Réformes constitutionnelles : Tiébilé Dramé affaiblit PPR
Le passage du projet de reforme constitutionnelle devant l’Assemblée nationale a donné lieu à des passes d’armes entre certaines personnalités politiques. Des joutes dont la principale victime est le ministre de la Jeunesse et des Sports, Djiguiba Keïta dit PPR dont le parti a fortement oublié la position en décriant des textes qu’il a adoptés en tant que membre du gouvernement. Un désaveu que la présidente de la Commission n’a pas manqué de relever lors des débats au parlement.
Par presse interposée ou au cours des échanges pendant les séances d’écoutes à l’Assemblée nationale, les acteurs politiques ne se font pas cadeau. Et comme à ses habitudes, Tiébilé Dramé a voulu jouer à l’opposant N°1 des reformes proposées par le gouvernement au sein duquel siège son parti, le Parena, à travers la personne de son secrétaire général, Djiguiba Keïta dit PPR, qui a d’ailleurs participé à l’adoption du projet de reforme constitutionnelle en conseil des ministres. Cette inconséquence du président du Parena qui sonne comme un désaveu de son représentant au sein de l’exécutif, a été montée en épingle par certains députés, notamment la très dynamique présidente de la commission des Lois, Mme Camara Saoudatou Dembélé. Il reste malheureusement que M. Dramé ne se préoccupe guère de ses camarades et ne pense qu’a lui seul. C’est par les mêmes agissements qu’il a scellé en son temps, le sort d’un de ses camarades au gouvernement, en l’occurrence Moussa Balla Diakité qui a été totalement mis à terre par un comité pamphlétaire du parti du Bélier blanc sur la gestion de la jeunesse au moment où, le pauvre avait à faire face à un conflit ouvert avec la fédération malienne de football. Lâché par son propre parti, Moussa Balla Diakité a été logiquement sorti du gouvernement. C’est le même sort qui était réservé à PPR si jamais son parti votait contre le projet de reforme constitutionnelle. C’est un avertissement car il apparait qu’il compte trop peu pour Tiébilé Dramé et qu’il ne se gênerait pas pour le désavouer.
Abdoul Karim Maïga
Le projet de révision constitutionnelle adopté par les députés :
Un nouveau revers pour Aly Nouhoun Diallo et ses acolytes
Les préretraités de la politique malienne, incarné par Aly Nouhoun Diallo viennent d’essuyer un nouveau revers. Leur stratégie de blocage, voire de sabotage du processus de la reforme des textes fondamentaux a lamentablement échoué puisque les députés ont adopté presque à l’unanimité le mardi dernier, le projet de révision constitutionnelle. En attendant le référendum qui devra intervenir d’ici la fin de l’année, ATT démontre à ses détracteurs qu’il est le principal maître de l’agenda politique dans notre pays.
Malgré les critiques, les manifestations et les pressions exercées par certains politiciens dont Aly Nouhoun Diallo et Moustaph Dicko, les députés ont adopté dans leur très grande majorité le projet de reforme constitutionnelle. Avec 29 amendements, les élus de la Nation ont accepté les propositions soumises par le gouvernement et dont les grandes innovations sont entre autres la création d'une seconde Chambre, le Sénat, la création d'une Agence générale des élections chargée de l'organisation et de la proclamation des futurs scrutins, une instance unique de régulation de l’audiovisuel et d’autres choses qui vont dans le sens de l’amélioration de la pratique démocratique dans notre pays comme a souhaité le principal initiateur du projet, le président de la République. Le vote des députés est d’ailleurs un important succès quand on sait que certaines personnalités politiques, notamment les anciens dignitaires du pouvoir du président Alpha Oumar Konaré, ont tout fait pour amener les députés à rejeter le projet. Ces vieux crocodiles de la politique n’ont pas été suivis comme ils l’avaient espéré. Pis, les députés ont adhéré au projet et s’apprête à descendre sur le terrain pour le referendum attendu d’ici avant la fin de l’année, certainement en novembre prochain.
Abdoul Karim Maïga
Réformes institutionnelles :
La Cojem à l’avant-garde de la sensibilisation
La Coalition des Jeunes pour le Mali (Cojem) et ses associations partenaires, depuis un certain temps, suivent avec attention le processus de réformes institutionnelles engagé dans notre pays. Après une sérieuse analyse des nouveaux textes, la Cojem a décidé de les soutenir sans ambages.
Ces réformes envisagées, permettront de renforcer à notre sens la démocratie et d’améliorer l’efficacité de l’administration. Les changements prévus, sont entre autres, le réaménagement du pouvoir au sein de l’exécutif, la création d’un sénat, la réorganisation de certaines institutions, la création d’une cour des comptes et d’un organe unique et indépendant de régulation de l’audiovisuel. Il est aussi prévu le renforcement des droits et libertés avec l’extension des attributions du médiateur de la République et l’institution de contrôle de constitutionalité.
Nous pensons comme M. Daba Diawara, ministre des Réformes, qu’il s’agit de réduire le coût des élections, de contribuer à l’amélioration du taux de participation aux élections, de mieux garantir la liberté de la presse, de mieux gérer les conflits sociaux.
Nous pensons du reste que la République est un idéal de progrès, et dans un monde qui change la République immobile est vouée au déclin. La République n’est pas un modèle figé pour l’éternité mais un projet toujours inachevé, un élan du cœur et de l’esprit.
On dit souvent que les Maliens n’ont plus la volonté de se battre.
On dit souvent que le Mali n’est pas réformable et que les Maliens ont peur.
On dit souvent que le Mali tangue et que les Maliens sont fatigués. Ces réformes sont la preuve vivante du contraire. Nous, jeunes, sommes l’espérance qui ne veut pas s’éteindre. Nous ne craignons ni le changement, ni l’avenir.
C’est pourquoi, en termes de perspectives, notre organisation avec l’ensemble de ses associations partenaires de Bamako comme de l’intérieur du Mali ont décidé de s’inscrire dans une vaste action de sensibilisation sur la pertinence des réformes institutionnelles à travers tous les canaux possibles afin de leur assurer une plus grande audience.
Au travers de cette grande ambition, nous le disons avec beaucoup de gravité, c’est tout simplement le destin de notre Nation et de chacun d’entre nous qui est en jeu. C’est un défi immense dont dépendent le rang et le rayonnement de notre pays dans le monde de même que notre capacité à renouer avec une croissance forte et durable. Expliquer en profondeur la pertinence de ces réformes à la jeunesse malienne, notre jeunesse, sera soyez en persuadés, un axe central du combat de la Cojem.
En effet, la coalition des jeunes pour le Mali (Cojem) est une initiative des jeunes leaders cadres de Bamako, Ségou, Sikasso à la suite de leur participation au festival sur le Niger à Ségou en 2008. C’est une volonté de s’inscrire dans une logique de changement, amener les jeunes à rompre avec l’immobilisme et être des vrais acteurs porteurs du changement.
La Cojem est une organisations apolitique et à but non lucratif implantée à travers le Mali dans les localités de Bamako, Sikasso, Bougouni, Kadiolo, Yanfolila, Kolondiéba, Koutiala, Yorosso, Ségou, San, Koulikoro, Kolokani, Fana, Kayes, Diéma, Nioro, Yélimané, Mopti, Djénné, Tombouctou, Gao, Ansongo, Bourem, Menaka et Markala.
Au total 925 jeunes sont membres de la structure repartis entre 30 organisations locales toutes représentées au sein d’un bureau national de 25 membres qui dirige et coordonne l’action de la Cojem sur le terrain.
Mohamed Salia Touré, président de la Cojem
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