
Le fait de changer de langage en si de peu de temps, le ministre français des Affaires Etrangères vient de démontrer aux yeux des Maliens et de l’opinion internationale, qu’il n’a pas de crédibilité dans ses propos. On se rappelle que l’assaut des soldats de l’OTAN contre le régime du défunt colonel et guide libyen, Mouammar EL Kadhafi, Alain Juppé était parvenu à tromper la vigilance de toutes les puissances du monde. Même la Russie et la Chine étaient tombées dans le piège qui leur avait été tendu par le ministre des Affaires Etrangères et porte parole du président Nicolas Sarkozy.
La suite est ce que tout le monde sait aujourd’hui. Le Guide de la révolution libyenne a été sauvagement assassiné, des islamistes ont été portés au pouvoir à Tripoli et la Libye continue de sombrer toujours dans le « Chaos ». De son côté la paix a fuit la Libye et la misère s’y est installée pour de… Après le désastre et les bévues causés en Libye, Nicolas Sarkozy et lieutenant de guerre ont vainement tenter de convaincre les autorités russe et chinoise, en prélude à l’ouverture d’une guerre contre le régime du syrien Bachar EL Assad. Alain Juppé, qui ne veut et qui ne souhaite pas rester libre sans avoir à faire une guerre quelque part dans le monde, pourrait voler dans l’avenir, la vedette à Adolf Hitler. L’homme veut tout le temps avoir quelque chose à dire aux français et au reste du monde. Toute idée qui explique ses récentes prises de position en faveur de la rébellion touarègue de notre pays. Après avoir reçu dans les locaux du Quai d’Orsay, des membres du MNLA, Alain croyait déjà avoir réussi son coup contre le Mali et contre son Président ATT. Pourquoi, parce que le Président a été le seul vrai chef d’Etat africain à se lever et dénoncer l’utilisation des armes contre le régime du Guide la révolution libyenne, le défunt colonel Mouammar El Kadhafi. Pour parvenir à ses fins, Alain Juppé n’a eu d’autres stratégies que de créer des problèmes au septentrion du Mali avec cette rébellion sans fondement légaliste. Mais ce que Alain Juppé n’a pas appris sur l’histoire du Mali du temps de sa scolarité est que : « Le Mali, pays de l’abondance, demeure un et indivisible. Toute idée de scission est bannie à l’avance au Mali. Un Peuple-Un But- Une Foi, le sens de ces mots semble dépasser le degré de connaissance d’un certain Alain Juppé. Ce que Juppé doit retenir, le Mali n’est pas en face d’une rébellion touarègue, mais les autorités maliennes sont aujourd’hui confrontées à des bandits, qui pourraient bien être armés depuis l’Elysée et le Quai d’Orsay ».
Le film des faits
Des ennemis du Mali, avaient déjà commencé à imaginer toute sorte de scénarios, quand Alain Juppé avait reçu dans son bureau une frange des membres du MNLA. Ils étaient nombreux à croire que le Mali allait sombrer dans un chaos sans précédent, oubliant que ces révoltes touarègues ne datent pas d’aujourd’hui. Je crois bien que ce fut le cas pour le puissant ministre français des Affaires Etrangères. Surtout dans le cas précis de la rébellion qui secoue, depuis le 17 janvier 2012, le nord du Mali. Eh bien, croyant qu’il tirait droit au but, en recevant et en déclarant que les rebelles ont enregistré des victoires sur l’armée malienne tout en gagnant du terrain ; le « gênant » ministre des Affaires Etrangères d’un Nicolas Sarkozy en proie à sa réélection (qui ne sera pas du tout facile face à un certain François Hollande du parti socialiste) avait au lendemain des sauvages tueries perpétrées par les rebelles à Ménaka, Tessalit et Aguelhok, salué une quelconque avancée souhaitée et souhaitable des rebelles sur le terrain.
Ne soyons pas avares avec les mots, Alain Juppé s’était bien réjoui de ces soi-disant victoires des rebelles sur l’armée malienne. A tel point que ses rebelles déclaraient quelques jours plus tard, sur les antennes de la Radio France Internationale, qu’ils n’étaient pas prêts voire même favorables à des négociations de paix ou de cessez-le-feu. Pourquoi, parce qu’ils se croyaient déjà en position de force sur le terrain. Erreur de leur part, car c’était ne pas tenir compte de la formation qu’ont reçue les éléments des forces armées maliennes.
En si peu de temps, face à la contre offensive lancée sur le terrain par les hommes du Général Gabriel Poudiougou, les langages de la France, principalement du président Nicolas Sarkozy et de son ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé ont vite changé. Quant ils apprenaient aux lendemains de ces déclarations fallacieuses, que les vaillants soldats de l’armée malienne marchaient gaillardement sur les rebelles (leurs amis et protégés), eh bien les mots qu’ils ont trouvé sont entre autres ceci : « débattre la paix autour d’une table et obtenir au plus vite un cessez-le-feu ». Quelle honte de la part d’un Etat et des hommes aussi importants d’une puissance ; surtout quant il s’agit d’un Etat qui s’appelle : la France.
Le fait de se déplacer dans certains pays de la sous région au Mali, la semaine dernière, pour dit-il, trouver une solution à la crise du septentrion malien et permettre l’organisation des élections à venir aux dates indiquées, Alain Juppé a-t-il mesuré l’ampleur de tout le mal qu’il a causé au peuple Malien en soutenant et en saluant une victoire fictive des rebelles touaregs sur l’armée malienne. Mon cher Alain, comprenez, que le langage que vous tenez le plus souvent pour convaincre les uns et les autres, afin de parvenir à vos fins, ne peut et ne pourra trouver chemin au Mali.
Dans le pays des hommes de renommées historiques tels que : Soundiata Kéita, Soumangourou Kanté, Tièba Traoré, Babemba Traoré, Biton Mamari Coulibaly, El Hadji Oumar ; Sékou Ahmadou ; King Sonni Ali Ber ; Firhoun ; Da Monzon et N’Golo Diarra ; entre autres grands du passé ; les maîtres mots sont : l’union, l’unité, la sauvegarde de l’intégrité territoriale, la paix, la protection des personnes et de leurs biens et le sinangouya. Ces maîtres mots, faut-il le rappeler, ne tombent jamais.
Venir à Bamako et tenter de changer de langage, pour penser convaincre le peuple Malien à vous suivre dans vos propositions fallacieuses, alors cher Juppé, nous t’avons compris dans tes raisonnements. Et si les rebelles étaient les maîtres sur le terrain, vis-à-vis des autorités maliennes, qu’allait réellement être votre position, M. Alain ? Bon, en attendant, nous vous informons qu’au Mali, toute idée d’autonomie, de cessation ou scission, de division ou d’indépendance d’une partie de notre chère patrie est bannie à l’avance et vouée à l’échec. La patrie malienne ne se vend pas et elle ne se partage pas non plus. L’intégrité du territoire n’est pas négociable et sachez qu’elle ne se négocie point.
Au passage, la rédaction du journal le Coq cocorico salue la réaction de l’Honorable Maître Kassoum Tapo sur les antennes de la RFI, le lundi 27 février dernier. Sinon mon cher Alain, nous peuples du Mali avons compris votre position. On peut être fort, avoir la force de faire ou de réaliser quelque chose, mais avec réflexion ; seule la sagesse peut prendre le dessus en définitive sur les esprits et les cœurs révoltés.
Par Zhao Ahmed Amadou Bamba