Notre pays est entrain petit à petit de reprendre des rails. Le retour du président de la République de la transition, Dioncounda Traoré, en est pour beaucoup. Il a surtout donné l’impression de vouloir reprendre les choses en main à travers son discours apaisant et rassembleur. De même l’interview donnée par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a été on ne peut plus clair sur le bilan et les perspectives à l’occasion des 100 jours du gouvernement.
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Des Maliens regardent des Une de journaux à Bamako © AFP[/caption]
Cependant, notre pays reste asphyxié dans son économie par le retrait de la plupart des bailleurs de fonds. Le retour des partenaires se fait très timidement qu’en bien même que c’est aujourd’hui plus que jamais que notre pays a besoin d’aide. La lenteur du retour des partenaires techniques et financiers est du moins à la crise que traverse notre pays, qu’à la mauvaise impression que nous maliens nous leur donnons dans la gestion de la crise actuelle.
Pour preuve depuis l’arrivée du Président Dioncounda Traoré, le débat sur la crise malienne a été déplacé. On ne parle plus que de «PLEIN POUVOIR » pour le président de la République ou pour Premier ministre. Certains médias ont, dans les commentaires de leurs journalistes, créé de toute pièce un bicéphalisme au sommet de l’Etat. Alors même qu’il n’en est rien. Malheureusement nous maliens sommes entrain de les aider contre nous mêmes.
A mon avis la question est loin d’être celle de plein pouvoir ou pas. Car ni le Président de la transition ni le Premier ministre n’a été mis à son poste pour le pouvoir. Leur mission est de sortir le Mali de la crise. Vouloir mettre dos-à-dos les deux hommes pour une question de pouvoir est une œuvre aux intentions déplacées. Pour cela, je demande à la presse malienne de ne pas rentrer dans ce faux débat sur lequel certains medias sont entrain de tirer dans le but de maintenir notre pays dans sa situation difficile.
Aujourd’hui notre presse doit comprendre qu’elle doit aller en guerre pour la paix en évitant les débats véreux qui n’ont aucune importance, sauf qu’ils nous maintiennent dans la crise.
Nous devons travailler à ce que tous les maliens, y compris la presse évidemment, travaillent ensemble. Et non à fouiller dans les sujets qui divisent. Jouons tous à l’apaisement et faisons très attention aux medias occidentaux qui sont entrain d’occulter notre priorité à savoir
« Libérer les régions du nord et organiser des élections crédibles »
Je comprend que la presse vit souvent de ses « GROS TITRES », mais évitons de relayer les informations qui ne vont pas dans notre intérêt, c’est-à-dire à l’apaisement pour une sortie de crise. Cela n’est pas de cacher la vérité. C’est plutôt savoir ce que l’on veut et savoir prendre le bon côté dans une situation difficile.
J’invite donc les médias maliens à favoriser la mise en synergie des forces, à ne pas trop tirer sur les querelles de personnes, à ne pas diffuse ou relayer, au nom de la liberté de la presse, des informations que nos ennemis peuvent utiliser pour nous détruire, à entrer en guerre contre l’ennemi, à ne pas favoriser de la diffusion des informations de l’ennemi qui sont susceptibles de créer la psychose chez nos populations et chez nos forces armées.
La liberté de presse sans dérive n’est possible que dans une situation de paix. Ce qui veut dire que la presse doit être également un élément essentiel pour favoriser cette paix. Dans une situation de guerre personne ne peut parler liberté de presse. Car l’environnement même n’est pas favorable. Je ne dis pas que le Mali est en guerre.
Nous ne devons donc pas être contre nous mêmes en remettant en cause tous nos acquis. En faisant fuir nos partenaires à chaque fois qu’ils veulent revenir. Nos devons aider le gouvernement à instaurer la confiance, rassurer et apaiser pour le retour des PTF. C’est ça aussi le rôle d’acteur social du journaliste.
Evitons donc d’être, au nom de la liberté de presse, une presse qui relaie des informations qui nous détruisent. Voilà le message que je voulais partager avec vous. Je demande à tous les maliens soucieux du bien du Mali d’aider la presse malienne afin qu’elle nous aide dans la sortie de crise.
GOODLUCK