Régime d'Assurance Maladie Universelle (RAMU) : Un nouvel outil prenant en compte beaucoup plus de maliens
La question de la prise en charge médicale est un véritable casse-tête pour la majorité des maliens. Pour atténuer cette charge, les autorités ont mis en place le régime d'assurance maladie obligatoire (AMO).

Cependant, cet outil, bien qu'efficace, ne prend pas en compte le secteur informel qui représente 78% de la population. D'où la décision des autorités pour le Régime d'Assurance Maladie Universelle (RAMU).
Avant de le mettre en œuvre, une campagne nationale d'information et de sensibilisation est en train d'être menée auprès des populations. C'est dans ce cadre que du 10 au 28 août 2025, une mission d’information et d’échanges a sillonné cinq régions du Mali. Composée des responsables de la Caisse nationale d'assurance maladie (CANAM), la mission a tenu des séances d'informations dans les régions de Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Gao. Ces rencontres régionales, organisées en collaboration avec le Projet ARISE/KENEYA YIRIWALI, ont rassemblé près d’une centaine de participants par localité : services techniques déconcentrés, collectivités territoriales, organisations syndicales et professionnelles, société civile et partenaires institutionnels (CMSS, INPS, UTM). Les échanges ont porté, entre autres, sur les textes fondateurs du RAMU, la démarche ayant conduit au basculement de l'AMO en RAMU.
Le RAMU à la place de l'AMO
Le Régime d'Assurance Maladie Universelle (RAMU) est une réforme de la protection sociale visant à assurer la couverture du risque maladie pour l'ensemble de la population, en substituant le paiement direct des soins par des mécanismes de financement plus équitables fondés sur la solidarité. Contrairement à l'AMO, il implique différents acteurs comme l'État, les ménages, et les collectivités territoriales. L'objectif est d'élargir progressivement la couverture de la population malienne pour garantir l'accès aux soins de santé. En d'autres termes, avec le RAMU, la Caisse prend en compte ceux qui ne cotisent pas et ceux qui sont dans le secteur informel. Il s'agira d'atteindre une couverture de santé pour tous les citoyens maliens, sans discrimination, en éliminant le paiement direct des soins au profit d'un système de solidarité. Donc, le RAMU repose sur un principe de solidarité nationale entre les bien-portants et les malades, et entre les riches et les pauvres, afin de mutualiser les risques.
Mise en œuvre du RAMU
La Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CANAM) est l'organisme clé pour la mise en œuvre du RAMU. Elle est chargée de l'affiliation, de l'immatriculation, de la collecte des ressources et du paiement des prestataires de soins. Par rapport à l'immatriculation, il est prévu un chronogramme d'immatriculation progressive de la population afin de pouvoir couvrir l'ensemble du territoire et des citoyens de manière ordonnée. A côté de la CANAM, il y a le Comité restreint pour l'opérationnalisation du RAMU. C'est un comité qui réunit des experts et des représentants de la société civile et de l'État pour élaborer les dispositifs et le cadre juridique nécessaires à la mise en place du régime. En outre, la société civile sera mise à contribution dans le soutien et la mobilisation des citoyens pour le succès du RAMU, notamment les populations les plus vulnérables. En ce qui concerne le financement, il sera mis des mécanismes alternatifs plus équitables que les paiements directs, impliquant la contribution des différentes parties prenantes (État, ménages, etc.)
Jean Pierre James
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