Le referendum sur la nouvelle constitution se tiendra le 18 juin : Les Maliens sont désormais partagés entre espoir et inquiétudes

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Les autorités  de la transition ont convoqué, le 5 avril 2023, le collège électoral pour un scrutin référendaire sur l’adoption d’une nouvelle constitution le 18 juin 2023. Ce référendum, initialement prévu le 19 mars 2013 puis reporté aura probablement  lieu le 18 juin 2023 et cela, après consultation des responsables électoraux, de la classe politique  ainsi que les leaders religieux. Ce scrutin  sera  sans nul doute le premier organisé par les militaires au pouvoir depuis plus de deux ans.

Le lundi 20 mars 2023, le Président de la transition malienne, colonel Assimi Goita a présenté le projet de constitution aux forces vives de la nation. Cette première  étape  est très cruciale dans le processus de retour des civils  au pouvoir. A-t-on besoin de rappeler que  les hommes forts de Bamako s’y sont engagés pour mars 2024 après la tenue d’élection présidentielle censée être l’épilogue de la transition et cela  en février de la même année.

Aujourd’hui, ce projet de constitution semble non seulement diviser les acteurs politiques du pays mais aussi et surtout la population Malienne.

Ce projet de constitution  est l’objet de toutes les attentions et de tous les débats au Mali. Si certains trouvent les initiateurs illégitimes pour entreprendre un tel projet, d’autres se contentent de porter un jugement sur le fond. Toutes les critiques convergent vers le seul et même but enrichir le texte et animé les débats démocratiques. A l’opposé des opposants,  le projet de future Constitution, présenté par le colonel Assimi Goïta, est approuvé par des milieux de maliens qui trouvent en cette future loi fondamentale une aubaine pour corriger toutes les insuffisances et mettre la démocratie malienne sur la bonne voie.

En plus du débat sur la forme et le fond, certains  hommes politiques s’inquiètent également d’un éventuel report, et estiment que  ce report n’est qu’une stratégie des militaires au pouvoir afin de s’y maintenir davantage. Au-delà des réserves de certains hommes politiques, une frange de la société civile s’oppose également à l’adoption du projet de constitution. Certains religieux qui s’opposent à la “laïcité”.

Pour rappel la transition, consécutive au coup d’Etat   qui a renversé l’ancien président feu Ibrahim Boubacar Keïta est en cours depuis près de trois ans et semble prendre beaucoup de  retard dans l’organisation des élections afin de signer le retour du Mali à l’ordre constitutionnel et surtout rendre le pouvoir aux civils.

En effet, un bref rappel historique s’impose c’est ainsi qu’après  18 mois, les militaires se cachant derrière les assises nationales, avaient décidé de prolonger la durée de la transition à 24 mois soit deux ans. Ce qu’a accepté la CEDEAO  et éviter des nouvelles sanctions contre le Mali.

La proposition d’un chronogramme détaillé a permis, en juillet 2022, à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de lever les sanctions contre le Mali. Mais avec le recul et au regard du grand retard constaté dans l’exécution du chronogramme ne sommes-nous pas en droit de se demander si les élections se tiendraient en février de l’année 2024. Surtout quand on sait que les conditions matérielles et sécuritaires sont loin d’être réunies pour des scrutins transparents et crédibles dont les résultats ne seront pas contestés.

En définitive, ce référendum, l’un des fruits  des Assises nationales de refondation est une étape importante au retour à l’ordre constitutionnel. C’est aussi un moment qui marque le retour du Mali  sur la scène politique internationale après sa suspension par l’Union Africaine et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), enfin ce serait le début de la marche vers une sortie de crise

Assitan DIAKITE

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