Déclaration Liminaire à la Conférence de Presse du MP22 le 19 octobre

IBK, ça commence mal, très mal !
A l’heure du coup d’oeil sur les premiers pas du Président élu IBK, la vérité et les faits imposent de mesurer sereinement mais avec lucidité le chemin parcouru. Il doit d’abord être dit que les premières initiatives du Président IBK se sont faites dans l’absence totale de concertations avec les forces du changement qui l’ont soutenu (voyage ouest-africain, 1ère investiture du 4 septembre, nomination du premier ministre Oumar Tatam Ly et formation du gouvernement le 9 sept., l’atttiude gouvernementale devant les affrontements armés de Foita le 11 septembre et les attentats ultérieurs, la 2ème investiture du 19 septembre , la célébration du 22 septembre… ) . Nous avons affaire à un exercice solitaire du pouvoir dont même la coalition « Mali d’abord » se plaint à plus forte raison les oubliés, ignorés et exclus du MP22 soumis encore de nos jours à une répression féroce. Notre camarade Me Mariam Diawara vous entretiendra tout à l’heure de l’actualité des poursuites que nous subissons. Cependant, le MP22 en ce qui le concerne a tiré les leçons des participations gouvernementales avec ATT, participation fondées sur l’absence d’accord programmatique clair. Autant son soutien à IBK était inconditionnel pour barrer la route à Soumeila et les droitiers du FDR, autant pour ce qui est du changement, le MP22 a élaboré sa « plate-forme pour le Mali Nouveau » afin de bannir le « suivisme consensuel » maudit du type d’ATT. Ce suivisme revient, soit à se retrouver constammant en porte à faux avec le programme présidentiel; soit se retrouver en position d’être obligé d’avaler ce programme même si l’on est pas d’accord. Il n’en n’était pas question pour le MP22 ! Le MP22 était partisan d’un accord politique sanctionnant une discussion programmatique entre les parties et un accord porté à la connaissance du peuple qui sera pris à témoin pour sa réalisation. A défaut d’un tel accord la participation au gouvernement n’avait rien d’automatique et obligatoire. En l’absence d’un tel accord et dans l’impossibilité d’avoir même de simples discussions avec IBK et « Mali d’abord », la gauche a tenu à préserver son indépendance complète pour mettre à nu les flottements, tergiversations et trahisons inévitables du centre dont nous avions déjà l’expérience.
IBK, la CEDEAO, Moussa Traoré et ATT
Le sursaut patriotique tant espéré est trahi à nouveau. Les premières initiatives d’IBK portent, hélas, principalement la marque, non pas du « changement » tant appelé par les maliens, mais celle d’un reniement immédiat de positions et promesses de « Mali d’abord » . Elles portent la marque d’un mouvement affligeant de capitulations et de retour vers le passé sous couvert de « reconciliation nationale ». En l’espace de quelques jours nous avons entendu le Président IBK jeter des fleurs à Alassane Dramane Ouattara au point de lui confier une autocritique publique selon laquelle « le peuple malien a été injuste avec la CEDEAO, moi le premier » ! Ensuite, il a qualifié le Général Moussa Traoré , ce monarchiste assassin et revanchard, de « grand républicain », alors que le protocole chargé de l’investiture faisait retentir dans la salle un chant à la gloire du Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN) de triste mémoire ! Assuremment l’hommage n’est pas fortuit, ni seulement une prétendue “pique” à l’endroit d’Alpha Oumar Konaré (absent et qui a refusé, paraît-il, de féliciter IBK). C’est bien une réhabilitation du tyran néocolonial et une véritable ligne politique qui, à ce qu’il paraît, nous promet une réconciliation au sommet de tous les anciens chefs d’Etat maliens, y compris l’infâme ATT. Qu’ils viennent donc ! La nomination comme premier ministre du N°2 de la BCEAO, Oumar Tatam Ly donne des gages de soumission à la France et à ses organes d’asservissement de l’UEMOA , du franc cfa et de la francophonie, tandis que les ministres entrant rivalisent en titres et qualités de « bons élèves » du FMI, de la Banque Mondiale, de l’ajustement strucuturel et des privatisations. Ce gouvernement pléthorique de 34 membres (dont 13 du RPM et de nombreux Adema) a pour mission de constituer la majorité « stable » pour le Président aux législatives et aux communales. Va-t-on vers un véritable « hold-up » RPM et un « partage du gâteau » qui recycle les droitiers de l’ADEMA et du FDR déguisés en « social-démocrates » ? S’agit-il de promouvoir les amis centristes, pour bannir le changement et la rupture avec le passé maudit, là ou il faudrait résoluement en finir avec les forces qui ont conduit le pays à la faillite ?La déception qui accueille la formation du gouvernement est déjà bien énorme au sein du peuple. Loin de nous conduire à un Mali nouveau, la tendance perceptible d’un tel gouvernement hétéroclite sera de livrer le Mali à ses pires ennemis intérieurs et extérieurs.
L’accord de Ouaga, Kidal et Kati
La lutte de IBK que nous évoquions plus haut n’était pas un hasard, ni une simple erreur de parcours à oublier puisqu’il a été presque plebisicté. IBK a quitté le FDR et fait un pas vers les concertations nationales , mais il a par la suite reculé en condamnant le mouvement pour les concertations nationales sur fond de soumission à Hollande, aidant en cela Dioncounda et Hollande à appeler l’ONU et l’intervention française. C’était une nécessité découlant d’un accord fondamental d’IBK avec Dioncounda le centriste, en rupture de banc avec le FDR et avec la France. Devant les pressions impérialistes de Hollande menaçant de couper le robinet des financements, Dioncounda et son négociateur en chef Tiéblé Dramé ont abandonné du jour au lendemain leur simulacre de fermeté et se sont applatis pour signer « l’accord préliminaire » de Ouagadougou consacrant la reconnaissance de l’Azawad et des islamo-séparatistes du MNLA et du HCUA comme négociateurs. IBK reputé champion de la lutte contre l’Accord d’Alger de 2006 a suivi le même sentier battu et s’est transformé du jour au lendemain en fervent défenseur de l’Accord de trahison de Ouaga qu’il a qualifié « d’avancée » pour ses propres visées électoralistes. A Ouaga, Hollande a pratiquement exigé et obtenu de Dioncounda, Django Tiéblé la levée des mandats d’arrêts contre les leaders terroristes du MNLA et du HCUA assassins d’AguelHoc…De nos jours, il a suffi que IBK et son ministre de la justice se fasse menacer de ruptures de négociations, ils s’éxécutent devant les pressions de la France en libérant à tours de bras les assassins (12, puis 23). Jusqu’où ira-t-on dans le reniement ? IBK nous jure même :« ceux qui sont accusés n’ont pas que des verrues et les victimes ne sont pas saints » !Le propre des recolonisateurs Hollandistes et de leurs fantassins néocoloniaux maliens est de semer la haine, la division et le racisme, maintenir et renforcer l’esclavage et appeler toutes ces infamies« main tendue » ,“apaisement », « sortie de crise », “paix”,« processus de paix » , de « négociations », de« réconciliation nationale », “stabilité” . Les simulacres de fermeté d’IBK criant qu’il peut « tout accepter sauf l’indépendance, l’autonomie et la fédération » ne doivent tromper personne. Ils ne doivent faire oublier à personne que le fond du problème c’est d’abord la capitulation de reconnaissance du MNLA et du HCUA. La guerre déclenchée par le MNLA le 11 septembre pour installer un soi-disant camp de cantonnement à Foyita aux portes de la Mauritanie et en complcité avec le gouvernement Mauritanien, les attentats de ultérieurs de Gao, Tombouctou et Kidal, sur fonds de retour des jihadistes démontrent que nos terroristes séparatistes, jihadistes et traficants de drogue, loin d’aspirer à une quelconque autonomie ou « décentralisation avancée » sont en faitd’indécrottables esclavagistes, racistes et expansionnistes. Tout cela s’accompagne de nos jours de la suprême trahison relevant de la décision d’un accord de principe pour la signature d’un accord de défense avec la France. Cet accord est censé garantir à la France « la présence permanente » tant appelée par le minisre de la Défense Soumeilou Boubèye ainsi que la base militaire de Tessalit tant convoitée. Disons-le tout net : Modibo Keita est assassiné une deuxième foi par la grâce des « socialos » Hollande, IBK, Dionconda et Boubèye. Nul doute que la seule issue à notre faillite réside dans la lutte pour le départ des troupes d’occupation et de partition du Mali. En ce qui concerne la révolte armée de Kati, le MP22 tient à rappeler qu’il a toujours soutenu » la dynamique de rupture du CNRDRE » et non ses reculs et sa contre dynamique d’intégration et d’aplatissement devant le FDR et les impérialistes. Il est clair que le mouvement revendicatif du 30 septembre des soldats indignés par les frasques du millionaire pro-Dioncounda Amadou Aya Sanogo a été savamment manipulé par le ministre de la défense le revanchard Soumeila Boubèye pour réviser les listes de promotion du 22 septembre 2013 et monter de toutes pièces l’opération “Saniya”qui vise à éradiquer Kati et l’armée malienne de tous éléments patriotes conformément aux voeux longtemps exprimés des impérialistes et du FDR. Cette provocation remonte à la nomination de Aya comme Général de corps d’armée et constitue à nos yeux l’achèvement de l’oeuvre des bérêts rouges du 30 avril 2012. Cette provocation n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Mais qu’on ne compte par sur le MP22 pour hurler avec les loups impérialistes et maliens, éradicateurs de syndicalistes et de politiques patriotes dans l’armée et la police nationale. Le MP22 soutient l’élargissement et les revendications démocratiques des policiers et soldats patriotes injustement détenus, jusqu’à ce que tout notre peuple s’élève à comprendre et se mobiliser pour opposer à la guerre franco-jihadiste de l’Azawad la guerre de libération de notre patrie.
Bamako le 19 octobre . La coordination du MP22
Source: partisadi.net
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