Dialogue avec Ansar dine et Mnla : Les officiels maliens rencontrent les groupes armés ce matin

4 Déc 2012 - 00:02
4 Déc 2012 - 08:32
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C’est dans un contexte particulier que la délégation des premiers émissaires officiels du Mali, conduite par Tiéman Coulibaly, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, s’est rendue à Ouagadougou pour rencontrer le médiateur de la Cedeao dans la crise malienne, Blaise Compaoré. Les officiels maliens ont eu une première rencontre avec le président burkinabé, en prélude à celle qu’ils auront ce mardi avec les représentants des groupes armés Ansar Dine et Mnla. Cette rencontre arrive à un moment où la contestation gonfle à Bamako et au sein de la diaspora malienne, contre la médiation du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, jugée partiale. Des voix s’élèvent dont celles de l’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS), le regroupement politique dirigé par l’ancien Premier ministre Soumana Sako, et de certaines associations de Maliens en France, pour appeler les autorités maliennes à rejeter cette médiation. Si certains parmi ces contestateurs rejettent toute négociation avec les groupes armés Ansar Dine et Mnla, d’autres prônent une appropriation par les Maliens de la solution de la crise. Ce qui permettra au médiateur de prendre connaissance des propositions maliennes de voies de sortie de crise.  Pour une gestion démocratique de la crise malienne, la Coalition pour le Mali a organisé des assises de l’occupation avec la participation des régions occupées  les 3 et 4 Octobre sur un financement du gouvernement hollandais. Pour une gestion démocratique de la crise, la Coalition s’est mise à l’écoute des populations des régions sous occupation : Gao, Kidal et Tombouctou. Cette première délégation officielle du Mali dans la voie du dialogue pour rencontrer le médiateur et les groupes armés saura-t-elle tenir le bon bout en vue de cette appropriation par le Mali de la solution de la crise ? En outre, cette visite des émissaires maliens se situe dans un contexte marqué par le tollé général qu’a provoqué, en Afrique et à Paris, le rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali et destiné au Conseil de sécurité. Un rapport qualifié au Mali de partiel, partial et contenant des allégations non fondées.  Selon toute vraisemblance il ne s’agirait pas à Ouagadougou ce mardi, d’une entame des négociations avec Ansar Dine et Mnla, mais d’un dialogue préliminaire. Avant cette rencontre entre les protagonistes, le médiateur burkinabè doit se convaincre qu’ils parleront le même langage, et cela ne sera possible que lorsque la partie malienne est sûre que les rebelles mettront fin à leurs exactions contre les populations des zones occupées, l’application de la charia et la reconnaissance de l’intégrité territoriale du Mali. Or si le mouvement islamiste Ansar Dine affirme avoir pris ses distances avec Aqmi, qu’en est-il de l’application de la charia ? En prélude, la délégation malienne de trois personnes aurait été rencontrée hier lundi par le président Blaise Compaoré. L’esquisse de négociation n’est pas une renonciation à la guerre implacable [caption id="attachment_103684" align="alignleft" width="350"] Les membres Ançardine[/caption] Il serait question pour le médiateur de soumettre au pouvoir malien de transition un « agenda de pourparlers » avec Ansar Dine et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Cependant cette esquisse de négociation n’est pas une renonciation à la guerre implacable qui est également en préparation. Dimanche 2 décembre, le président malien Dioncounda Traoré et son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, à l’issue de leur entretien à Niamey, ont regretté un recul de l’ONU, concernant une intervention armée africaine dans le nord du Mali occupé par des islamistes armés. Le président malien a confirmé lors de la conférence de presse conjointe avec le président nigérien Issoufou Mahamadou qu’une délégation malienne se rendait à Ouagadougou pour voir « les préalables d’un dialogue entre le Mali et certains groupes qui opèrent au Nord, qui ont manifesté mais désirent entrer en négociation avec les autorités maliennes … Bien entendu, nous sommes prêts également à nous asseoir autour d’une table avec eux et à parler avec eux ». Le président malien a passé en revue les 500 soldats du colonel malien Alhaji Ag Gamou, cantonnés à Niamey, expliquant l’importance stratégique de ce contingent dans le cas de la reconquête du nord du Mali.  De son côté, le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra est arrivé hier lundi 3 décembre 2012 à Ndjamena où il a été accueilli par son homologue tchadien, Emmanuel Madingar. Le Chef du Gouvernement doit être reçu par le Président tchadien Idriss DEBY ITNO qu`il  tiendra informé des  efforts en cours au plan national et international pour surmonter la crise malienne. Il évoquera à cette occasion la détermination des forces de défense et de sécurité à reconquérir les territoires occupés dans le pays. Il va également souligner l’importance du soutien des partenaires du Mali parmi lesquels le Tchad. Le Mali attend une résolution du Conseil de Sécurité sur le déploiement d`une force militaire internationale en vue de la reconquête des régions occupées. La France entend jouer, encore une fois, un rôle capital dans l’élaboration d’une nouvelle résolution pour satisfaire à la demande malienne. B. Daou

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