Cinéma: disparition à Niamey de Zalika Souley, doyenne des comédiennes africaines

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La doyenne des actrices du Niger, Zalika Souley, est décédée mardi à Niamey, à l’âge de 74 ans, « des suites de maladie », a-t-on appris mercredi soir. Née en 1947 à Niamey, sur les rives du fleuve Niger, Zalika Souley a été attirée toute jeune par le cinéma, devenant la première actrice professionnelle noire du 7ème Art sur le continent africain.

Zalika Souley était une pionnière, et un modèle encore aujourd’hui pour les actrices africaines. Elle n’a pas 20 ans quand elle se lance dans le cinéma en 1966. Le Niger, tout juste indépendant, est le premier africain -hors Egypte- à se doter d’une industrie du cinéma. Mais y jouer la comédie n’est pas considéré comme un métier respectable pour une femme… Zalika Souley brave les interdits et s’ouvre les portes d’un cinéma africain, alors embryonnaire.

Le cinéaste nigérien Moustapha Alassane lui confie son premier rôle dans Le retour d’un aventurier. Dans ce western africain, la belle jeune femme apparaît montée sur un cheval, habillé en cowboy et pistolet au poing. Très vite, elle est sollicitée par de nombreux réalisateurs. Oumarou Ganda la dirige dans Le Wazzou polygame. Zalika Souley incarne une femme ivre de jalousie, qui assassine par erreur une demoiselle d’honneur en voulant abattre la nouvelle épouse de son mari.

Le film entre dans l’histoire en remportant, en 1972, L’Etalon de Yennenga au tout premier Fespaco, le festival panafricain de cinéma.

Zalika Souley tourne ensuite sous la direction de Mustapha Diop ou de Djingarey Maïga.

En 2003, sa compatriote Rahmatou Keïta lui avait rendu hommage avec un documentaire Al’lèèssi…une actrice africaine, retraçant tous les combats de la doyenne des actrices africaines.

RFI

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