Procès sur la mort de Modibo Kéita: Amadou Djicoroni est blanc comme neige
Le procès marathon en diffamation des héritiers du Dr Feu Faran Samaké contre Amadou Seydou Traoré, dit Amadou Djicoroni, a enfin trouvé son épilogue mardi dernier. Les magistrats du tribunal correctionnel de la Commune III, ont, à l’issue d’une longue procédure, initiée depuis novembre 2010, blanchi Amadou Djicoroni de l’accusation de diffamation sur la mort de Modibo Kéita dirigée contre lui par les héritiers du médecin traitant du Père fondateur de la Nation malienne.
Cette fois-ci, les témoins cités, le Capitaine Soungalo Samaké, le Dr Sénoumou Kéita, le Capitaine Zan Coulibaly ont tous répondu présents, sauf l’ancien président de la République, le Général Moussa Traoré et le Colonel Youssouf Traoré, qui ont récusé la convocation du tribunal. Même des citoyens épris de justice ont jugé nécessaire de venir témoigner, pour éclairer le tribunal. Il s’agit d’Amadou Tandina, militaire en retraite et de Mme Diarra Astan Traoré, qui ont été entendu à titre de renseignement par la cour.
Comme d’habitude depuis le début de la procédure, la foule était nombreuse pour assouvir sa soif de connaître la vérité sur la mort du Père de l’indépendance de notre pays. Après la constitution du tribunal, aux environs de 10 heures, le procès pouvait ainsi commencer, avec l’audition des témoins. Après les témoignages du Capitaine Soungalo Samaké, de Sénoumou Kéita, du Capitaine Zan Coulibaly, du Colonel Sidi Mohamed Sall, il a fallu attendre l’audition des témoins informels, Mme Diarra Astan Traoré et Amadou Tandina, pour véritablement soutenir la thèse selon laquelle Modibo Kéita était mort par empoisonnement, à la suite d’une piqûre du Dr Faran Samaké. En effet, Amadou Tandina et Mme Diarra Astan Tandina ont fait des révélations accablantes sur la mort de Modibo Kéita. «Tiécoro m’a dit, lorsqu’il était en détention à Taoudéni, que c’était lui qui avait donné l’ordre à Faran Samaké de tuer Modibo Kéita par une piqûre», a déclaré Amadou Tandina, la main sur le Coran. «Chaque jour, Faran passait chez nous. Un jour avant le procès de Tiécoro Bagayogo, il est venu nous dire qu’il allait mourir, parce qu’il était sûr que sous la pression, Tiécoro allait dire que c’était lui qui avait tué Faran», a dit Mme Diarra Astan Traoré, après avoir juré et maudi sa progéniture si elle mentait.
Les avocats de la défense ont soutenu à leur tour que ce procès était un gâchis et qu’il n’avait pas lieu d’être, en raison de l’article 44 de la loi sur les délits de presse. En effet, selon cet article, en matière pénale, lorsque les faits remontent à plus de 10 ans, on n’est plus tenu de rapporter leurs preuves. Et, d’ailleurs, Me Mohamed Ali Bathily a rappelé qu’il n’incombait pas à la défense d’apporter la preuve de l’accusation.
Après avoir entendu les deux parties, le tribunal a déclaré Amadou Djicoroni non coupable des faits qui lui sont reprochés et a débouté les héritiers de leur requête.
Youssouf Diallo
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