Election présidentielle du 7 juillet 2013 : Ces alliances électorales tombées en désuétude

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Dans la perspective de l’élection présidentielle avortée du 29 avril 2012, les principaux leaders avaient noué autour de leurs candidatures, des alliances électorales de soutien. Elles sont aujourd’hui presque toutes remises en cause, du fait du changement intervenu le 22 mars 2012 et la gestion que les uns et les autres ont fait de la crise. Ainsi, beaucoup d’eau a coulé sous le pont de la plate-forme IBK-Mali-2012, de l’alliance pour le renouveau politique (ARP) pour soutenir le candidat de l’Adéma d’alors, Dioncounda Traoré et de l’alliance de soutien à Soumaïla Cissé…  

Urne« Les partis politiques de l’ARP se sont réunis en session extraordinaire à son siège à l’ACI 2000 le jeudi 10 janvier 2013 sous la présidence du président de l’alliance, Col Youssouf Traoré de l’UFDP, pour procéder à une analyse des mutations intervenues depuis le 22 mars 2012 et touchant directement le cadre juridique du regroupement ainsi que son objectif principal. Comme vous le savez, la plate-forme politico-électorale de l’ARP a été signée au siège de l’ADEMA-PASJ le 21 février 2012 par plusieurs partis politiques et associations en vue de soutenir la  candidature de Dioncounda Traoré à l’élection présidentielle d’avril 2012. Malheureusement, le coup d’Etat le plus catastrophique est intervenu le 22 mars pour mettre fin au processus dans la phase finale. Après la démission du président ATT le 8 avril précédé de la signature de l’accord cadre le 6 avril 2012, le président Dioncounda a été investi solennellement président de la République par intérim et  président de la transition le 1er avril.  Considérant que le président Dioncounda, au terme de la plate-forme ne pourra pas briguer la magistrature suprême à l’élection présidentielle à venir (juillet 2013), il devient une nécessité absolue de réviser la plate-forme pour l’adapter à la nouvelle conjoncture politique. L’ARP pense très sincèrement qu’une bonne préparation du scrutin programmé est à ce prix. Enfin, en comptant sur votre compréhension et une réaction diligente je vous pris de croire à notre franche et fraternelle solidarité ». Ce sont là les termes d’une correspondance que le président de l’ARP, Colonel Youssouf Traoré vient d’adresser au 1er vice-président de l’Adéma, Iba N’Diaye assurant la présidence intérimaire du parti. Cette missive, dont l’objet est intitulé « relecture de la plateforme », conclut à la caducité de l’ancienne alliance électorale signée pour soutenir la candidature de Dioncounda Traoré, candidat de l’Adéma à l’élection présidentielle. Pour le président de l’ARP, cette plate-forme était signée intuitu personae, car basée sur la confiance et la personnalité même du Pr Dioncounda Traoré. « Lorsque le candidat change, les termes de notre alliance vont devoir être revisités », a expliqué Col Youssouf Traoré. Même son de cloche chez le président de l’UDD (un autre parti électoralement allié à l’Adéma)  et ministre des Affaires étrangères Tiéman Hubert Coulibaly. «La donne a changé et nous devons revoir notre alliance qui était plus attachée à la personne du candidat Dioncounda Traoré », laissait-il entendre récemment. Comme on le voit, le futur candidat du PASJ devra batailler dur pour consolider ses éventuels appuis électoraux. N’est pas Dioncounda Traoré qui le veut !

Par ailleurs, du côté du leader du RPM, on n’est pas mieux loti. Des bruits sourds de désaccords se font entendre parmi les alliés de la plate-forme IBK-Mali-2012. Au sein de l’UM-RDA Faso Jigi du ministre Bocar Moussa Diarra, les deux députés Baba Haïdara dit Sandy et Belco Bah rechignent à se considérer comme électoralement liés au RPM pour soutenir son candidat, l’honorable IBK. « Nos bases respectives ne sont pas d’accord avec cette alliance et nous ne pouvons pas aller contre les convictions de nos militants. Je crois que le même problème se pose avec le MIRIA. Nos collègues Aliou Aya et Ismaèl Samaké ne sont pas favorables à cette plate-forme », nous a déclaré un député de l’Um-RDA. Pour l’autre député du parti, le président de l’UM-RDA tient à cette alliance car il y trouve son compte, étant nommé ministre au nom du regroupement IBK-2012, il ne peut aucunement désavouer cette plate-forme au risque de scier la branche d’arbre sur laquelle il est (au gouvernement)  assis. Il faut ajouter que le PIDS de Daba Diawara s’est rétracté de sa volonté de demeurer dans l’alliance de soutien à la candidature d’IBK à la prochaine présidentielle.

Du côté de Soumaïla Cissé, Pr Younouss Hamèye Dicko et son parti, le RDS ont pris leur distance vis-à-vis du candidat de l’URD. Même si le président du RDS n’avait signé aucune alliance électorale de soutien à la candidature de l’ancien patron de la commission de l’UEMOA, les deux hommes étaient très proches et le premier a fini par intégrer le second dans son équipe de campagne au poste de conseiller spécial chargé des questions d’Education. Le coup d’Etat a provoqué un grand fossé entre Younouss et Soumaïla. Pr Dicko a été un des plus virulents détracteurs des « enfants pourris du FDR » que sont l’Urd et l’Adéma. Toutefois, selon nos sources, les autres alliés de l’URD comme la FCD de Djibril Tangara et le BARICA conservent leur soutien au candidat Soumaïla Cissé.

Du côté de Modibo Sidibé, l’alliance de soutien constitué par la COPP de Me Mamadou Gakou, l’UDM Jama Ka wasa, l’ADES est plutôt renforcée par la création du parti Fare Anka Wuli.

La commission nationale de dialogue et de réconciliation (CNDR) sera créée ce matin en conseil des ministres

Comme le dernier conseil de cabinet tenu à la primature l’a annoncé, le processus de dialogue intercommunautaire et de  réconciliation sera véritablement amorcé aujourd’hui. En effet, le conseil des ministres de ce mercredi 6 mars 2013 doit adopter un décret mettant en place cette structure phare pour recoudre le tissu social bien mis à mal par les effets collatéraux de la guerre contre les terroristes et jihadistes qui avaient occupé le Mali pendant près d’un an.

Selon nos informations, le décret du conseil des ministres doit définir les attributions et le cadre de travail de cette commission. Le président de la République par intérim, en collaboration avec le Premier ministre, va nommer par d’autres décrets le président, les deux vice-présidents et la trentaine de « commissaires» de la structure. Ainsi, la CNDR sera ensuite solennellement mise en place dans les prochains jours. Puis son président, de concert avec le président de la République dont dépend directement la structure, procédera à la mise en place des différents démembrements régionaux de la CNDR.

Bruno s SEGBEDJI

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1 commentaire

  1. Il est bien dit CDR (commission Dialogue et Reconciliation) et non CNDR, on ne veut plus de D erière….. SVP

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