Négociation : Un ‘’deal’’ diplomatique dans lequel tout le monde y gagne, sauf…

9 Jan 2013 - 02:39
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La négociation, suite à une volonté commune des différents acteurs concernés par la crise du Nord, a été privilégiée au détriment de l’aspiration réelle de l’écrasante majorité du peuple malien dans la résolution de la crise que connait notre pays.   [caption id="attachment_83781" align="alignleft" width="310"] Fousseyni Maiga, directeur publication "Le Flambeau"[/caption] Si pour toute âme éprise de paix, ou du moins pour tout malien soucieux de la reconquête du Nord, il est très difficile de renier la nécessité du dialogue pour une résolution pérenne de cette crise ; la realpolitik et une pertinente analyse des évènements conjoncturels laissent très peu d’espoir quant au rôle de la négociation dans le cadre d’une issue diligente et efficiente. Cette réalité n’étant qu’un secret de polichinelle, il est important d’analyser l’obsession des uns et des autres face à l’idée de négocier. Pour ma part, et loin de moi la prétention de détenir le monopole de la raison, je déduis de la négociation : le dénominateur commun, pour ne pas dire le seul point de consensus, qui lie tous les acteurs de la crise malienne. En d’autres termes, tout le monde y gagne…sauf le Mali bien entendu. En imposant au Mali de négocier avec des groupes islamistes et terroristes avec lesquels elle n’a jamais pu elle-même trouver un compromis, la communauté internationale a tout simplement trouvé le moyen de se dessaisir du dossier du Nord pour ne pas supporter une intervention militaire dans un pays où les enjeux économiques et géostratégiques ne représentent aucun intérêt. Autrement dit, la négociation demeure jusque là un faux prétexte pour les Nations Unies étant donné qu’elle est sans issue à l’état actuel des choses. Sans remettre en cause les efforts salutaires déployés par la communauté internationale, force est de reconnaitre que l’idée de négociation a plus profité aux différents groupes armés qu’au Mali, en particulier les populations qui vivent sous leur occupation. Aqmi et le Mujao en sortent aussi renforcés dans la mesure où ils continuent encore de dicter leurs lois au Nord, s’adonner à toute sorte de pratique illicite et malheureusement à mieux se positionner stratégiquement. Il en est de même pour le MNLA, qui en a profité de cette idée de négociation pour se repositionner politiquement, et surtout Ansardine pour divertir la communauté internationale, ralentir le Mali quant à toute tentative de riposte et se préparer en conséquence. Le paradoxe est que même le gouvernement malien y gagne quelque chose. Autant la mise en avant du dialogue permet apparemment à nos autorités (politiques et militaires) actuelles de cacher leur impuissance face à cette situation, de la même manière elle permet de camoufler leur ‘’incapacité’’ quant à l’idée d’assumer une intervention militaire. La preuve : les fameux armes immobilisés à l’époque au port de Conakry, et pour lesquels l’on aura tout vu et tout entendu, sont là depuis ‘’belle lurette’’. Le comble de l’ironie, dans cette affaire de négociation, c’est que même les médiateurs en profitent en termes de crédibilité et de visibilité diplomatiques. Et le grand perdant, espérons que ce soit pour le moment, demeure le Mali et les populations innocentes du septentrion malien. La resolution de la crise du Nord, n’en déplaisent aux partisans du dialogue, passera tout d’abord par le coup des canons. Et à défaut de négocier la laïcité et l’intégrité territoriale du Mali, l’on devra négocier la guerre car seule elle, pourra donner une légitimité aux négociations tant prônées et pousser la communauté internationale à prendre le dossier à bras le corps. Sinon qu’il soit permis au peuple malien, puisqu’il s’agit de perdurer dans un fallacieux argument de négociation, de négocier sa dignité en élisant le plus rapidement possible un président légitime qui aura toute la plénitude d’action et au citoyen lambda que je suis de négocier une ‘’immunité morale’’ pour un homme et ses compagnons qui, un 22 mars, avaient déposé un certain ATT pour ‘’incompétence’’ et peinent encore aujourd’hui à prouver au peuple malien qu’ils valent mieux que ce dernier. Car si l’optimisme de notre volonté nous pousse à croire en la négociation, le pessimisme de la réalité en est autrement. Et si l’ennemi, à travers les dernières informations qui nous parviennent, veut encore s’offrir un autre luxe ; il revient à l’armée malienne de s’assumer en tout état de cause et d’envoyer si possible dans cette mouvance du 20 janvier un signal fort au peuple malien qui croit toujours en elle : quitte à revenir après aux négociations bien entendu. Puisse le Seigneur, dans sa miséricorde, sauver le Mali ! FOUSSEYNI MAIGA     

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