Après la formation du gouvernement Cheick Modibo Diarra, nous écrivions dans notre parution N°357 «Cheick Modibo a tué les maliens». Où allons-nous avec un gouvernement de restauration ? Mme Diallo Fadima Touré est Inspectrice des Impôts, ancienne directrice nationale des domaines et du cadastre du Mali, elle avait élargi son domaine de compétence à la vente de parcelles aux Maliens de la diaspora. Amie de l’ex-Première Dame Mariam Sissoko, elle a jugé nécessaire de s’enfuir en pour le Canada en 1991, pour échapper à une poursuite judiciaire évidente.
Étranglés par le goulot de la dette des banques, et hantés par le fantôme d’expropriation et de démolition de leurs chantiers (toujours en construction), que font planer les petits juges du Tribunal dela Commune VI, depuis qu’ils ont appris la nouvelle de la citation, les propriétaires ne dorment plus.
Au Mali, la loi de la plus forte s’impose toujours aux pauvres. Certains citoyens sont en passe de faire les frais de cette cruelle réalité le mercredi prochain 27 juin au tribunal de première instance de la commune VI.
En effet, monsieur Cheick Kouyaté et une vingtaine d’autres Maliens sont convoqués à comparaître en audiences de référés du tribunal de la commune VI. Ces paisibles citoyens sont convoqués aux fins d’expulsion et de démolition par la ministre de l’Artisanat, dela Cultureet du Tourisme du gouvernement de la transition. Leur seul tort, c’est, simplement avoir acquis des bouts de terre à usage d’habitation avec la mairie centrale du district de Bamako.
Les parcelles objet de litige sont situées dans un domaine, héritage de Fadima, ses frères et sœurs que leur défunte maman a laissé. La dame Fadima, au lieu d’assigner la mairie en justice, ou simplement demander réparation auprès des autorités du district, notre puissante ministre donc, s’attaque directement aux acheteurs, qui ont chacun, un document officiel délivré par les autorités compétentes.
Ces pauvres, majoritairement composés de veuves qui ont investi le capital décès de leur mari. Elles espéraient ainsi avoir un toit pour leurs enfants. Toutes ces personnes sont aujourd’hui aux fins fonds du désarroi. De même, l’émoi frappe tous ces petits fonctionnaires qui ont contracté des dettes auprès des banques pour acheter ces lopins de terre afin d’échapper aux dures épreuves de la location de la capitale malienne non pas à cause du chantier très avancé de certains, mais pour les fortes admonestations que les petits juges de Fadima exercent sur eux. Leur peur est d’autant plus justifiée que la dame martèle haut et fort, qu’elle est ministre aujourd’hui par la grâce d’Allah. Sa nouvelle situation lui donne tous les moyens, de faire expulser les occupants. Également, elle les fera payer 10.000.000 de francs au titre des dommages et intérêts.
Pour mettre toutes les chances à ses côtés, Fadima qui surfe sur d’énormes moyens, s’est attaché les services du Cabinet Juri-Partner, avocat àla Cour-Bamako.
Le film des faits : Acte I
Selon nos informations, la mairie du district, dans sa politique de caser les sans logis de plus en plus nombreux à Bamako et dont les demandes de parcelles à usage d’habitation sont sans cesse grandissantes, a des saisies des concessions rurales périurbaines et urbaines qui ne sont pas mis en valeur depuis au moins, 25-30 ans. Ainsi, dans le premier trimestre de 2011,
la parcelle N°GZ/1 dans le lotissement rural de Magnambougou, suivant Permis d’occuper
N°201/82 en date du 22 mars 1982 a été morcelée par la marie du district.
Les lots de 12,5 mètres X 20 seront créés pour être attribués aux impécunieux dont des veuves et autres jeunes fonctionnaires en quête d’un premier bout de terre. Voila, lorsque les acquéreurs ont commencé les travaux, que surgisse une dame qui se dit propriétaire par héritage. Face aux arguments des nouveaux propriétaires et de la mairie qui leur a vendu les lots, tout en attribuant une partie à la dame, elle-même. Madame, donc, s’était résignée. Il est important de préciser que la mairie du district a attribué à Diallo Fadima Touré une bonne partie du lot, (côté basse-cour, maison du gardien).
Seulement une année après les faits, Fadima devient toute une puissante ministre dans le gouvernement de transition de Cheick Modibo Diarra. Toute chose qui lui donne du ressort pour rebondir promptement sur l’affaire qu’elle semblait abandonner.
Le 04 avril 2012, elle se fait délivrer un certificat d’hérédité par le tribunal de première Instance de Ségou. Conforment aux audiences ordinaires du
30 mars 2012 ; Rôle Général N°127/2012, Registre consignation N°126/2012 ; Jugement N°102/2012 ; enregistré à Ségou le 04/04/2012 Vol VII ; fol 267, N° 7439 Bordereau 095.
Nous rappelons qu’elle a hérité de sa mère décédée le 05 août 2005 à Ségou.
Curieusement, sept ans se sont écoulés avant que les héritiers de feue Haoussatou Fadiga ne songent à établir un document d’hérédité. Même si Fadima n’était pas au Mali, elle a deux frères qui sont à Bamako et qui sont haut placés. Nous précisons justement que c’est à la demande écrite le 22 mars 2012, d’un des frères le nommé Mamadou Seydou Touré, représenté par Mariam Touré que le tribunal s’est réuni.
Aussi, la qualité du Permis d’occuper dont nous disposons une copie est sujette à caution au vu des surcharges portant sur la superficie et le montant payé.
Nos enquêtes se poursuivent et nous y reviendrons, mais avant, nous conseillons à madame la ministre de chercher réparation du côté de la mairie qui a morcelé et attribué «
sa parcelle».
A.K. DRAME
Journaliste indépendant