Première allocution du Premier ministre Dr Cheick Modibo Diarra : “Un centimètre carré du sol de la patrie ne restera occupé…”

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Sa première allocution était fortement attendue au moment où les Maliens comptent énormément sur lui pour relever le principal défi auquel notre pays fait face aujourd’hui, à savoir la libération totale du territoire national. A ce propos, il n’est point parti avec le dos de la cuillère. Dans un langage clair et direct, le Premier ministre Dr Cheick Modibo Diarra a rassuré ses compatriotes en affirmant “que pas un centimètre carré du sol de la patrie ne restera occupé par qui que ce soit et pour quoi que ce soit”. Il reste maintenant à mettre en pratique cet engagement car, depuis l’occupation du septentrion par une bande de renégats armés et d’islamistes bornés, les Maliennes et les Maliens ne dorment que d’un œil.

 

L'astrophysicien malien Cheick Modibo Diarra, nommé Premier ministre de transition du Mali le 17 avril 2012, photographié à Paris le 13 octobre 2004 © AFP

C’est le vendredi 20 avril 2012 que le Premier ministre a choisi pour s’adresser à ses compatriotes, et cela moins d’une semaine après sa nomination à la tête du gouvernement de transition. C’est dire que les choses semblent aller vite surtout qu’il n’a pas attendu la formation de l’équipe gouvernementale pour faire part de la vision qu’il entend imprimer à la marche de l’Etat  dans la libération du septentrion de notre pays occupé par des renégats armés et des islamistes bornés.
Pour le Premier ministre, l’équipe gouvernementale qu’il va “conduire n’aura qu’un seul objectif : le Mali, son intégrité territoriale, le fonctionnement régulier de ses institutions. Elle fera preuve d’esprit créateur, de sens de la responsabilité et se mettra au-dessus des contingences partisanes et politiciennes”. Pour le Premier ministre, quand la “patrie est confrontée à de graves difficultés, aucun sacrifice n’est trop grand. Les revendications corporatistes de même que le jeu individuel doivent être mis en veilleuse face à l’enjeu collectif. Par devoir civique, par amour de la patrie”. C’est la raison pour laquelle, Dr Cheick Modibo Diarra a prévenu : “Nous n’accepterons pas, nous ne tolérerons pas, nous ne supporterons pas d’être distraits dans l’accomplissement de notre mission fondamentale qui est de remettre le pays sur les rails”.
Dans son allocution le Premier ministre de pleins pouvoirs a fait le triste constat : “Notre pays, force est de le constater, a souffert d’un déficit de gouvernance et d’une insuffisance de capacité d’anticipation. Un rapide survol de l’état des lieux offre le panorama d’un Etat affaibli et ébranlé, d’une nation humiliée et éparpillée, d’une terre divisée et occupée”. Aussi, s’est-il interrogé : “Comment peut-on dans ces conditions, s’adonner à des querelles mesquines pendant que la fierté du peuple est bafouée, que l’honneur du peuple est gravement atteint, de même que sa dignité qui , jamais dans l’histoire, n’a été autant insultée”.
S’agissant du défi de la libération du nord Mali occupé par une horde sans foi ni loi, le Premier ministre a soutenu que “toutes les options sont envisageables, en  premier lieu : celle de la négociation… Nous négocierons parce que nous haïssons la guerre : la guerre qui fait de l’enfant un orphelin, la guerre qui fait d’une femme une veuve, la guerre qui détruit et qui livre nos villes et nos campagnes à la désolation, la guerre qui souille le sol du sang des enfants innocents”. Comme on le voit, l’option privilégiée par le chef du gouvernement de transition dans la reconquête des localités occupées par les bandes d’apatrides armés, c’est la négociation.
Dr Cheick Modibo Diarra a, toutefois, tenu à rassurer ses compatriotes qui ont hâte d’en découdre avec le Mnla et Ansar Dine, en ajoutant que “nous ne négocierons pas le couteau à la gorge, en acceptant le fait accompli. Nous ne négocierons pas alors que prédomine dans nos rangs en sentiment d’abandon, de résignation, un sentiment de capitulation”. Il a tenu à rassurer également les populations des cités martyres que sont Ménaka, Aguel hoc,Tessalit, Gao, Tombouctou, Bourem, Ansongo, Tinzawaten, en disant haut et fort qu’elles ne seront jamais abandonnées et que la fin de leur calvaire ne saurait tarder. “Elle est pour bientôt” a martelé le Premier ministre, chef du gouvernement.
S’adressant directement à nos compatriotes du Nord, Dr Cheick Modibo Diarra a dit : “Sachez que nous pensons à vous à chaque instant et que tout, absolument tout sera mis en œuvre pour que vous retrouviez le sourire”.
En terminant son allocution, le Premier ministre, chef du gouvernement a tenu à remercier le président en exercice de la CEDEAO, le président Alassane Dramane Ouattara et le Médiateur de la crise au Mali, le président Blaise Compaoré ainsi que l’ensemble des chefs d’Etat de la CEDEAO pour leur présence aux côtés de notre pays en ces moments difficiles.
Une partie de son allocution qui passera à la loupe des acteurs de la scène politique est celle-ci : “Face à nos amis de par le monde et face à l’histoire, nous affirmons solennellement que notre  ambition est de parvenir à l’issue de la transition à remettre le bâton à une autre génération de Maliens, une génération exorcisée et libérée du complexe de la honte et de l’humiliation, une génération aguerrie par les épreuves et les défis, une génération bouillonnant d’impatience de construire un nouveau Mali : un Mali uni, prospère et développé”. En tout cas, c’est dit dans un langage encore plus clair et plus net.
Mamadou FOFANA

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2 COMMENTAIRES

  1. merci fiston c’est rassurant et touchant
    bon courage que sauve le mali amen amen amen .

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