Me Mohamed Aly Bathily: «Si je tends la main, une fois, deux fois, trois fois à l’occasion du même problème, je dois me demander: «Est-ce que je tends la main correctement ?»

27 Juillet 2020 - 01:00
27 Juillet 2020 - 01:00
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Me Mohamed Aly Bathily: «Si je tends la main, une fois, deux fois, trois fois à l’occasion du même problème, je dois me demander: «Est-ce que je tends la main correctement ?»
Pour Mohamed Aly Bathily, avocat et ancien ministre, la sortie de la crise politique actuelle dépend de la volonté réelle du président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Au nom du M5-RFP, l’avocat était l’invité, ce samedi 25 juillet, de l’émission «En toute franchise», de l’ORTM. Me Mohamed Aly Bathily était face au constitutionnaliste, Dr Fousseni Doumbia. -Maliweb.net- Le gouvernement d’union nationale préconisé par la mission Goodluck Jonathan de la CEDEAO peut-il aider à une sortie de crise? Le constitutionnaliste Dr Fousseni Doumbia répond à la question par l’affirmatif. Pour lui, un gouvernement d’union nationale peut, au moins pour un moment, calmer la situation. «Mais si j’étais la CEDEAO, je ne donnerais pas de quota», a indiqué Dr Fousseni Doumbia. Il faut plus plutôt, selon lui, privilégier dans ce gouvernement des technocrates qui s’attaqueront aux défis actuels. «Depuis combien de temps IBK est dans les gouvernements d’union nationale?», réplique Me Mohamed Aly Bathily.Pour lui, le gouvernement d’union nationale est source d’instabilité institutionnelle.Le dernier gouvernement Boubou Cissé était, a-t-il assuré,  un gouvernement d’union nationale mis en place suite à l’Accord politique de gouvernance. «Ce n’est pas la panacée», relève Bathily. Le problème avec les gouvernements d’union nationale, selon Bathily, c’est qu’ils sont à la «disposition totale et entière d’IBK qui le fait et le défait comme il l’entend». «Une instabilité chronique est associée à cette gouvernance», dénonce l’ancien ministre qui a dirigé trois départements ministériels sous le régime IBK. Aller au dialogue… Sommes-nous capables de dialoguer? Pourquoi le M5 – RFP ne saisit pas la main tendue du président de la République. La main tendue n’est-elle pas sincère ? A cette dernière question du journaliste Sidiki Dembélé, Me Mohamed Aly Bathily tempère: «Je ne dirais que la main n’est pas sincère, je n’aime pas juger». Et d’enfoncer: «Je dirais simple que l’idée du dialogue est là, mais le dialogue n’y est pas réellement». «Si je tends la main, une fois, deux fois, trois fois, à l’occasion du même problème, je dois me dire: «Est-ce que je tends la main correctement», accuse l’avocat. «Le président Ibrahim Boubacar Keita a toujours eu la volonté d’aller au dialogue», indique le constitutionnaliste qui s’était présenté comme politiquement «neutre». Cependant, ajoute Dr Fousseni Doumbia, il y a deux obstacles majeurs au dialogue. D’abord, il y a  une inexistence de l’objet réel de discussion. «Quand on va au dialogue, il faut savoir ce qu’on veut», lance le constitutionnaliste à l’endroit du M5-RFP. «Tantôt, on réclame la démission du président de la République, tantôt le respect de la constitution», se plaint Dr Doumbia. Et de relever, un déficit de confiance et un manque respect mutuel entre les deux parties pour réussir le dialogue. A entendre, Dr Fousseni Doumbia, le président IBK est un homme de dialogue qui a initié beaucoup de rencontres dans ce sens. «Mon interlocuteur est un partisan absolu du président de la République»,s’emporte Mohamed Aly Bathily. Cette accusation de Me Bathily s’est consolidée lorsque le constitutionnaliste a déclaré: «Il est fortement difficile aujourd’hui même injuste d’endosser la responsabilité de la violation de la constitution au président IBK».Selon lui, la violation de la constitution date d’avant la venue d’IBK au pouvoir notamment avec l’Accord de Ouagadougou suite au coup d’Etat de mars 2012. De toute façon, «il y a un gardien constitutionnel de la constitution qui est la Cour constitutionnelle», a indiqué Dr Doumbia. «Non, la violation de la constitution incombe bien au président de la République», objecte Me Bathily.La preuve, expose l’avocat, la prolongation du mandat des députés était anticonstitutionnelle. «La loi de promulgation du président de la République sur cette matière est une violation de la constitution», assure Bathily. Et d’attaquer son co-débateur: «Ce serait grave de dire le contraire à vos étudiants en droit». Mamadou TOGOLA/Maliweb.net

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