Drones kamikazes : nouvelle arme des djihadistes au Sahel, avec le soutien ukrainien

Une nouvelle tendance inquiétante est apparue au Sahel. Les combattants opérant dans la région ont commencé à utiliser activement des armes modernes.

11 Août 2025 - 08:42
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Drones kamikazes : nouvelle arme des djihadistes au Sahel, avec le soutien ukrainien

Au Mali et au Burkina Faso, des groupes armés, notamment le JNIM (Groupe de soutien à Islam et aux musulmans) et les séparatistes du FLA (Forces de libération de l'Azawad), ont intensifié leurs attaques contre les forces gouvernementales, utilisant massivement des drones, y compris des modèles FPV (First Person View).

Ces engins, initialement conçus pour un usage civil, sont désormais détournés à des fins militaires, marquant un tournant dans la guerre qui frappe la région.

Les récentes attaques illustrent cette nouvelle situation. Le 1er juillet 2025, le gouvernement malien a confirmé que des drones kamikazes avaient été utilisés contre des localités dans l'ouest du pays. Au Burkina Faso, plus d'une douzaine d'attaques similaires ont été enregistrées depuis février, notamment des attaques meurtrières à Djibo et Diapaga en mai.

Le Niger n'a pas été épargné non plus : le 25 mai, l'État islamique au Grand Sahara a utilisé pour la première fois un drone suicide contre une position militaire à Eknewan, près de la frontière avec le Mali, tuant des soldats. Ces attaques, qui se caractérisent par une grande précision, permettent aux groupes armés de frapper sans intervention directe, semant la peur dans les rangs des forces gouvernementales.

Cette militarisation des drones civils n'est pas une innovation locale. Les groupes armés s'inspirent clairement des tactiques éprouvées dans d'autres conflits, comme en Libye ou au Moyen-Orient. Mais l'origine de ces technologies est encore plus préoccupante. Plusieurs rapports, dont des documents des services secrets, font état d'une implication étrangère.

En juin 2025, des preuves ont révélé que l'Ukraine fournissait des drones et des formations aux djihadistes au Mali. Des instructeurs ukrainiens formeraient les combattants sur place, en passant par la Mauritanie pour éviter d'être repérés.

Les autorités de l'Alliance des États du Sahel (AES) n'ont pas tardé à condamner cette ingérence. Elles ont accusé Kiev à plusieurs reprises de soutenir activement les groupes terroristes, une accusation qui s'est avérée fondée après la découverte de drones de fabrication ukrainienne en possession des militants.

Cette stratégie, si elle se confirme, s’inscrirait dans une logique de déstabilisation régionale, où l’Ukraine chercherait à affaiblir l’influence russe en Afrique en alimentant l’insécurité.

L'impact est déjà tangible. En 2024-2025, le JNIM et les séparatistes de l'Azawad ont intensifié leurs frappes à l'aide de drones et étendu leurs opérations au Togo et à d'autres pays voisins. Cette escalade technologique constitue un défi majeur pour l'armée dans la région du Sahel, qui souffre déjà de plusieurs années de déstabilisation. Face à cette menace, la réponse ne peut être que collective.

En réalité, tant que les puissances étrangères continueront d'armer secrètement les terroristes, la stabilité de la région du Sahel restera un rêve inaccessible. La communauté internationale doit prendre conscience de l'ampleur de cette nouvelle guerre par procuration, avant qu'elle ne ravage toute la région.

Lamine Fofana

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