Vraisemblablement nos acteurs politiques ont autre sur la table que la problématique sécuritaire qui prévaut dans le nord du Mali. La dite problématique, ayant servit longtemps de thème de débats politiques proposants des sorties de crise souvent incohérentes, est mis dans le tiroir depuis un bon moment. Pour l’heure, les perroquets de la démocratie ont surement d’autres chats à fouetter.
[caption id="attachment_68735" align="aligncenter" width="488" caption="Adama Traoré (g) et Hamadoun Amion Guindo, les leaders de la Copam"]

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De la fin du régime d’ATT à l’agression du président Dioncounda Traoré le 21 mai 2012, la scène politique a connu des moments assez mouvementés. Dans leur sourde bataille, les supers démocrates semblaient au moins partager la souffrance endurée par nos parents vivant dans les trois régions occupées par des bandits armés. A cet effet, toutes les occasions étaient bonnes pour scander des slogans demandant la récupération rapide des régions de Tombouctou, Gao et Kidal. Cette impression, qui ne visait qu’à détourner l’attention du citoyen lambda et se faire rallier par le maximum de militants, cachait mal les vrais enjeux de leur attitude opportuniste. Chaque décision prise par la CEDEAO concernant la présidence de la transition faisait l’objet de sorties gueulantes. Si la question de présidence de la transition a pris fin avec l’agression du professeur Dioncounda Traoré, celle du nord demeure, face à la quelle la CEDEAO traine le pas sans que les politiques ne lèvent le petit doigt. Pour quoi ?
La justice aux trousses des amis du Capitaine Sanogo, et les frontistes déçus par la cour constitutionnelle dans la bataille pour le perchoir de Bagadadji.
Au lendemain du putsch, il s’agissait pour les premiers (membres de la COPAM) de maintenir et surtout d’acquérir une notoriété nationale et si possible internationale pour l’homme fort de Kati, le capitaine Amadou Haya Sanogo. De déclarations, aux marches de protestations, une bande de badauds à la solde des piètres politiciens finiront dans leur périple par s’en prendre au président de la république dans son bureau, le 21 mai dernier à Koulouba. Cet acte indécent a été, pour les petits alliés du Comité de Kati, la goutte qui à fait déborder la vase. Suite à l’ouverture des enquêtes par les autorités compétentes, ses perroquets de la démocratie sont dans une situation de sauve qui peut. Si certains avaient pris la clef des champs, d’autres sont restés, terrer dans leur petit coin, en tout cas la scène politique est en attendant dépourvue d’agitateurs. Auront-ils peur au point de rester indifférents à l’évolution de la situation dans le nord et la gestion de la CEDEAO. Où devrions-nous nous attendre à la reprise des tapages après le pardon du vieux sage, depuis Paris.
Quant au Front pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République, l’heure était aux choses plus sérieuses. Même si l’enjeu principal demeurait la conquête du perchoir. Le fauteuil de Koulouba à l’abri, mais celui laissé vacant à Bagadadji par le prof Dioncounda Traoré avait fait l’objet d’une autre concurrence. Et la particularité, c’est qu’elle opposait les alliés d’hier. Cette bataille, à la quelle s’étaient livrés les frontistes corps et âmes, n’aura duré qu’en attendant la décision de la Cour constitutionnelle. Celle-ci constatera qu’il n’y pas lieu d’élire un nouveau président comme avaient cru les supers constitutionnalistes de l’Assemblée Nationale (élus nationaux). Mais apparemment, le bout de temps qu’aura duré la course à l’aveuglette pour le perchoir a fait tâche d’huile. Les membres du FDR peinent à accorder leur violon.
Par ces faits, les politiques par leur comportement viennent de réaffirmer les doutes d’une population qui accordaient peu de crédit à toutes leurs bouffonneries. Car le nord du territoire est toujours sous l’emprise des bandes armées et personne ne pipe mot pour dénoncer l’attitude de la CEDEAO qui malheureusement joue au jeu des bandits.
Issa B Dembélé