Edito : Fraudes

13 Juin 2011 - 00:00
13 Juin 2011 - 00:00
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Les fraudes massives qui ont entaché le DE F session 2011, dans des proportions  inquiétantes donneraient-elles le ton de ce qui attend le pays pour le reste ? Le reste ce n’est ni le baccalauréat ni les examens universitaires mais bien les échéances électorales de l’année prochaine, en fait celles d’à peine huit mois. L’univers scolaire, c’est connu, est en panne dans notre pays. Tous les segments commis à sa gestion sont grippés voire carrément atteints, aux limites de l’incurable. En particulier la volonté et la capacité  politico-technique à trouver des solutions. En  fait même quand celles-ci existent, elles sont en butte  à une peur panique des autorités pour les mettre en œuvre.

Cela est d’autant plus avéré qu’il se dégage au sein de l’exécutif actuel un fort sentiment de lassitude, d’abandon voire d’incapacité inhérente aux fins de  règne et de mandat, aux départs précipités, le niveau d’incompétence ayant été atteint.

Il faut reconduire le même schéma pour  le grand oral  de mars-avril 2012. Rien de ce qui permettra de caler des consultations crédibles n’est sous contrôle, ni    un fichier convenable et consensuel, ni une logistique appropriée, ni les hommes, ni les moyens. Avec la certitude d’une fuite en avant qui ne produira, le moment venu que ce que tout le monde craint : un grand désordre, marque d’un recul démocratique coupable.

Chacun y va de  son calcul. Ceux qui veulent pousser à la faute, ceux qui aiment le cafouillage parce qu’ils en tirent bénéfice et ceux  qui  ne peuvent l’éviter car n’ayant pas pris la pleine mesure de leur mission.

Nous voilà donc partis pour d’autres fraudes, après celles de 2007, et elles  infléchiront nos vies. Nous voilà donc partis pour les doubles et triples votes,  les bulletins pré-cochés, les procurations indues par milliers, les bourrages d’urnes, la partialité de l’administration, l’instrumentalisation du vote militaire ou autre bidouillage des listes électorales, quand elles n’existent même pas. Comme n’existeront ni président de bureau de vote ni assesseurs. En fait une foire d’empoigne !    

Des observateurs, ces touristes de la démocratie, viendront et diront que tout s’est bien passé, que le pays  avance. Il avance certes mais dans quelle direction ? On n’entendra  pas la voix fluette, encore innocente, du plus jeune d’entre eux, affirmant sur quelques ondes peu écoutées que les rapports annoncés étaient faux. Mais personne ne l’entendra, elle est la Voix du Peuple et une telle voix, dans un tel paysage, ne …compte pas.  
S.El Moctar Kounta

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