Notre pays vit, depuis la rébellion touareg de janvier et les événements du 22 mars, la plus grave crise de son histoire millénaire. Les 2/3 du territoire national sont occupés et le Sud est au bord de l’implosion, faute d’accord entre ceux qui ont vocation naturelle à concourir au suffrage, à orienter, à encadrer l’opinion et à incarner les Institutions au nom et pour le compte du peuple souverain.

Si l’on ne prend garde, c’est la survie de la Nation et de la République qui est en jeu. Un des aspects très préoccupants de cette situation de crise est la remise en cause de la liberté religieuse des populations et la laïcité du pays. Une situation qui s’est manifestée par des actes inqualifiables sur des personnes et des édifices religieux (Mosquées, Eglises, Temples et autres édifices à caractères religieux). Les différentes initiatives des pouvoirs publics, de la classe politique, des organisations de la société civile, des congrès et des factions ont appelé à la mise en place d’un Gouvernement d’Union nationale.
La mise en place de ce Gouvernement a décrispé la situation politique et ouvert la voie aux assises nationales qui ont pour objet, l’adoption d’une feuille de route consensuelle pour la transition. Ces actions ont permis d’améliorer le climat de confiance tant au plan national qu’international. Les Concertations nationales des forces vives du Mali doivent aboutir, après un dialogue franc et inclusif, à la réconciliation des cœurs et des esprits. Elles doivent préserver les acquis de la Transition.
Retour de la confiance et soutien des partenaires
L’opinion internationale, dans son ensemble, est prête à accompagner notre pays. Constellation : l’adoption à l’unanimité des 15 pays membres du Conseil de sécurité de la résolution 2071, le 12 octobre 2012 ; les résolutions du Groupe de suivi de la crise malienne du 19 octobre 2012 à Bamako ; la réunion des chefs militaires de l’Union Africaine, de la cedeao et de l’armée malienne tenue à Bamako du 3 au 5 novembre 2012 pour l’élaboration de la stratégie d’intervention au Nord du Mali ; la reprise de la coopération avec le Fonds monétaire internationale et enfin les bonnes dispositions de l’Union Européenne à reprendre sa coopération avec le Mali.
Dans ce contexte, les Concertations nationales des forces vives de la Nation doivent consolider les acquis afin que la Transition puisse atteindre, dans les plus brefs délais, ses missions essentielles, à savoir, la reconquête du Nord du pays ; le retour de l’administration et des déplacés et l’organisation d’élections libres, fiables et transparentes.
Sauvegarde de la République par un consensus national
La remise en cause desdits acquis risque de plonger le pays dans une nouvelle crise socio-politique, à sa stabilité et à la cohésion nationale. Ces Concertations nationales des forces vives du Mali doivent conduire à un sursaut national indispensable, à la préservation de la Nation et de la République.
Pour ce faire, nous devons mettre en veilleuse nos intérêts partisans au profit de l’intérêt national, à savoir, la sauvegarde de la République ; la sauvegarde de l’unité, de la diversité nationale et des valeurs de tolérance. Nous devons, dans un consensus national, dégager les voies et moyens pour une sortie durable de la crise en conciliant les préoccupations de toutes les forces vives de la Nation.
B. DEMBELE