Edito: Souratoul Tahrir ?

28 Nov 2012 - 08:55
28 Nov 2012 - 09:01
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[caption id="attachment_80562" align="alignleft" width="350"] Adam Thiam (Le Républicain)[/caption] Même sans pétrole, l’Egypte était considérée comme le nombril de la nation arabe. Elle est devenue aujourd’hui l’avenir des printemps arabes. Soit elle réussit la synthèse heureuse des valeurs de la démocratie universelle et des aspirations identitaires des peuples arabes. Soit elle enterre la belle révolution qui de Tunis au Caire, en passant par Tripoli, a balayé les derniers bastions monolithiques du continent et du monde. Pourquoi l’Egypte ? C’est là le berceau des frères musulmans, une expérience non uniforme, il est vrai d’islam politique passée du radicalisme à la modération. C’est là que se trouve la très respectée université d’El Ahzar connue pour certaines de es fatwas progressistes. C’est là que se trouve après les flammes libératrices de Sidi Bouzid en Tunisie, la fabuleuse légende de la place Tahrir où les foules furieuses ont fini par offrir des fleurs aux forces de répression. Mohamed Morsi chahuté aujourd’hui par les libéraux et les laïcs de son pays donnait l’impression, par son parcours, qu’il serait l’artisan de cette greffe. Car même s’il fut un militant des frères musulmans, et même s’il fut élu surtout par ceux-ci, le président égyptien a longtemps fréquenté le pays du premier amendement en même temps que des dix commandements. Difficile donc de penser, comme le redoutent ses opposants déchaînés, que ce leader qui a tous les signes extérieurs du citoyen du monde est en train d’amener l’Egypte vers l’obscurantisme intégriste. Et qu’en dépit du martyr égyptien, le raïs sorti des urnes ne diffère de Moubarak que par la barbe. Morsi s’est expliqué. Il a dit que sa dictature « temporaire » n’avait qu’un but : détruire la lourde infrastructure de son prédécesseur qui, comme tous les totalitaires, s’appuyait sur l’armée, la justice, le parlement et la presse, soit les secteurs mis au pas aujourd’hui. Mais, Morsi ne peut pas ignorer qu’une grande partie de son pays est désormais insurgée contre sa pratique.  Il ne peut pas ignorer que l’Egypte démocratique est aussi celle des laïcs et des libéraux qu’il inquiète de plus en plus. Ou il change ou il tue l’espérance. Adam Thiam

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