Millionnaires et milliardaires en Afrique : Des îlots de prospérité dans un océan de misère
Selon les chiffres publiés le 26 août 2025 par « Africa Wealth Report », l’Afrique compte 25 milliardaires, 348 centi-millionnaires (détenteurs d'au moins 100 millions de dollars américains) et 122.500 millionnaires en 2025. Un chiffre en croissance par rapports aux précédents rapports. Le hic, c’est qu’au même moment, la pauvreté ne cesse de gagner du terrain sur le continent au point qu’on se demande comment ses fortunes sont gagnées et comment elles sont investies.

Selon « Africa Wealth Report », l'Afrique a vu son nombre de milliardaires augmenter. En effet, cette année, le continent compte 25 milliardaires en 2025 ! Un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes. Et cela malgré les difficultés économiques mondiales. Ils étaient 21 milliardaires, 342 centi-millionnaires et 135.200 millionnaires l'an dernier (2024). En mars 2025, le magazine Forbes avait déjà annoncé que la fortune cumulée des milliardaires africains avait déjà dépassé, pour la première fois, les 100 milliards de dollars. Et une étude publiée en juillet 2025 par Oxfam a pour sa part révélé que 4 milliardaires africains détiennent désormais plus de richesse que la moitié du continent africain, soit 750 millions de personnes. Principalement concentrées en Afrique du Sud et en Égypte, ces nouvelles fortunes montrent une croissance à deux chiffres dans certains pays.
Afrique du Sud, Égypte, Maroc... Ces pays africains comptent le plus de millionnaires sur un continent qui en comptera de plus en plus dans les années à venir. À noter que Johannesburg (Afrique du Sud) est la ville d'Afrique qui compte le plus de résidents millionnaires. Comme on pouvait le prévoir, ce classement suscite bien de commentaires désabusés ou ironiques sur le continent. « Moins il y a de milliardaires, mieux le petit peuple vit, puisque les milliardaires le sont au détriment du peuple », a ainsi commenté un activiste sur « X ».
Dans leurs réactions, ils sont nombreux à rappeler que plus le continent compte de fortunes individuelles, plus la population continue à massivement sombrer dans la pauvreté, dans la misère… Les disparités de richesse sont de plus en plus impressionnantes dans le monde et l'Afrique est l'une des régions du monde la plus concernée. À eux seuls, quatre milliardaires africains (Aliko Dangote et Mike Adenuga du Nigeria, Johann Rupert d’Afrique du Sud et Nassef Sawiris d’Égypte) détiennent une fortune estimée à 57,4 milliards de dollars, soit plus que la richesse combinée de 750 millions d'africains réunis, c'est-à-dire la moitié de la population du continent.
Cela peut sembler invraisemblable, mais c'est pourtant la réalité que révèle un rapport publié par Oxfam en juillet 2025. Selon cette Ong, « cette concentration extrême des richesses est le résultat d'un modèle économique inégalitaire qui favorise les très riches, au détriment des services publics et de la lutte contre la pauvreté ». L’Ong Oxfam appelle ainsi à « une fiscalité plus juste pour réduire les inégalités et financer l'accès à l'éducation, à la santé et à l'eau potable ». Selon de nombreuses statistiques, l'Afrique est le continent où le nombre de personnes pauvres augmente le plus, concentrant désormais la grande majorité des pauvres de la planète. C’est particulièrement le cas en Afrique subsaharienne où le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté a augmenté, même si les taux ont diminué globalement.
Officiellement, cette situation est principalement due à l’impact de la pandémie du Covid-19, à la crise climatique, à une forte croissance démographique. Mais, des inégalités croissantes et des politiques économiques profitant à une élite plutôt qu'à la majorité de la population y ont aussi une part non négligeable. Comme l’ont souvent rappelé l'Ong Oxfam et la Banque mondiale, des politiques qui ne profitent pas à la majorité de la population et qui affaiblissent les services publics alimentent la pauvreté.
Pour être réellement utiles au continent, notamment aux couches vulnérables, les riches du continent doivent judicieusement investir dans l’accélération des projets d'infrastructures économiques. L’État doit créer non seulement des conditions propices à de tels investissements, mais ne jamais oublier que, contrairement aux discours démagogiques, « la lutte contre la pauvreté exige une redistribution plus juste des richesses, un système moins inégalitaire et le renforcement des services publics » !
Hamady Tamba
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