Incivisme-actes et comportement : Une lutte à amener par tous et au quotidien

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Défini comme l’état caractérisant une personne dont le comportement traduit un manque de dévouement pour sa nation, l’incivisme se manifeste à tous les échelons de la société. De la famille au bureau en passant par la circulation et l’école, les actes d’incivisme et comportements inciviques sont perceptibles aussi bien chez les enfants que chez les personnes âgées.

De nos jours, la circulation à Bamako ressemble beaucoup plus à une jungle qu’à un endroit où tout le monde doit vaquer à ses occupations. C’est pourquoi, il n’est pas rare de voir les usages injurier les uns les autres au volant, se klaxonner de manière intempestive, coller délibérément les autres véhicules et même descendre de voiture pour en découdre avec d’autres usages. Laisser couler les eaux des toilettes dans les caniveaux ou dans les rues, les tapages nocturnes, le refus du respect du drapeau national sont aussi des comportements inciviques qu’on rencontre à longueur de journée.

Ces comportements inciviques qui ne connaissent ni âge ni sexe. Tout le monde s’en donnant presque à cœur joie. Toute chose qui n’est pas sans conséquence pour l’intégrité physique des usagers avec son lot d’accidents et autres effets collatéraux.

Aussi, il y a le cas de l’école. Jadis un centre d’instruction et d’éducation pour les enfants, l’école a perdu toutes ses valeurs, au point devenir un lieu de dépravation et de débauche pour les jeunes. Alcool, drogue et autres stupéfiants ne manquent plus aux élèves pour qui, l’établissement pourtant destiné à forger leur destinée, est devenu un lieu de rassemblement et de causerie sur des sujets qui n’ont rien à voir avec l’avenir du pays. De leurs côtés, les enseignants censés inculquer une bonne éducation aux élèves s’adonnent souvent à des comportements pas honorables.

Si l’ignorance est la mère de tous les maux, tous ces actes d’incivisme et de comportements inciviques tiennent leur source depuis la famille où l’autorité parentale existe peu voire inexistante dans certaines familles dont les chefs sont d’ailleurs sans repère pour être en mesure de guider les pas de quelqu’un d’autre sur le droit chemin. Pour preuve, il est très fréquent de voir même des familles nanties jeter en vrac toutes sortes d’ordures à la devanture des maisons et même sur les lieux publics. Bref, tout ce qu’on veut se débarrasser se retrouve en même le sol en ville. “Outre le fait que cela soit inacceptable, la ville va devenir un véritable dépotoir”, fustige un élu communal de la Commune IV du district de Bamako. “Alors qu’attendez-vous comme comportements civiques des enfants nés dans un tel environnement ?”, s’est indigné notre interlocuteur. Certainement des actes de vandalisme et de banditisme comme on y assiste régulièrement ces derniers temps où les gens sont fréquemment dépossédés de leurs motos et autres biens de nuit comme de jour par des individus sans scrupule. “Les plus heureux sont ceux qui en sortent blessés, puisque certains y laissent leur vie”. C’est cette expression de désespoir qui anime toutes les victimes.

En vue de lutter contre le fléau, la solution la mieux adaptée et la plus évoquée est l’éducation. L’éducation non seulement à l’école mais aussi dans la famille. Une lutte qui doit être menée par tous et au quotidien.

 

Alassane Cissouma

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