Politiciens et militaires : Plus de tiraillements pour des intérêts personnels ! Ça suffit

Au moment où nos parents, frères, sœurs et enfants sont en train de souffrir dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal, à Bamako et Kati, on se préoccupe plutôt d’obtenir des postes de responsabilité pour la gestion du pays. Et pendant ce temps, les séparatistes du MNLA n’y en font qu’à leur tête et la branche islamiste « Ançardine » d’Iyad Ag Ghaly procède à des nominations « d’émirs » (gouverneurs). Notre pays traverse l’un des moments les plus sombres et pénibles de son histoire. Jamais dans son existence, le Mali n’a perdu l’intégrité de son territoriale et aucune de ces  régions citées n’a jamais été envahie par des rebelles. Mais depuis le début de cette année, la partie Nord du Mali est victime d’attaques des rebelles du MNLA, de la branche islamique d’Ançardine et d’autres réseaux terroristes comme AQMI. Suite au manque d’armements adéquats et à  la formation de qualités des militaires, ces bandits armés ont fini par occuper Kidal, Gao et Tombouctou. Depuis ces occupations, les Maliens du Nord sont confrontés à toutes sortes de tortures (vols, viols et autres exactions). Pire,  en plus des viols de femmes et de jeunes filles, l’insécurité alimentaire a gagné du terrain, surtout que des stocks alimentaires ont été saccagés. La sécurité sanitaire n’existe plus dans ces régions car, les envahisseurs ont dévasté tous les centres hospitaliers de ces trois régions. Aussi, aucune voie  n’existe pour acheminer des vivres et des secours en médicaments aux Maliens vivant sous la domination totale de ces rebelles, terroristes et intégristes.  Face à cette psychose générale, les populations de ces régions ayant les moyens migrent vers le Sud pour rejoindre leurs parents et leurs familles. D’autres vivent actuellement dans des camps de réfugiés dans des pays frontaliers du Mali. Ceux qui n’ont rien et aucun moyen de fuir prennent  leur mal en patience, à défaut de...mourir à petit feu. Par ailleurs, les rebelles du MNLA et la branche Ançardine procèdent aujourd’hui à la mise en place de leurs « autorités » dans ces trois régions, notamment des « émirs » (gouverneurs). Et comme si cela ne suffisait pas, ils sont en train de procéder  à un « lavage de cerveau » de  nos compatriotes pour qu’ils adhèrent à leurs injustes causes, et cela, à travers des « prêches dis religieux ». Du coup, certains religieux n’hésitent plus à reconnaître la cause de la branche Ançardine, c'est-à-dire l’introduction de la Charia dans le Mali laïc. Quant aux éléments de MNLA, ils ne sont plus inquiétés dans leurs actes de pillages chez des administrateurs maliens dans des régions du Sud. Le cas de Bla en est une parfaite illustration. En effet, la semaine dernière, les domiciles du percepteur et du greffier en chef de Bla ont été victimes de pillage de ces bandits armés. Après Bla, à qui sera le tour ? Des politiques et des militaires mis en cause Actuellement, le peuple malien est dégouté de ces hommes politiques et même de ces « sauveurs » du Mali car pendant que ces pratiques des rebelles continuent de plus belle, les politiciens et le CNRDRE se préoccupent de leurs postes de responsabilités. Du coup, la formation d’un gouvernement  passe au ralenti. Tout le peuple malien est au courant des tiraillements qui ont eu lieu à Ouagadougou. On avait demandé qu’une cinquantaine de participants, mais plus de 100 personnes ont tenu à effectuer le déplacement. La société civile a aussi sa part de responsabilité dans cette affaire qui se joue contre le peuple malien. En fait, ces politiciens et la société civile ne pensent qu’à protéger coûte que coûte et quoiqu’il en coûte  leurs gaffes commises sous le régime précédent car ils se réclamaient du bilan du régime d’ATT. Pendant ce temps, nos pères, mères, sœurs, frères et enfants périssent  au Nord. Pourtant, le plus urgent aujourd’hui, c’est  la guerre de libération du Nord.  Par ailleurs, l’Accord-cadre convenu entre la CEDEAO et le CNRDRE est mise en cause. En clair, toutes ces protestations ne font que donner du temps aux envahisseurs pour bien se positionner, surtout que chaque seconde qui passe fait souffrir les Maliens dans les régions occupées par les rebelles. Aussi, si rien n’est entrepris dans l’immédiat, ces populations seront finalement obligées de pactiser avec les occupants. Il est vrai que les militaires ont fait un grand pas en acceptant le retour à l’ordre constitutionnel c'est-à-dire en donnant le pouvoir à Dioncounda Traoré. Mais il faut que le Président par intérim sache que le peuple malien vit toujours sous l’embargo  car tout est bloqué au niveau de l’administration. Le citoyen a ses dossiers bloqués sans suite au niveau du Trésor public. Et pour cause : ce Trésor déclare que c’est le CNRDRE qui détient la mainmise sur la gestion des affaires. D’un autre côté, l’urgence consiste à libérer les trois régions occupées. Il s’agit de sortir les Maliens de ces régions de cette vie déplorable qu’ils subissent, même si l’on sait que des militaires sont en train de regagner leurs postes au Nord.   Il faut donc que le gouvernement promis soit rapidement  mis en place. D’ailleurs, les Maliens de l’extérieur ont déclaré qu’ils sont prêts à faire cette guerre du Nord. Aussi, grâce à leurs relations, ils ont débloqué des sommes d’argent pour faciliter l’achat d’armements adéquats. « Il faut d’abord la formation d’un gouvernement », a indiqué le président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, Habib Sylla. Si le coup d’Etat a été apprécié par la majorité des Maliens, il faut reconnaître que les deux tiers du territoire national vivent sous l’occupation des rebelles. La sauvegarde de l’intégrité territoriale du Mali est plus que jamais urgente, et cette intégrité ne doit en aucun cas être négociée. Aussi est-il nécessaire que tous les enfants du Mali aient accès à des conditions de vie normales. Alors politiciens et militaires, le peuple malien veut vous voir à l’œuvre. La patrie saigne et le temps nous fait défaut. On ne veut donc plus de tiraillements pour des intérêts personnels. Ça suffit ! Oumar Diakité