la gendarmerie, les locaux de la Sonef à Nioro servaient d’entrepôts d’armes de contrebande au profit des islamistes dans le nord. Après fouilles et perquisitions des locaux de la compagnie et du domicile de son représentant, rien. Le représentant est remis en liberté, mais le mal était fait, car son domicile et ses bureaux ont été saccagés. Recoupements faits, cet acharnement contre la compagnie résulte du fait qu’elle est accusée d’avoir favorisé la chute de la ville de Konna entre les mains des islamistes. Or, selon un des travailleurs, à Sévaré, les forces de sécurité auraient procédé à des investigations serrées auprès des passagers. Ils auraient ainsi découvert qu’en réalité les islamistes, après s’être camouflés derrière un troupeau d’animaux à Douentza, auraient pris d’assaut le car et forcé les passages à descendre. Ils auraient ensuite embarqué dans le car et mis le cap sur Konna. Les militaires, croyant alors avoir affaire à des passagers normaux, auraient laissé passer le car. Une fois la barrière passée, les moudjahidines auraient alors attaqué l’armée dans le dos, avec pour conséquence un véritable revers. S’il est vrai que les forces de sécurité possèdent les résultats de ces investigations, pourquoi les responsables de cette compagnie sont-ils inquiétés ? Pourquoi ces rapports ne sont pas transmis à la justice ? Car, c’est à celle-ci et à seule qu’il revient d’ouvrir des informations judiciaires et de procéder à des mises en examen. Il ne doit pas être permis qu’en l’absence de procédures normales, des individus encagoulés se permettent de se livrer à des activités extrajudiciaires comme les enlèvements, les séquestrations, les interrogatoires musclés, les pillages, les saccages, etc. Dans un pays qui vit un véritable calvaire dans les deux tiers de son territoire, il serait regrettable de favoriser l’installation de la psychose dans le sud. Les populations doivent avoir le sentiment d’être sous la protection de la loi, une quiétude qui leur permettra d’épauler efficacement les forces de défense et de sécurité. Il ne sert à rien de dresser les uns contre les autres, favorisant ainsi inutilement les tensions sociales et communautaires. Abdel HAMY

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