Election présidentielle de 2012 : Modibo Sidibé cherche désespérément parti preneur
Il a été, et peut-être demeure-t-il, très proche de l'Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA-PASJ). L'ex-Premier ministre Modibo Sidibé, c'est de lui qu'il s'agit, n'a pas su capitaliser cette " proximité" en sa faveur pour en devenir le porte-étendard à la présidentielle de l'an prochain. Dioncounda Traoré et ses amis lui dénient tout militantisme. Le président du PDES vient d'en faire autant. De quoi désespérer d’une éventuelle candidature du frère cadet de feu Mandé Sidibé dont les jeunes partisans au sein des clubs et associations créés pour le soutenir commencent à perdre leur ardeur du fait de son trop long silence et de son immobilisme.
Si gouverner c'est prévoir, on peut se demander si l'ancien Premier ministre Modibo Sidibé, qui a longtemps trôné dans les hautes sphères de l'Etat, a prévu la stigmatisation dont il fait l'objet aujourd'hui. Même si le frère cadet de feu le Premier ministre Mandé Sidibé, un des vice-présidents de l'ADEMA-PASJ, a quelques amis tapis dans l'ombre de certaines formations politiques, force est de constater que Modibo Sidibé semble souffrir actuellement d'une antipathie au sein des états-majors politiques. Plusieurs leaders politiques ne cessent de s'offusquer face à des journalistes du fait d'articles élogieux vis-à-vis de l'ancien Chef du Gouvernement.
Ainsi, les premiers responsables de l'ADEMA, avec à leur tête le président du parti, le Pr Dioncounda Traoré n'ont, depuis un moment, cessé de clamer que l'ex-Premier ministre n'est pas un militant du parti de l'abeille et ne saurait en être un candidat. Cette prise de position avait retenti comme un coup de tonnerre pour celui qui était parvenu quasiment au summum de son parcours de haut fonctionnaire de l'Etat. Modibo Sidibé n'avait alors besoin que d'un moindre coup de pouce pour voir ouvertes grandement devant lui les portes de la présidence de la République. C'est exactement ce moment que le PASJ avait choisi pour couper l'herbe sous les pieds de celui qui avait été " confié " au président ATT par le président Alpha Oumar Konaré. Comme pour annoncer à Modibo que s'il devrait rechercher un quelconque soutien d'une formation politique, il ne pouvait regarder qu'ailleurs ; et non vers la Ruche. Et, comme un borgne qui devait se contenter du champ visuel du seul œil qui lui reste, on pouvait penser légitimement que Modibo Sidibé allait prendre appui sur le PDES.
Certains observateurs de la scène politique avait même fondé cette analyse sur la représentativité du PDES au sein du Gouvernement d'alors. A la tête d'un Gouvernement comportant 7 ministres membres influents du PDES, Modibo Sidibé devrait nécessairement être en " forte accointance " avec ce parti, qui plus est, le parti " présidentiel ". Surtout qu'il n'avait aucune coloration politique affichée.
La question se pose alors aujourd'hui de savoir si l'ex-Premier ministre avait des ambitions par rapport aux plus hautes fonctions de ce pays. Pourquoi, n'avait-il pas mis à profit son influence sur les milieux politiques pour en tirer aujourd'hui, une forme de " retour sur investissement ". Ne serait-ce qu'en termes de sympathie pour sa cause de digne présidentiable. Comment comprendre qu'aujourd'hui, le président du PDES, Hamed Diané Séméga, annonce que l'ex-Chef du Gouvernement n'est pas un militant du parti présidentiel, le parti qui réclame l'héritage politique d'ATT. Un héritage dont Modibo Sidibé est un des plus grands dépositaires. En expliquant aux journalistes, la semaine dernière dans son fief de Nioro du Sahel que Modibo Sidibé n'est pas militant du parti pour le développement économique et la solidarité, avant d'assurer que le parti aura son candidat à la présidentielle de 2012, les amis d'ATT semblent clouer au pilori le sort de leur ancien patron au Gouvernement. Ont-ils la caution morale d'ATT pour aller dans ce sens ? Les avis sont partagés.
Comme on le voit, le frère de Mandé Sidibé est désespérément à la recherche d'un accompagnement politique, dans la mesure où la classe politique ne cesse de clamer haut et fort que le pays ne devra plus confier son destin à un " indépendant ".
Il faut, en outre, souligner toutefois que l'ex-PM peut compter sur des amis qui lui sont fidèles tant au sein de l'ADEMA que dans les rangs du PDES. Ceux-ci n'attendent certainement qu'un geste significatif de Modibo lui-même pour se jeter à l'eau. Et cela urge, tant les clubs et associations de soutien à Modibo Sidibé commencent à s'impatienter.
Bruno Djito SEGBEDJI
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