Que font les Maliennes de leur salaire ?

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Au Mali, les femmes représentent 52% d’une population estimée à 12 millions d’habitants, repartie entre huit régions. Cependant 3% seulement travaillent dans la Fonction Publique. Elles sont très nombreuses dans les services financiers, comme les Douanes, les Impôts, le Trésor, les Affaires économiques, les Banques. Cela prouve à suffisance leur intérêt pour l’argent. A travers ces différents services l’INTER a mené une enquête sur l’utilisation réelle des salaires des Maliennes fonctionnaires.

    Dans la sous- région le Mali a le taux le plus bas de femmes salariées. Cela est dû à une culture traditionnelle remettant en cause la scolarisation de la petite fille. Malgré ce faible taux, leur argent va rarement dans les besoins familiaux. Elles dépensent plus de la moitié dans l’habillement, les mariages, les baptêmes, les parures, le maquillage. L’autre moitié aux marabouts en qui elles croient aveuglement.

    Plusieurs hommes que nous avions interrogés nous ont répondu sans détour que leurs femmes salariées ne contribuent pas financièrement aux dépenses familiales.

Par contre, elles sont très exigeantes sur l’exécution des dépenses et vont jusqu’à  imposer le paiement des salaires des domestiques.
    De leur côté, les femmes salariées soutiennent que ‘’si tu aides financièrement ton mari ou que tu le prenne totalement en charge, au bout du rouleau, tu ne récolteras que des ennuis. Le Malien étant de nature polygame, il ira chercher une autre femme avec ton argent. Or, de nos jours, pour le mieux-être du couple, il lui faut deux salaires pour vivre. Les dépenses courantes étant nombreuses et très souvent imprévues, chacun doit s’assumer’’.
    Les salaires des femmes des catégorie A, B et C, peu importe les postes qu’elles occupent ou les salaires qu’elles touchent à la fin du mois,  vont aux parents  pou soigner le look,  pour entretenir les marabouts et une bonne partie prend la direction des banques.

  Ce n’est donc pas surprenant, les comptes les mieux garnis appartiennent aux femmes salariées. Ces dernières  sont souvent propriétaires d’au moins une villa, d’une voiture, de quelques kilos d’or et d’une sotrama (véhicule de transport urbain).

Une fois qu’une certaine économie est amassée, elles investissent dans le commerce et mettent une partie de l’argent à la disposition des enfants : achat de mobylette, de voitures, envoi des enfants à l’extérieur pour passer les vacances, ou faire les études.
    Malheureusement, ces enfants choyés ne font pas les études sérieuses et viennent grossir le lot des délinquants. Une fois qu’elles ont une assise financière, elles prennent des grands airs et demandent elles-mêmes le divorce.

Amy Sanogo

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