Vendredi soir en début de soirée et à la surprise générale, un groupe de rebelles à bords de deux Toyota Land Cruiser débarque à Hombori, porte d’entrée du septentrion Malien. Divisés en deux groupes, ils s’attaquent à la Brigade de Gendarmerie, au bureau de la Douane et à la Sous Préfecture saccageant tout sur leur passage à la recherche de véhicules. Ensuite, ils donnent l’assaut sur le domicile du Chef de village avec un gendarme comme pisteur. Arrivée sur els lieux, après des altercations avec le Chef de village, ils l’abattront à bout portant avant d’être désarmé par le gardien qui a réussi à enlever les deux chargeurs de la Kalachnikov. Récit d’une attaque inédite.
Après les enlèvements de deux touristes français (novembre dernier) à Hombori qui ont semé un émoi au sein de population qui n’a jamais connue ce genre d’incident même aux temps forts des différentes rébellions, voilà que les rebelles récidivent en tuant cette fois-ci le chef de village, Moussa Maïga, Patriarche qui venait d’être investi juin dernier seulement. Selon nos informations, le crime du Chef de village a été selon nos informations de dire aux rebelles qu’il n’a pas les clés du véhicule de la Gendarmeriequ’ils cherchaient. Celui-ci avait été déjà enlevé par le CB qui a réussi à s’échapper. «
Après altercation il se leva pour prendre le fusil du rebelle qui le repoussa et il tomba. C’est en ce moment qu’il tire sur lui, sa jambe et sa poitrine ont été atteinte. Il succombera quelques instants après, à ses blessures. Le gardien qui était à côté de lui malgré les tirs du rebelle a réussi à le terrasser et enlever les deux chargeurs. Le bandit et son complice réussiront à s’échapper », précisent nos sources.
Les rebelles ratent le car de la SONEF…et attaquent Hombori
En fait, indiquent les mêmes sources, ces rebelles cherchaient des véhicules de la Gendarmerieet de la Douaneaprès avoir raté un car de la SONEFsemble-t-il qui ramenait de Gao des prisonniers capturés à Kidal en partance pour Bamako. Malheureusement pour eux, ils ratent leur cible, s’en prennent à quelques kilomètres de Hombori à un car de «
Maïga-Transport » où ils dépouilleront des passagers à hauteur de 400 000 FCFA. Après, indiquent nos sources, le Commando poursuit sa chevauchée sur la ville de Hombori. Là sur place, ils se scindent en deux groupes : le premier attaquela Sous-préfecture, le second attaquela Brigade de Gendarmerie et le bureau dela Douane. Il se trouve à en croire nos sources que le Chef des gabelous de la localité, n’était pas sur place y compris le Sous Préfet et le Maire M. Beïdy Maiga que nous avons pu rencontrer ici à Bamako. C’est après avoir raté le véhicule dela Gendarmerie qu’ils se dirigeront au domicile du Chef de village, Patriarche de son état.
De l’avis général, cette attaque qui est assimilable à un crime crapuleux, porte un sérieux coup au moral des populations vivant dans la zone. D’où la création de brigades d’auto-défense pour calmer et rassurer les populations qui se sentent aujourd’hui abandonnées à leur triste sort par un régime qui se cherche. Aussi, se pose la problématique de moyens donnés aux forces de sécurité et de défense. Si les femmes des camps ont contraint le chef suprême des Armées à donner les moyens nécessaires à l’Armée, quand est-il des forces de sécurité (Gendarmerie, Police et Garde Nationale) sur le terrain ? Surtout dans les zones menacées par la rébellion comme Hombori?
LE CB et le Chef de la Douane disparus…
Quant au CB, il a réussi à quitter la ville avec le véhicule de Commandement. Mais malheureusement pour le Gendarme trouvé sur place, il sera capturé et sommé de conduire les rebelles au domicile du chef de village qu’ils soupçonnent de détenir les clés du véhicule. Arrivée sur les lieux, le gendarme en question réussira à s’échapper et se débarrasse de sa tenue pour se terrer dans une maison du village abandonnant le chef de village entre les mains des ravisseurs.
Combat de corps à corps dans le vestibule du Chef…
Dans le vestibule du Chef de village, selon nos sources, il y a eu un combat de corps à corps entre celui-ci (déjà atteint par l’âge plus de 77 ans) et le rebelle qui détenait une kalachnikov qui réussira à tirer sur lui et il décède quelques instants après. Au moment où nous bouclons cette édition, les populations vivent dans la peur, sans protection, si renforts à part un haut gradé de Gossi qui est venu s’enquérir de la situation en attendant que le PC opérationnel basé à Gao n’envoie des troupes ou ne déploie l’armée dans toute la zone. «
Certes la méthode rebelle qui est une guérilla sera difficile à mâter mais avec la conjugaison des efforts, la synergie d’action, ils seront mis hors d’état de nuire», martèle un habitant de Hombori joint par nos soins.
Pour le maire Beïdy, il a déploré et regretté l’incident grave qui est survenu dans sa ville qui n’est autre qu’une déclaration de guerre des bandits contre sa circonscription.
Les rebelles camperont autour de la ville des heures durant…
En tout cas précisent nos sources, les rebelles après leurs forfaits, camperont des heures durant aux abords de la ville avant de lever l’ancre sans être inquiétés puisqu’étant bien renseignés sur les capacités de nos forces armées. Cela s’appelle avoir du culot, voire de l’audace.
A Hombori, cité de brassage, de solidarité et de cohabitation de bons voisinages avec toutes les ethnies, n’eût été les appels au calme des vieux et surtout des cadres qui vient à Bamako, il a fallu avoir une chasse tout ce qui est « blanc ». Il y a eu plus de peur que de mal. Ce crime crapuleux déclenche au moment où nous bouclons cette édition, une levée de boucliers contre les bandits dans tout le «
Haïré », c'est-à-dire dans la région montagneuse du pays Dogon à Hombori jusqu’au delà de Gossi. «
Ce ne sera pas une chasse aux peaux blanches mais contre les bandits armés. Il faut que cela soit clair et net.
Nous ne ferons pas d’amalgame, encore moins de chasse aux sorcières», martèle un vieux en colère joint par téléphone dans les environs de Hombori.
A Bamako, le domicile du frère du chef de village sis à Hamdallaye, est envahi par les ressortissants de l’Arrondissement et du Cercle de Douentza ainsi que des proches, amis et autres pour présenter leurs condoléances. L’occasion est la bienvenue pour voir ce qu’il y a lieu de voir face à l’hydre Touareg car, il s’agit de la patrie, de l’unité nationale et de la cohésion sociale qui sont dangereusement menacés.
Bokari Dicko