Bamako sous la menace des inondations : L’incivisme et l'inaction pointés du doigt
La saison des pluies est à peine amorcée que les premiers signes d'inondations préoccupent déjà les habitants de Bamako. Les premières fortes précipitations du lundi dernier ont submergé ce lundi 28 avril 2025 plusieurs artères, notamment en Commune I du District de Bamako, où des rues entières sont devenues impraticables. Des quartiers comme Banconi, Doumanzana ou encore Djélibougou témoignent de cette situation alarmante.

À chaque saison pluvieuse, Bamako se retrouve confrontée aux mêmes drames avec routes dévastées, habitations inondées, pertes humaines et matérielles. Les souvenirs douloureux des inondations de l'année dernière sont encore frais dans les mémoires avec plusieurs dizaines de morts, des centaines de déplacés et des infrastructures gravement endommagées. Pourtant, des annonces avaient été faites par les autorités, promettant de libérer les voies de passage des eaux. Du point de vue des environnementalistes, l'incivisme des populations aggrave la situation. Partout dans la capitale, on constate que les caniveaux sont obstrués par des ordures ménagères, des gravats ou des constructions anarchiques, empêchant l'eau de s'écouler naturellement. Malgré les campagnes de sensibilisation, beaucoup continuent de considérer les voies de ruissellement comme des dépotoirs improvisés, ignorant les conséquences dramatiques de leurs actes. L'alerte est donc donnée ! Si rien n’est fait rapidement pour libérer les passages d'eau et responsabiliser des citoyens, Bamako risque de connaître des inondations d'une ampleur encore plus catastrophique cette année.
Face à cette menace imminente, il est urgent que les autorités intensifient les opérations de dégagement des caniveaux, mènent des actions de démolition ciblée contre les constructions illégales et renforcent les sanctions contre ceux qui obstruent les voies d’évacuation des eaux. De leur côté, les citoyens doivent prendre conscience que la préservation de leur propre sécurité commence par le respect des règles élémentaires d'hygiène et d'urbanisme. Il y va non seulement de la protection des biens, mais aussi de la sauvegarde des vies humaines. Outre Bamako, d’autres localités comme Sikasso, Bougouni, Dioila, Kita, Koulikoro, Koutiala, Ségou et San seront également arrosées toute la semaine, selon les prévisions météorologiques. Une raison de plus pour sonner l'alerte et multiplier les mesures de prévention dans toutes les zones à risque.
Adama Coulibaly
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