Lutte contre la corruption dans l’administration malienne : Moussa Mara peut-il réussir là où Alpha et ATT ont échoué ?

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La corruption est l’un des points importants du programme de certains candidats à l’élection présidentielle de 2012. Pour le candidat Moussa Mara, celui-là même qui fait plier IBK et l’amener à la raison dans son fief en Commune IV du district de Bamako, la corruption constitue un des axes prioritaires de son projet de société 2012-2017. Mais pourra t-il mettre ce programme en exécution ?

Le candidat du parti Yelema « Le changement » définit la corruption comme l’utilisation par une personne d’un pouvoir de décision pour obtenir des avantages indus. Pour lui, elle est source d’injustice et d’iniquité, et a une incidence dommageable sur les moyens et la vie de la collectivité. Les recettes de Mara ? Entre autres, améliorer la rémunération des agents publics par une augmentation généralisée de 10%, coûtant environ 30 milliards de FCFA. 

« Si nos compatriotes nous accordent leurs suffrages, nous nous engageons à appliquer de manière énergique des mesures appropriées pour jeter les bases d’un dispositif efficace de prévention destiné à renforcer les défenses de notre pays et de notre société contre la corruption. Nous nous engageons également et surtout à mener une lutte de tous les instants contre ce fléau et ceux qui en sont les acteurs », telle est la forte promesse que le candidat du parti Yelema « Le changement » prend devant l’histoire. Moussa Mara dresse un tableau extrêmement sombre de la corruption au Mali où le fléau est omniprésent et constitue « un cancer à combattre inlassablement ».

Pour lui, la corruption est sans doute la violation la plus flagrante et la plus dommageable des principes de solidarité et de justice et figure en bonne place parmi les entraves les plus significatives au progrès et au développement.

Au Mali, on la constate dans toutes les couches sociales, à tous les niveaux de décision, dans toutes les corporations…depuis les hautes sphères de direction jusqu’au simple agent de quartier. Elle a tendance à s’étendre et à devenir quasi institutionnelle et sans aucune forme de dissimulation.

Selon Mara, la situation est catastrophique si l’on sait que le Mali compte parmi les pays les plus pauvres de la planète. Il a, en tête, certaines solutions, susceptibles de résoudre les difficultés posées par la corruption si elles sont mises en œuvre courageusement et de manière soutenue en misant sur le long terme. Parmi celles-ci figure la prise de mesures préventives et curatives.

Au nombre des premières, Moussa Mara propose d’enseigner la corruption et ses impacts dans les écoles et universités ; d’accroître les mesures de sensibilisation sociale ; de mettre en place un nouveau dispositif de gestion des agents publics ; d’améliorer la rémunération des agents publics par une augmentation généralisée de 10% coûtant environ 30 milliards de FCFA ; d’instaurer la mobilité du personnel et multiplier les occasions de changement de poste ; et d’instaurer une déclaration systématique de patrimoine pour tous les responsables publics et la mise à jour de celle-ci.

Dans la même veine, le candidat Yelema édicte quelques règles pour prévenir la corruption. Il s’agira de mettre en place un dispositif fiable qui assure la traçabilité des individus, des patrimoines et des revenus financiers ; et un système exhaustif de prévention des conflits d’intérêt ; de mettre en place et d’informatiser le cadastre pour suivre les patrimoines fonciers dans un délai de deux ans ; d’établir une base de données des prix qui prévoira les tarifs des biens, des services, des travaux, des infrastructures sur l’ensemble du territoire

Au chapitre des mesures curatives, Moussa Mara entend inscrire la lutte contre la corruption dans la Constitution ; mettre en place un dispositif de contrôle à priori par un renforcement des pouvoirs ; adapter le dispositif de contrôle à postériori en généralisant l’audit de la fraude au sein des administrations ; améliorer la transparence dans la gestion financière des acteurs politiques ; nommer des « messieurs anti corruption » dans les collectivités territoriales.

S’il est élu président du Mali cette année, Moussa Mara impliquera, réellement, la justice dans le combat contre la corruption.

Oumar Ouattara

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