Les angoisses d’un pays

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Vue de Tombouctou, au Mali.
Vue de Tombouctou, au Mali. (Photo d'illustration) © Peter Langer/Getty Images

Pour notre chroniqueur, si le pays croule encore au fond de la crise, des inquiétudes, c’est parce qu’à la différence de Pandore, nous n’avons jamais eu de Zeus capable d’ordonner la fermeture de la jarre dont nous avons soulevé le couvercle pour répandre sur notre terre tous les maux qu’elle contenait 

Cette chronique aurait pu s’intituler « Les angoisses d’un monde », faisant référence à l’intemporel roman de Pascal Baba F. Couloubaly qui, je vois ça d’ici, prend de la poussière dans nombre de tiroirs. Mais ce n’est le pas le sujet. J’ai oublié qu’on ne parlait pas de littérature, porteuse de valeurs, de morale et de thérapie dans un pays ou un monde où les antivaleurs tiennent lieu, pour reprendre Marcel Proust, de « parangons de vertu ». Un pays, un monde où la meute de « nouveaux chiens de garde » tapis dans les limbes des portails et sites d’informations n’attendent qu’un zeste de critiques dirigées contre le pouvoir pour sortir ses dents. Cela prouve quoi ? Une seule chose : tout simplement que si le pays croule encore au fond de la crise, des inquiétudes, c’est parce qu’à la différence de Pandore, nous n’avons jamais eu de Zeus capable d’ordonner la fermeture de la jarre dont nous avons soulevé le couvercle pour répandre sur notre terre tous les maux qu’elle contenait : la guerre, la famine, la misère, le vice, la tromperie, la passion, l’orgueil, la maladie…

Notre histoire récente a été entachée d’erreurs regrettables, et on pourrait dire que c’est le lot de toute aventure humaine. Mais s’il y a une préoccupation plus sérieuse pour nous aujourd’hui, c’est d’accepter de parler de nous-mêmes tels que nous sommes, de notre situation, de notre condition, notre position dans le monde. Rien de tel ne s’observe dans les spectacles offerts en longueur de journée par les politiques, la presse, les instituts de sondage, et dont les Maliens de Bamako trouvent du plaisir à se repaître. Il n’en ressort rien d’intéressant, sinon qu’un fossé désormais infranchissable sépare les acceptants et les contestataires du président Keïta qui, à ce qu’il semble, affiche l’air d’un otage de puissants intérêts politiques, économiques qui tiennent plus à un second mandat qu’au vieux cœur qui bat dans la poitrine de celui qu’ils veulent réélire en 2018.

Pendant ce temps, le Mali ressemble chaque jour davantage à un navire qui chavire et qui n’attend que le sinistre moment pour sombrer, couler. Alors que ce qu’il faut, c’est une redéfinition des camps en ce que Pas cal Baba Couloubaly, revenons à lui, appelle dans « Les angoisses d’un monde », « la roue qui abat et la montagne à abattre ». Chaque Malien devrait « faire partie de l’engrenage de la roue qui tourne constamment, dont les dents sont faites de volontaires de bien, et à chaque fois qu’un volontaire y adhère, elle aplanit une bosse, une irrégularité de la montagne qu’elle s’est promis de raser ». Les montagnes de difficultés à raser pour redresser le Mali, il y en a : des militaires qui désertent parce que l’armée a failli sous le poids de la sclérose, une guerre qui ne dit pas son nom au nord et au centre et qui apporte chaque jour son lot de militaires tombés sur un front qui n’existe pas, de voitures, camions sautant sur une mine, l’éducation paralysée, la poussée de la jeunesse…

Si on n’y arrive toujours pas, c’est qu’il faudrait peut-être regarder jusqu’au dedans des choses. Alors, que faire ? L’excellent Ousmane Sy, que l’on peut accuser de tout sauf de se cacher derrière ses petits doigts, a pourtant posé le problème de façon pertinente : il faut dépasser les clivages personnels pour sauver le Mali. Pour cela, « les différentes composantes de la nation doivent se mettre en dialogue pour esquisser les contours d’un nouveau Mali ». Rien qu’à voir Ousmane Sy écrire ça comme ça, le froid dans le dos l’emporte sur la tristesse. Parce que pour nous, en démocratie, le parti au pouvoir dirige, l’opposition s’oppose.

B. S

 

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6 COMMENTAIRES

  1. Le journal “le pays” appartient au peuple malien qui s’en sert. Il appartient a tous les patriotes et democrates convaincus dont Ras Bath. Mais il est deteste par les menteurs, les voleurs qui pillent le peuple. C’est notre journal qui nous donne toutes les informations liees a la vie des citoyens, de la nation et du monde. Que Dieu protege le journal LE PAYS.

  2. En tout etat de cause , Ras Bath est plus engage a defendre les interets des faibles que n’importe qui. Il dit haut ce que des milliers de gens disent bas. Ras Bath , exige de faire autrement la politique, au lieu de sucer les pauvre, servir le pays d’obord. Il est artisan de la conscientisation des masses les plus demunies.

    • M. Soumana SAKO est un cadre valable, travailleur, intellectuel, mais peu politique. Son parti ne parvient pas a s’implanter a l’interieur du pays, ou les elections sont plus importante. Certes, il a des idees et les moyens pour sortir le pays du sous developpement , mais cela passe necessairement par les urnes . Donc avec cette faiblesse, SAKO difficilement pourrait se trouver au devant de la scene politique au Mali. Si l’on sait que la politique au Mali est devenue l’apanage des menteurs, des voleurs etc… des comportements condamnes par ZORO. Sauf miracle, sinon il est tellement craint que l’arrivee de Soumana serait seisme au Mali.

  3. Chacun pense qu’il n’est pas concerné par les massacres de pauvres soldats maliens par la France à travers ses marionnettes et sous la couverture légale de l’ONU. Mais, pauvres nègres, le réveil sera brutal !
    Les soldats de rangs inférieurs sont tous des enfants de pauvres noirs maliens, des fils de paysans.
    Ces enfants de pauvres sont utilisés comme proies de fauves pour les spectacles de gladiateurs de l’Empire Romain du 21ème siècle.
    Sachez que les romains s’amusaient en régardant des pauvres et des esclaves dévorés par des lions. D’autres manières d’amusement consistaient à mettre en scène des guerres entre des gladiateurs bien armés et des pauvres sans armes ou munis d’armes innoffensives face à la protection des gladiateurs. L’issue du combat était connue d’avance. Les pauvres étaient massacrés sous le régard et les applaudissements des spectateurs romains qui s’amusaient comme dans une salle de cinéma d’aujourd’hui. Mais ici, c’est pas du virtuel. C’est la réalité.
    Sachez aussi que les français sont les descendants des romains. Donc, ils ont cette barbarie dans le sang et dans les gènes. Les pauvres soldats maliens sont aujourd’hui utilisés comme les proies à massacrer en direct pour le spectacle et le plaisir des romains. Les terroristes du MNLA sont utilisés comme les gladiateurs bien armés et bien protégés pour bien amuser le public romain en massacrant les pauvres nègres maliens. Et vous voyez que ça marche aussi bien qu’au temps de l’Empire Romain. Les blancs observent sur leurs smartphones tous ces massacres de nègres maliens par les gladiateurs touarègues du MNLA qui sont bien armés et bien protégés.

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