Entre Nous : Panne sèche ???

Le Premier ministre, chef du gouvernement, Général de division Abdoulaye Maïga a présidé, le 3 octobre dernier, le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes (Cigcc). «Il a été principalement question de la sécurisation des convois, des mesures de sécurité au niveau stratégique, avec des missions dynamiques.

9 Octobre 2025 - 19:54
9 Octobre 2025 - 19:55
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Entre Nous : Panne sèche ???

L’objectif est d’assurer une meilleure coordination des actions avec les transporteurs dans l’acheminement du carburant. Un accent particulier a été mis sur la sécurisation des travaux critiques, ainsi que sur les actions de communication destinées à sensibiliser la population», précise la page Facebook de la Primature. 

Aussitôt après cette importante réunion, le directeur général de l’Office national des produits pétroliers (Onap) et l’adjoint du directeur du Commerce, de la Concurrence et de la Consommation (Dgcc) sont montés au créneau pour donner aux populations l'assurance que la situation serait incessamment améliorée.

Mais force est de constater que c'est plutôt le contraire qui s'est produit dans les trois jours qui ont suivi. Le carburant est si subitement devenu une denrée introuvable à Bamako que son obtention relève d'un véritable parcours du combattant.

Ainsi après Mopti, Ségou, San, Dioïla et Sikasso, la capitale est à son tour confrontée à une pénurie d’hydrocarbures sans précédent. "Il n'y a pas d'essence" est le leit motiv des pompistes dans les stations -services, fermées pour la plupart, tandis que les rares restées ouvertes offrent le spectacle de files interminables de véhicules. Il est aussi fréquent, ces derniers jours, de voir ça et là dans les rues et aux abords des axes routiers, des motocyclistes en train de pousser leurs engins ou des voitures garées à cause de pannes sèches. Des scènes naguère impensables dans ce pays !!!

La situation, de toute évidence, est fortement ressentie par les Maliens. Si des mesures pragmatiques ne sont pas prises "sans délai" pour la circonscrire, le risque qu'elle ne s'empire et ravive les tensions est à craindre dans un pays déjà éprouvé politiquement, socialement, économiquement et sécuritairement.

Or il en est ainsi depuis la menace de blocus sur les hydrocarbures proférée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim) suivie de la mise à sac de plusieurs citernes entre Dakar et Bamako et entre Abidjan et Bamako. Ce groupe armé radical use -t-il ainsi de cette stratégie consistant à éviter la puissance de feu des Forces armées républicaines pour affaiblir l'Etat malien par des actions de sabotage? Veut-il prouver que la guerre asymétrique va au-delà des coups de feu, des bombardements d’avion de chasse ou de drones?

Selon l’analyste Sambou Sissoko, « le carburant est devenu le symbole éloquent de la panne d’un État qui prétend avancer sans moteur. Et si le pouvoir persiste à nier la réalité, ce ne sont pas seulement les stations-service qui seront à sec, mais tout un pays qui risque l’asphyxie».

Par Chiaka Doumbia

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