Les Pur réagissent aux agitations d’un démissionnaire : « Moussa Mara est un petit prétentieux »
Moussa Mara, président du parti Yéléma ne serait-il qu’un égocentrique ? Pour la commission d’investiture des Partis unis pour la République (Pur) la réponse est oui.
Des membres de la commission d’investiture des Pur que nous avons rencontrés mardi 27 septembre à l’Assemblée nationale ont qualifié Moussa Mara de « petit prétentieux ». Le maire de la Commune IV, président d’un parti politique, membre des Pur, a démissionné de ce regroupement au motif qu’il ne l’a pas investi pour la présidentielle de 2012.
« Nous sommes aujourd’hui surpris par les agitations de Moussa Mara dans la presse. En fait, il nous laisse l’impression d’un mauvais perdant, quelqu’un qui, faute de ne pouvoir parvenir à son objectif, se met à insulter l’avenir. Quand la coalition était en construction avec la Codem comme maillon principal, Moussa Mara nous a rejoint pour dire clairement qu’il y adhère et souhaite même que son ami Poulo soit son candidat à la présidentielle de 2012. A ce moment-là, la coalition ne s’appelait même pas les Pur. C’est après tout ça qu’elle a été baptisée Pur (les Partis unis pour la République). Quand l’heure est venue de désigner le candidat de la coalition, les18 formations politiques qui la composent ont décidé qu’elle présente un candidat unique pour la présidentielle de 2012. Trois candidats se sont déclarés, en l’occurrence Ousseïni Amion Guindo de la Codem, Moussa Mara du parti Yéléma, et Me Mamadou Gakou de la COPP. Une commission d’investiture a été mise en place excluant les partis des candidats déclarés. La commission a élaboré 13 critères pour départager les 3 prétendants et chacun des candidats s’est solennellement engagé à accepter le choix de la commission au cours d’une séance d’audition », précise notre interlocuteur, membre de la commission d’investiture des Pur.
Frustrations ?
Pour lui, assuré qu’il ne pouvait pas gagner, un des candidats en l’occurrence Me Mamadou Gakou de la COPP s’est retiré en démissionnant même de la coalition.
« Les 14 membres de la commission en fonction des 13 critères ont consensuellement opté pour Poulo à cause de l’implantation de son parti et de son charisme. Voilà comment les choses se sont passées. Mais nous avons été étonnés de voir Moussa Mara s’étaler dans la presse en mauvais perdant. C’est vrai que chacun veut être gagnant, mais quand on perd, on doit être aussi fair-play et ne pas surtout insulter l’avenir ».
Les allégations de Moussa Mara selon lesquelles Poulo a des ennuis judiciaires sont tout à fait ridicules, ajoute-t-il. « Le cas auquel il fait allusion s’est passé à Sikasso et là Poulo n’a été cité qu’en étant facilitateur dans ce dossier. Mieux, le plaignant a été purement et simplement débouté par le tribunal faute de preuves. Aussi, en termes d’envergure politique du candidat, il ne peut aucunement se mesurer au président de la Codem, qui a été élu député dans un cercle de 43 communes alors que Mara n’est qu’un maire de commune. Un petit prétentieux donc », expliquent encore des membres de la commission d’investiture.
Pour motiver sa démission, Moussa Mara avait avoué que seul le critère de l’implantation qui a prévalu, les 12 autres ayant été mis sur le boisseau. « Il y a des risques autour du candidat choisi parce qu’il a des démêlés judiciaires. Je préfère me retirer et souhaite que la chose n’ait pas l’ampleur qu’elle ne mérite parce que les gens peuvent se séparer puis se retrouver sans problème ».
Moussa Mara est un jeune aux dents longues qui a déjà troublé le sommeil des grosses pointures de l’échiquier politique en Commune IV. Elu triomphalement maire à l’issue des dernières municipales, son mandat avait été écourtée par une décision judiciaire. Il ne laissera aucune chance à ses concurrents en étant réélu avec la manière à la reprise du scrutin.
Cette fois-ci manque de pot pour lui puisqu’il était opposé à un autre jeune au parcours tout aussi honorable en politique.
Abdoulaye Diakité
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