Mali : Une économie portée par l’agriculture et les mines
Alors que l’économie malienne montre des signes de résilience avec une croissance soutenue, le pays fait face à des défis persistants tels que la pauvreté et les impacts climatiques.

Pour transformer cette croissance en développement durable, le Mali doit miser sur les investisseurs, à l’image de ses voisins qui ont su tirer parti des capitaux étrangers pour dynamiser leurs économies. Cet article explore le potentiel économique du Mali et le rôle crucial des investisseurs pour son avenir.
En 2024, le Mali a enregistré une croissance du PIB de 4,0 %, tirée par l’agriculture, les services et l’exploitation minière, selon la Banque mondiale. Les projections pour 2025 tablent sur une hausse de 4,7 %, portée par l’émergence de la production de lithium et une agriculture résiliente. Cependant, cette croissance masque des défis structurels. Avec un taux de pauvreté extrême de 19,1 % en 2022 et une pauvreté globale avoisinant les 45 %, près de la moitié de la population reste vulnérable, particulièrement en milieu rural.
Le déficit budgétaire s’est réduit à 2,9 % du PIB en 2024, et la dette publique atteint 52,6 % du PIB. L’inflation, qui culminait à 9,7 % en 2022, devrait retomber à 3,0 % en 2025, selon le FMI. L’agriculture, employant plus de 80 % de la main-d’œuvre, et l’exploitation aurifère restent les moteurs de l’économie. Un récent accord dans le secteur minier devrait générer 750 milliards de FCFA (1,2 milliard de dollars) d’ici mars 2025, tandis qu’un prêt de 50 millions de dollars du Qatar et un investissement de 40 millions de dollars dans l’énergie verte pour le secteur cotonnier renforcent les perspectives économiques. Cependant, des défis comme les pénuries d’électricité, la baisse de la production d’or et les impacts climatiques, notamment les inondations dévastatrices d’avril 2025, fragilisent cette reprise. Sans adaptation, le changement climatique pourrait amputer le PIB de 6,4 à 10,7 % d’ici 2050, alerte la Banque mondiale.
Le rôle clé des investisseurs pour le développement du Mali
Pour soutenir sa croissance et diversifier son économie, le Mali doit attirer des capitaux étrangers dans des secteurs à fort potentiel comme l’exploitation minière, l’agriculture et les infrastructures. Les investisseurs apportent non seulement des financements, mais aussi des technologies et une expertise qui peuvent transformer les industries locales. Par exemple, dans le secteur minier, des investissements étrangers pourraient moderniser l’extraction et la production, augmentant ainsi les exportations et les recettes nationales. Pour devenir une destination prisée des investisseurs, le Mali doit améliorer son climat des affaires en offrant des réglementations transparentes, des incitations fiscales et une sécurité juridique. En s’inspirant des succès du Burkina Faso et du Niger, le pays pourrait encourager les partenariats public-privé et investir dans des secteurs stratégiques comme l’agriculture durable et les énergies renouvelables. Par exemple, moderniser l’irrigation grâce à des technologies étrangères pourrait renforcer la résilience agricole face au climat, tandis que des investissements dans l’énergie solaire pourraient pallier les pénuries d’électricité.
S’inspirer et faire mieux
Le Sénégal par exemple, brille par sa stabilité et ses investissements stratégiques, ce qui en fait un autre exemple inspirant. Dakar, la capitale, est un centre névralgique pour les affaires et la finance en Afrique de l’Ouest, soutenu par des infrastructures modernes comme l’aéroport international Blaise Diagne et le Train Express Régional. IAvec des projets comme la ville numérique de Diamniadio, le Sénégal se positionne comme un leader dans les technologies de l’information et de la communication, un secteur porteur pour l’avenir. Outre l’agriculture et la pêche, le pays mise sur les hydrocarbures émergents, renforçant ainsi sa base économique. Encourager les investissements au Mali nécessite un climat politique stable et un cadre réglementaire clair. En créant un environnement favorable, le pays peut attirer des capitaux qui généreront des emplois, réduiront la pauvreté et favoriseront une croissance inclusive. Les investisseurs, en retour, bénéficieront d’un marché en expansion et de ressources naturelles abondantes. À l’image du Burkina Faso et du Niger, le Mali a le potentiel de transformer ses richesses en développement durable grâce à des partenariats stratégiques. Portée par l’agriculture et les mines, l’économie malienne affiche une croissance encourageante, mais la pauvreté et les défis climatiques exigent des solutions innovantes. Les investisseurs peuvent jouer un rôle déterminant, comme l’ont démontré les succès du Burkina Faso et du Niger. Pour cela, les autorités doivent garantir un cadre propice aux affaires et à l’innovation. L’avenir économique du Mali repose sur sa capacité à attirer et à mobiliser ces capitaux étrangers pour un développement durable.
Kassoum THERA
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