Face à la menace des associations musulmanes de saccager les bars et restaurants clandestins :L'État décide la fermeture des établissements clandestins
Entre marche de protestation, comme le vendredi dernier à la mairie de la commune V et sit-in, certaines associations musulmanes parmi les plus fanatiques de cette commune ont déclaré la guerre aux bars et restaurants de cette partie du district de Bamako. Elles ont menacé faute d'obtenir leur fermeture de mettre à exécution le "plan B" qui consiste à la démolition pure et simple de ces établissements dès la semaine prochaine. En raison de la persistance de la menace, l'État du Mali, à travers le ministère de l'Administration territoriale et des collectivités locales, a instruit aux autorités communales de procéder à la fermeture des établissements clandestins sur l'ensemble du district de Bamako.
Le ministre de l'Administration territoriale et des collectivités locales, le général Kafougouna Koné a convoqué, le mercredi 26 avril, une réunion d'urgence sur l'installation, la prolifération et la gestion des bars et restaurants dans le district de Bamako.
La rencontre a enregistré la présence des départements ministériels en charge de la question, notamment le ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile, le ministère de l'Artisanat et du tourisme, celui du délégué chargé de la décentralisation et le ministère de la Communication porte-parole du Gouvernement.
Ont également pris part à la rencontre les responsables des services de sécurité, le Directeur général de la police nationale, le Directeur général de la Gendarmerie et le Chef d'État major de la Garde nationale. S'y ajoutent les différents maires du district de Bamako.
La rencontre a passé en revue les questions relatives à l'exploitation des bars-restaurants. Elle s'est surtout appesantie sur les conditions d'autorisation, d'ouverture des établissements du genre, leur emplacement et les nuisances subies par les populations des quartiers d'accueil. Après une large concertation, il a été demandé aux autorités compétentes, singulièrement aux maires des communes du district, de dresser l'état des lieux des bars et restaurants et de procéder à l'application stricte de la loi relative à leur gestion.
C'est fort de cela que le ministre de l'Administration territoriale et des collectivités locales, soucieux de préserver la quiétude sociale, a décidé de la fermeture dans les meilleurs délais de tous les établissements clandestins.
Faut-il noter que c'est à la demande des responsables des associations religieuses et des chefs de quartier de la commune V que les habitants ont marché sur la mairie pour dénoncer les conditions d'ouverture des bars et maisons closes de la localité. Ils en veulent pour preuve la présence auprès de leur lieu de culte d'un bar du nom de Flamboyant et dont la proximité gêne les fidèles dans la pratique quotidienne de leur devoir religieux.
Faute d'obtenir de la mairie la fermeture des établissements ciblés, ils ont décidé de s'en prendre à tout bar ou restaurant se trouvant sur leur passage. Pour faire prévaloir la légitimité de leur combat, les religieux brandissent les articles I et 3 relatifs à l'ouverture d'un bar et stipulant "qu'aucun établissement de tourisme ne peut être établi à proximité des édifices ci-après : les lieux de culte, les cimetières, les établissements scolaires, les établissements hospitaliers, les centres de santé et les casernes".
Du côté de la mairie, c'est un autre son de cloche. Là on estime que c'est plutôt la mosquée qui est venue trouver l'établissement sur le site et qu'en conséquence les promoteurs de la mosquée auraient pu se trouver un autre coin pour éviter cette proximité. L'équipe actuelle de la mairie s'en défend et dit à qui veut l'entendre qu'elle n'a pas délivré l'autorisation de construire l'hôtel encore moins la mosquée.
Cependant, il y a lieu de préciser que si des conditions régissent l'ouverture des bars et restaurants, des critères doivent également régir la construction des lieux de culte pour éviter à l'avenir pareille situation.
Abdoulaye DIARRA
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