Livré à la vindicte populaire par un vendeur de café : Accusé à tort, le jeune B.K a failli être brûlé vif après un passage à tabac

9 Juillet 2011 - 00:00
9 Juillet 2011 - 00:00
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 Leur furie a été stoppée par quelques éléments de passage qui se sont interposés avant d'alerter la gendarmerie de la localité, alors que certains conseillaient de le brûler vif. La victime a été conduite à la gendarmerie de Bancoumana dans un piteux état. C'est à ce moment précis que l'accusateur est revenu sur ses pas au poste de gendarmerie pour déclarer tranquillement que l'accusation n'était pas fondée car il a bien retrouvé son argent.

Le retour de l'article 320, pour faire référence au temps où l'on brûlait les voleurs en payant un litre d'essence à 300 FCFA et une boîte d'allumettes à 20 FCFA, est dangereux, voire inadmissible dans un Etat de droit. En quelques semaines, plusieurs victimes ont été enregistrées et Dieu sait que tous ceux qui ont été ainsi mis à mort ne sont pas des malfaiteurs. C'est le cas du jeune B.K. qui a préféré utiliser sa force de jeunesse pour gagner sa vie sur un chantier d'une entreprise chinoise à Bancoumana, dans le cercle de Kati. Se trouvant ainsi loin de sa famille de Bamako, il se débrouillait pour trouver à manger chez les vendeurs de café ou dans des gargotes de fortune.  Et c'est ainsi qu'un soir il s'est retrouvé chez un de ses vendeurs de café pour satisfaire sa faim.

Mal lui en a pris car il a été accusé de vol d'argent par le vendeur de café. Aussitôt il fut déshabillé et fouillé. Seuls du sucre et du thé qu'il venait de payer ont été retrouvés dans ses poches. C'était suffisant pour le relâcher. Mais il fut sauvagement battu, crucifié et jeté en pâture à une foule déchaînée qui se jetait sur lui telle une meute de loups ayant aperçu une proie après une famine de plusieurs mois. Il a été attaché sur une planche de bois, tout nu comme un ver de terre.  Spoliant ainsi son honneur et sa dignité d'être humain.

Certains ont eu l'idée de proposer l'application de l'article 320 pour en finir avec lui en le brûlant vif, comme on ferait d'un vulgaire gigot de viande. C'est en ce moment que certains des agresseurs ont commencé à prendre conscience de la gravité de leurs actes pour tenter d'arrêter cette furie meurtrière qui allait faire passer le jeune B. K. de vie à trépas. 

Ils ont menacé d'alerter la gendarmerie de Bancoumana pour faire cesser les coups qui pleuvaient sur le corps inerte du jeune ouvrier. Aidés de quelques passants raisonnables, ils ont transporté le corps inanimé de la victime au poste de gendarmerie. Le maître des lieux était inquiet de l'état dans lequel on lui a amené ce présumé voleur et s'activait à lui sauver la vie, tout en prenant le soin d'attirer l'attention des agresseurs sur les conséquences de leurs actes.

C'est à ce moment précis qu'on est venu annoncer que B.K. a été battu par erreur car le vendeur de café a retrouvé l'argent qui avait disparu. Il s'agissait donc d'une accusation gratuite quia occasionné une violence gratuite, jouant ainsi avec la vie d'un honnête citoyen qui a choisi d'aller travailler durement sur des chantiers au lieu de suivre les chemins tortueux d'une certaine jeunesse qui ne finit pas de jeter sa gourme. Les auteurs de ces coups et blessures n'ont trouvé rien d'autre que de présenter de plates excuses à la victime qui, à coup sur, traînera les séquelles de cette agression sauvage toute sa vie.

Au moment où nous mettons sous presse, la justice était déjà en branle pour statuer sur cette affaire qui alimente toutes les conversations à Bancoumana et à Lafiabougou (Bamako) où habite la victime. En effet, le procureur de Kati, saisi de l'affaire, a déjà mis en taule un groupe d'agresseurs présumés, en attendant que Dame justice se prononce sur leur sort.

L'un des agresseurs, en fuite à Bamako, a été prié par ses camarades de revenir à Kati pour se rendre à la justice. Ce qu’il a déjà fait. Reste maintenant de savoir si l'acte commis sera réprimé à la hauteur de sa gravité et aussi si des réparations conséquentes seront accordées à la victime. Là gît maintenant tout l'intérêt de la suite de cette affaire.    
Amadou Bamba NIANG

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