Valorisation et utilisation des langues nationales : MA.FA.LA s’engage !

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Dans le cadre de la valorisation et l’introduction des langues nationales comme langues officielles au Mali, l’association Mali Fasokanw Layiriwalitↄn  « MA. FA. LA)  a animé, le samedi 11 Novembre 2023 dans la salle de conférence du Centre National des Ressources de l’Education Non Formelle (CNR-ENF),  une conférence de presse. C’était en présence de plusieurs acteurs et associations engagés pour la promotion des langues nationales au Mali. Deux éminents linguistes : Dr Soumana Kané, ancien Directeur Général du CNR-ENF et Dr Moussa Diaby ont apporté leur expertise à cette rencontre culturelle inédite.

Cette conférence de presse a été une occasion pour exposer deux principaux thèmes qui s’intitulent : « Les actions menées dans le cadre de la promotion des langues nationales de l’indépendance à nos jours : Etat des lieux et perspectives ; les rôles de la jeunesse dans le développement des langues nationales ». Les panelistes après leurs exposés ont répondu aux  nombreuses questions des journalistes mais aussi aux préoccupations des différents participants.

En sa qualité de parrain de MA. FA. LA., Soumana Kané, Docteur spécialistes  des langues nationales et écrivain a,  durant son intervention, souligné que  chaque citoyen malien a un devoir et une obligation pour contribuer au développement de la nation malienne, d’une manière ou autre. Il a aussi  rappelé que la promotion des langues nationales est un combat de longue date. Raison pour laquelle, cette année,  elles ont été désignées  comme des langues officielles du Mali en se  substituant au Français.  Qui devient désormais une  langue de travail,  selon l’article 31 de la nouvelle Constitution adoptée par le référendum du 18 juin 2023. A la fin de son intervention, il a exhorté les membres de Mali Fasokanw Layiriwalitↄn  de redoubler leurs efforts pour porter haut,  le flambeau de ce combat.

La langue occupe une place importante dans le développement d’un pays. Cette hypothèse a été soutenue par plusieurs écrivains et chercheurs, notamment par l’éminent Historien Sénégalais, Professeur Cheikh Anta Diop qui affirme que « le développement par le Gouvernement dans une langue étrangère est impossible, à moins que le processus d’acculturation ne soit achevé, c’est là que le culturel rejoint l’économique. Le socialisme par le Gouvernement dans une langue étrangère est une supercherie, c’est là que le  culturel rejoint le social. La démocratie par le Gouvernement dans une langue étrangère est un leurre, et c’est là que culturel rejoint le politique ».

Conscient donc des rôles essentiels de nos langues nationales, le président de l’association MA. FA. LA,  Salif Sora a expliqué que les « Fasokanw » sont contraints à plusieurs difficultés : comme le problème d’application des langues nationales, l’insuffisance de l’écriture des « Fasokanw », la cherté du  prix des ouvrages écrits en « Fasokanw », l’insuffisance de s’exprimer dans les langues nationales dans les administrations, leurs absences comme matières  dans les examens du DEF et du Baccalauréat. Sans compter que  les acteurs et les actrices des langues nationales ne sont pas dans les bonnes conditions etc.

Pour trouver des solutions idoines à ces problèmes, au nom de MA. FA. LA, M. Sora a ainsi fait des propositions. Lesquelles  sont, entre autres : de créer un ministère chargé de la Promotion et la Valorisation des langues nationales ; d’inciter l’Etat à transcrire ses communiqués en « Fasokanw » pour bien informer le peuple ; d’amener  la justice à  exercer   en langues nationales dans les tribunaux, en choisissant  une langue comme langue officielle parmi les 13 langues nationales etc. Il a aussi signalé,  dans le cadre de la promotion et de la transcription des langues étrangères en Fasokanw (les langues nationales) que son association a  besoin des appuis majeurs  de l’Etat pour relever les défis.

« Pour choisir une langue nationale comme langue de travail, l’Etat peut passer par un référendum »  dixit Salif Sora, le président de MA.FA.LA. La pluralité linguistique ne doit pas être un frein au choix d’une  langue de travail parmi les langues nationales. Nos langues nationales doivent être aussi utilisées dans l’enseignement, la justice, les administrations publiques. Il est approuvé par les linguistes que l’enfant développe mieux ses compétences quand il commence à être scolarisé dans sa langue maternelle. Cette jeune association estime que nous pouvons le faire de mieux à mieux.

Organisation très jeune,  qui a vu le jour en Avril 2023, depuis sa création MA. FA. LA, sest évertuée à organiser  des formations en présentiel et en ligne sur l’apprentissage des « Fasokanw »,  à l’intention  des maliens résidents au Mali comme  ceux de la diaspora. Et,  elle transcrit épisodiquement en langues nationales, en l’occurrence le bamanankan, les informations que le Gouvernement Malien a publiées en Français. Visiblement, ce  panel de débats  et questions-réponses a été utile aux différents participants pour  comprendre  la place des langues nationales dans le développement d’une nation.

Pour Cheikh Amadou Boiré, interprète médical en Anglais-Bamanankan, « notre  participation à cette conférence,  nous a permis de savoir  beaucoup plus,  le rôle des langues nationales dans le développement de nos Etats. Nous avons noté que la langue est un outil essentiel de développement. Nous sommes satisfais parce que les différents intervenants ont fait beaucoup de propositions concrètes pour que nos langues soient valorisées et parlées quotidiennement dans toutes les administrations ».

Après que les panelistes aient débattu et répondu aux questions posées, le président de MA. FA. LA,  Salif Sora,  a  vivement remercié les participants,  pour le déplacement qu’ils ont effectué afin de rendre cette conférence de presse mémorable.

Boubacar Bani TRAORE, Stagiaire

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